Philippe, Eugène Beyer

1817 - 1893

Informations générales
  • Né le 8 février 1817 à Strasbourg (Bas-Rhin - France)
  • Décédé le 23 avril 1893 à Nîmes (Gard - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 8 février 1850
Département
Bas-Rhin
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple à l’Assemblée législative de 1849, né à Strasbourg (Bas-Rhin), le 8 février 1817, il était artiste peintre.

Connu pour ses opinions républicaines, il fut élu représentant du peuple à l'Assemblée législative le 13 mai 1849, avec 35,009 voix, le 8e sur la liste démocratique socialiste qui triompha dans le Bas-Rhin. Il fit partie de la Montagne, appuya, le 11 juin, Ledru-Rollin lors de son interpellation sur l'expédition romaine, et signa l'appel aux armes rédigé dans la nuit du 12 aux bureaux de la Démocratie pacifique par Ledru-Rollin, Considérant et Félix Pyat.

Le 13, il se rendit au Conservatoire des arts et métiers avec ses amis, afin de protester contre la violation de la Constitution. L'Assemblée ayant voté, de ce chef, sa mise en accusation, Beyer fut traduit, en octobre, devant la Haute-Cour de justice siégeant à Versailles, sous la présidence de M. Bérenger. L'acte d'accusation dont M. Gauthier. greffier en chef de la haute Cour, donna lecture à l'audience du 14 octobre, constata que Beyer était allé au Conservatoire, que de là il s'était rendu, revêtu de son écharpe, rue Saint-Denis, au poste des bains Saint-Sauveur, pour engager les gardes nationaux à venir avec lui délivrer la Montagne, « englobée au Conservatoire » ; il dit qu'il était représentant du peuple, et qu'à ce titre il déliait les gardes nationaux de leurs engagements envers le gouvernement et le président de la République ; puis il parcourut la rue Saint-Sauveur, et la rue Montorgueil en criant : Aux armes ! Vive la Constitution! A bas le président de la République !

Beyer quitta Paris le 20 juin, échappant aux poursuites dont il était l'objet. Il avait écrit lui-même sur la porte de sa chambre ces mots : « Je pars le 20 juin, » puis il adressa au président de l'Assemblée législative une lettre ainsi conçue :

« Monsieur le président de l'Assemblée législative,

Sur mon âme et sur ma conscience, devant Dieu et devant les hommes, oui, la Constitution a été violée. En conséquence j'ai signé l'acte d'accusation des ministres et du président de la République, et le manifeste du 13 juin publié par les journaux démocratiques; en outre, j'ai fait partie des représentants assemblés au Conservatoire des arts et métiers. Pour ne pas compromettre un autre représentant, je vous déclare que c'est moi qui ai engagé les gardes nationaux postés aux bains Saint-Sauveur à me suivre pour dégager les membres de la Montagne. J'accepte la conséquence de ces actes devant mes électeurs.

J'ai l'honneur de vous saluer.

EUGÈNE BEYER, peintre, représentant du peuple (Bas-Rhin). »

La haute Cour de Versailles condamna, par contumace, à la peine de la déportation, Eugène Beyer qui s'était rendu en Suisse. Après y avoir séjourné plusieurs années, il revint dans son pays, qu'il dut quitter lors de l'annexion, pour se fixer à Paris, après avoir opté pour la nationalité française. Depuis, il a vécu en dehors de la politique militante.