Jean, Martial Bineau

1805 - 1855

Informations générales
  • Né le 18 mai 1805 à Gennes (Maine-et-Loire - France)
  • Décédé le 8 septembre 1855 à Chatou (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 19 juin 1841 au 12 juin 1842
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Droite

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 27 mars 1852 au 8 septembre 1855

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1841 à 1848, représentant aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, ministre et sénateur du second Empire, né à Gennes (Maine-et-Loire), le 18 mai 1805, mort à Chatou (Seine-et-Oise), le 8 septembre 1855, il fut élève de l'Ecole polytechnique, entra à l'Ecole des mines et parvint de bonne heure au grade d'inspecteur général.

Il signala son passage dans cette carrière par plusieurs découvertes remarquées et se créa une réputation qui lui ouvrit les portes du Palais-Bourbon, le 19 juin 1841. Elu, en remplacement de M. Robineau, démissionnaire, député du 2e collège électoral de Maine-et-Loire (Angers), par 140 voix sur 276 votants et 396 inscrits, contre 133 voix à M. Augustin Giraud, il collabora activement aux travaux de la Chambre, et, réélu le 9 juillet 1842 et le 1er août 1846, prit la parole sur les chemins de fer, sur la police du roulage, sur la question des sucres, sur les brevets d'invention, sur la réforme postale, sur la conversion des rentes, sur la navigation intérieure, sur le budget, etc. Il siégeait dans l'opposition dynastique, mais il ne signa pas la proposition de mise en accusation du ministère Guizot.

Elu représentant de Maine-et-Loire à la Constituante le 23 avril 1848, avec 118,827 voix, il prit place à droite et débuta par un rapport fait au nom du comité des finances dont il était membre, et qui avait trait à la proposition de rachat des chemins de fer par l'Etat; il combattit ce projet opiniâtrement et avec succès. Rapporteur de la commission du budget rectifié de 1848, il devint un des orateurs financiers de la majorité conservatrice les plus écoutés. En politique, il vota :

- pour le rétablissement du cautionnement,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour la proposition Rateau,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour l'expédition de Rome,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'impôt progressif,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- contre la réduction de l'impôt du sel,
- et contre l'amnistie des transportés.

Il eut la même attitude à l'Assemblée législative élue le 13 mai 1849, où les électeurs de Maine-et-Loire le renvoyèrent par 84,762 voix (104,313 votants, 151,062 inscrits). Là encore, tout en appuyant de ses votes la politique du prince Louis-Napoléon, il se fit surtout remarquer par son intervention dans les discussions des lois de finances et d'affaires, jusqu'au jour où le prince président l'appela, par décret du 31 octobre 1849, au ministère des Travaux publics.

Démissionnaire au commencement de l'année 1850, il reprit sa place à droite, parmi les partisans du gouvernement présidentiel; il approuva le coup d'Etat du 2 décembre 1851, devint, au lendemain de cet événement, membre de la commission consultative; en janvier 1852, le jour où parut le décret de la confiscation des biens de la famille d'Orléans, il prit dans la nouvelle combinaison ministérielle, le portefeuille des Finances. Il inaugura cette fonction par une grave mesure, la conversion de la rente 5 0/0 en 4 1/2 0/0.
M. Bineau était entré au Sénat le 27 mars 1852. Le 23 décembre suivant, il y prit la parole comme ministre des Finances, dans la discussion du sénatus-consulte, qui fut voté le 25, et définit ainsi le rôle réservé par l'Empire au contrôle parlementaire: « A la France, par ses mandataires, à voter l'impôt, à dire qu'elle somme elle veut mettre entre les mains du gouvernement pour l'administration et la protection du pays; au gouvernement à employer ces fonds au mieux des intérêts de tous. » Le comte de Ségur d’Aguesseau protesta contre ces paroles, mais le projet présenté fut voté après une réplique de Baroche. Des concessions de longue durée accordées aux compagnies de chemins de fer, et l'inauguration du système des emprunts nationaux, marquèrent surtout l'administration financière de M. Bineau.

Nommé grand-croix de la Légion d'honneur, le 4 février 1855, il entra à l'Académie des sciences morales et politiques, et fut contraint, par le mauvais état de sa santé, de se retirer du ministère, le 16 août suivant. Il mourut moins d'un mois après.