Kheira Bouabsa
1931 - 2021
BOUABSA (Kheira)
Née le 4 février 1931 à Mascara (Algérie)
Décédée le 20 septembre 2021 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine)
Députée de l’Algérie française (Mascara) de 1958 à 1962
Kheira Bouabsa naît le 4 février 1931 à Mascara, ville importante du nord-ouest de l’Algérie française, dans une famille algérienne.
Institutrice, Kheira Bouabsa est candidate lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958. Le mode de scrutin dans les départements d’Algérie est un scrutin de liste à un tour. 67 sièges sont réservés à l’Algérie, avec 21 sièges de droit commun revenant aux députés d'origine européenne et 46 sièges de droit local revenant aux députés d'origine non européenne.
Âgée de 27 ans, Kheira Bouabsa est deuxième sur la liste de la Rénovation conduite par Armand Legroux dans la 11e circonscription de l’Algérie française, circonscription qui regroupe Mascara, Palikao, Inkermann et Relizane.
Si, officiellement, le général de Gaulle, Président du conseil, défend la liberté de vote la plus absolue en Algérie française, le contexte très tendu de la guerre d’Algérie conduit à la mise en œuvre d’importants moyens pour faciliter le scrutin, en faveur de candidats partisans de l’Algérie française. Les quatre sièges de la 11e circonscription sont remportés par des membres de la liste de la Rénovation. Kheira Bouabsa fait alors son entrée à l’Assemblée nationale et fait partie des très rares femmes à siéger. 66 députés de l’Algérie française, dont Kheira Bouabsa, se rassemblent dans le groupe Formation administrative des élus d'Algérie et du Sahara (FAEAS), renommé groupe Unité de la République (GUR) en 1959, puis Regroupement national pour l'unité de la République (RNUR) en 1960.
Kheira Bouabsa est également l’un des plus jeunes membres de l’Assemblée nationale et à ce titre, elle est secrétaire au bureau d’âge lors de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, et de son président, Jacques Chaban-Delmas. Elle est membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Comme pour la plupart des membres de son groupe, son principal sujet d’intervention concerne la question algérienne.
Elle est rapporteure pour avis, en novembre 1959, des crédits prévus pour le projet de loi des finances pour 1960, au titre du secrétariat d’Etat pour les Affaires algériennes, et du projet de loi portant fixation des crédits civils ouverts en Algérie pour 1960.
Parallèlement, elle est choisie le 8 juillet 1959 par l’Assemblée nationale pour siéger comme membre du Sénat de la Communauté. Cette instance, dont les compétences étaient détaillées dans l’article 83 de la Constitution, est pensée comme un organe législatif monocaméral de la Communauté française (soit l’association politique de la France et de ses territoires associés) chargé de prendre des décisions dans des domaines délégués par les assemblées législatives des membres de ladite Communauté. Kheira Bouabsa est secrétaire du Sénat et membre de la commission de l’enseignement supérieur et des relations culturelles.
Elle perd ses mandats en raison du processus de décolonisation engagé par la France. Le Sénat de la Communauté disparaît en mars 1961 à la suite de l’indépendance des États africains membres de la Communauté. Ensuite, lorsque l’Algérie française accède à son tour à l’indépendance en juillet 1962, le mandat des députés correspondants prend fin et leur groupe est dissout le 3 juillet.
Kheira Bouabsa s’installe alors à Paris et occupe les fonctions de vice-présidente, puis de vice-présidente honoraire du groupe des anciens députés de l’Assemblée nationale.
Elle décède le 20 septembre 2021 à Issy-les-Moulineaux.