Louis, Gabriel, Ambroise de Bonald
1754 - 1840
- Informations générales
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- Né le 2 octobre 1754 à Millau ( - Généralité de Montauban France)
- Décédé le 23 novembre 1840 à Millau (Aveyron - France)
1754 - 1840
Député de l'Aveyron de 1815 à 1823, et pair de France en 1823, né à Millau (Généralité de Montauban), le 2 octobre 1754, mort dans la même ville (Aveyron), le 23 novembre 1840, il fit ses études au collège de Juilly, et entra ensuite aux mousquetaires, où il resta jusqu'à leur suppression en 1776.
Nommé maire de Millau en 1785, il fut maintenu dans ces fonctions par les suffrages de ses concitoyens, lorsqu'elles devinrent électives en 1790 ; cette même année il fut élu membre de l'assemblée départementale, puis président du département.
Pour ne pas concourir à l'exécution de la loi relative à la constitution civile du clergé, il ne tarda pas à donner sa démission, émigra en janvier 1792, et se rendit à l'armée des princes où il fit campagne sous le duc de Bourbon. Il se retira ensuite en Suisse pour s'occuper de l'éducation de ses enfants, et publia, en 1796, son premier ouvrage, la Théorie du pouvoir politique et religieux.
Rentré secrètement en France en 1797, il se réfugia à Paris après le 18 fructidor, et fit paraître, de 1797 à 1802, trois de ses principaux ouvrages : l'Essai analytique, le Divorce, et la Législation primitive.
Rayé de la liste des émigrés en 1802, il vécut dans la retraite jusqu'en 1810, se contentant de collaborer au Mercure de France et au Journal des Débats.
Sur les instances de M. de Fontanes, il accepta, en 1810, les fonctions de conseiller de l'Université, auxquelles il avait été nommé en 1808, et qu'il avait jusqu'alors refusé d'occuper. Il publia, en 1815, ses Réflexions sur l'intérêt général de l'Europe, pour démontrer que l'extension de la France jusqu'au Rhin importait au repos de l'Europe, collabora, en 1818, au Conservateur, et fit paraître un de ses plus importants ouvrages, les Recherches philosophiques sur les premiers objets des connaissances morales.
Le 23 août 1815, les électeurs du collège de département de l'Aveyron l'envoyèrent siéger à la Chambre des députés, par 135 voix sur 206 votants et 275 inscrits, et, le 4 octobre 1816, par 103 voix, sur 196 votants et 265 inscrits.
Le 1er octobre 1821, le 3e collège électoral de l'Aveyron (Millau) renouvela son mandat par 193 voix sur 343 votants et 448 inscrits, contre M. Nogaret, ancien préfet de l'Hérault, qui ne réunit que 137 suffrages.
Le roi Louis XVIII l'éleva à la dignité de pair de France, le 23 décembre 1823.
Dans l'une et l'autre Chambre, il prit une part active aux travaux et aux discussions, proposa de rendre à l'Eglise les biens non encore vendus de l'ancien clergé, demanda l'abolition du divorce, la suppression de nombreux emplois publics dont l'utilité ne compensait pas la charge budgétaire, protesta contre l'aliénation des forêts, s'opposa au renvoi des Suisses, parla en faveur de la censure des journaux, sur la loi de recrutement, contre une aliénation de biens de l'état destinée à donner au duc de Richelieu une récompense nationale, pour la diminution du budget de la Guerre, etc. Ses discours parlementaires forment un volume de ses œuvres.
Il avait été nommé, dès 1822, ministre d'Etat et membre du conseil privé; il était entré à l'Académie française, en 1816, au moment de sa réorganisation, et fut, pendant la Restauration, président du conseil général de l'Aveyron.
Ayant quitté Paris quelque temps avant la révolution de Juillet, il refusa de prêter serment au nouveau gouvernement, et renonça ainsi à la pairie.
Les dix dernières années de sa vie s'écoulèrent dans sa terre du Monna, où il mourut âgé de 86 ans.
Nous trouvons dans une lettre de M. de Bonald à M. de Villeneuve, à la date du 25 novembre 1835, l'expression, en quelques lignes, de ses sentiments politiques : « Louis XVIII, bel esprit, avec plus de mémoire que de bon esprit, élève de la philosophie et fils de son siècle, a tout perdu : le pouvoir, en le partageant avec les Chambres ; la religion, en décrétant l'égalité des Cultes ; la noblesse, en la changeant en patriciat ; le tiers état lui-même, en appelant tous les individus à une participation au pouvoir politique qui ne devrait appartenir qu'à la famille à mesure de ses progrès en fortune et en instruction. Jamais on ne gouvernera la France avec ce gouvernement représentatif et ses accompagnements de Chambres, d'élections, etc., etc. »