Jean-Baptiste Jourdan

1762 - 1833

Informations générales
  • Né le 29 avril 1762 à Limoges ( - Généralité de Limoges - France)
  • Décédé le 23 novembre 1833 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 22 septembre 1797 au 21 octobre 1797
Présidence de l'Assemblée nationale
du 22 septembre 1798 au 21 octobre 1798

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 12 avril 1797 au 13 octobre 1798
Département
Haute-Vienne
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 3 avril 1799 au 10 novembre 1799
Département
Haute-Vienne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député au Conseil des Cinq-Cents, pair des Cent-Jours, pair de France, né à Limoges (Généralité de Limoges, France) le 29 avril 1762, mort à Paris (Seine) le 23 novembre 1833, « fils de M. Roch Jourdan, maître chirurgien juré de Limoges, et de demoiselle Jeanne-Foreau-Franciquet, son épouse, » il fut d'abord commis en soieries chez un de ses oncles; puis il s'engagea en 1778, et rejoignit à l'île de Ré le régiment d'Auxerrois qui allait partir pour l'Amérique. Après avoir suivi les opérations de cette campagne, il fut réformé en 1784, et revint à Limoges, où il se maria, et où il s'établit mercier.

Ayant adhéré avec enthousiasme aux idées de la Révolution, il put bientôt donner carrière à son activité.

Nommé lieutenant de chasseurs de la garde nationale en 1790, puis commandant du 9e bataillon de volontaires de la Haute-Vienne, il fut envoyé à l'armée du Nord sous les ordres de Dumouriez. Général de brigade en 1793, général de division quatre mois plus tard, il eut à surveiller l'armée anglo-hanovrienne d'York, et fut blessé à Hondschoote où il commandait le centre.

Appelé peu après au commandement de l'armée, en remplacement de Houchard, il remporta la victoire de Wattignies, après que Carnot, ayant échoué dans une attaque de front des positions ennemies, l'eut autorisé à opérer contre elles un habile mouvement tournant.

Mandé à Paris, il chercha en vain à faire prévaloir, au sein du comité de la guerre, la nécessité de la défensive. Mis en réforme, il retourna à Limoges continuer modestement son métier de mercier.

Il ne tarda pas cependant à être rappelé, et reçut le commandement de l'armée de la Moselle, devenue l'armée de Sambre-et-Meuse, après sa jonction avec l'armée des Ardennes. A la tête de 90 000 combattants, il battit le prince de Cobourg à Fleurus (26 juin), occupa Mons, Louvain, Namur et Liège, écrasa une dernière fois Cobourg sur la Roër, à Aldenhoven, et s'empara de Maëstricht et de Coblentz. Après avoir brillamment exécuté le passage du Rhin le 7 septembre 1795, il battit, en 1796, le duc de Wurtemberg à Altenkirchen et prit position sur la Naab ; mais Moreau s'étant trop écarté de lui, il vit ses lignes de communications menacées, subit un échec à Wurtzbourg, puis à Altenkirchen, et dut battre en retraite sur le Rhin.

Tombé de nouveau en disgrâce, il aborda la politique et fut élu député de la Haute-Vienne au Conseil des Cinq-cents, le 23 germinal an V, par 195 voix sur 206 votants, et démissionna le 22 vendémiaire an VII.

Deux fois président du conseil, il proposa et fit adopter (5 septembre 1798) la loi de conscription militaire qui devait donner de si belles armées à l'Empire. Le 14 octobre, il remit sa démission, pour reprendre le commandement de l'armée du Danube ; il franchit le Rhin à Kehl, traversa la Forêt Noire, mais fut battu à Stockach (25 mars 1799) par l'archiduc Charles, et rejeté sur Strasbourg.

Il revint à Paris, après avoir confié (9 avril) le commandement à Masséna, fut réélu membre du Conseil des Cinq-cents (germinal an VII), tenta de s'opposer au coup d'Etat du 18 brumaire, et proposa (13 septembre) au Conseil de déclarer la patrie en danger ; mais sa motion fut repoussée à une grande majorité. Aussi fut-il exclu du Conseil des Cinq-Cents, le 19 brumaire.

Le nouveau régime ne l'eut pas longtemps pour adversaire ; nommé deux mois après, par le premier consul, inspecteur général d'infanterie, ambassadeur près de la République Cisalpine et administrateur du Piémont, il réussit à pacifier le pays, et à faciliter sa réunion à la France. Conseiller d'Etat (1802), grand-aigle de la Légion d'honneur et maréchal de l'Empire (30 floréal an XII), Jourdan était devenu gouverneur de la Lombardie quand Napoléon ceignit la couronne de fer. Il vit cependant donner à Masséna, lors de la coalition de 1805, le commandement de l'armée d'Italie ; il s'en plaignit, et l'empereur s'en excusa en arguant de l'état de sa santé et de la connaissance que Masséna avait du pays.

Nommé gouverneur de Naples le 17 mars 1805, puis conseiller militaire du roi Joseph, Jourdan suivit ce prince en Espagne, devint major-général de ses armées, et prépara la bataille de Talavera. Mais fatigué d'avoir l'apparence du commandement sans la réalité, il rentra en France en octobre 1809, et se retira dans sa terre du Coudray (Seine-et-Oise).

Renvoyé en Espagne en 1811, il devint, le 11 juillet, gouverneur de Madrid, et mena en partie contre Wellington la campagne de Portugal. Après la défaite de Vittoria (21 juin 1813), dans laquelle son bâton de maréchal fut pris par les Anglais, il résigna ses fonctions de major-général.

En 1814, il adhéra à la déchéance de l'empereur, et reçut de Louis XVIII la confirmation de son commandement de la 19e division militaire, à la tête de laquelle il se trouvait depuis le 30 janvier,

Aux Cent-Jours, Napoléon le nomma commandant de Besançon, le désigna comme chef de la 6e division et l'appela à la pairie le 2 juin 1815.

Après Waterloo, il commanda l'armée du Rhin, se rallia de nouveau aux Bourbons, refusa, à l'exemple de Moncey, de présider, au mois de novembre suivant, le conseil de guerre auquel on avait déféré le maréchal Ney, fut créé comte par Louis XVIII, commanda (1816) la 7e division (Grenoble), et fut promu pair de France le 5 mars 1819. A la Chambre haute, il se montra le défenseur des libertés octroyées par la Charte, et vota avec le parti constitutionnel.

A la révolution de 1830, il occupa pendant quelques jours le ministère des Affaires étrangères. Le 11 août, Louis-Philippe le nomma gouverneur des Invalides ; il y mourut trois ans après.

On a de lui :
- Opérations de l'armée du Danube (1799) ;
- Mémoires pour servir à l'histoire de la campagne de 1796 (1819).

Date de mise à jour: juillet 2020