Louis, Amans Amagat

1847 - 1890

Informations générales
  • Né le 12 juillet 1847 à Cezens (Cantal - France)
  • Décédé le 5 juillet 1890 à Saint-flour (Cantal - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 3 décembre 1881
Département
Cantal
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 29 janvier 1882 au 14 octobre 1885
Département
Cantal
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Cantal
Groupe
Républicain indépendant
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 5 juillet 1890
Département
Cantal

Biographies

Député du Cantal depuis 1881, né à Cezens (Cantal), le 12 juillet 1847, mort à Saint-Flour le 5 juillet 1890, il fut reçu docteur médecin en 1873, puis agrégé à la Faculté de Montpellier en 1879.

Il y fut chargé du cours d'Histoire naturelle et obtint un certain succès auprès de ses auditeurs par le tour varié et original qu'il donnait à son enseignement. Dénoncé au ministère de l'Instruction publique comme traitant à son cours des questions politiques, il fut remplacé dans sa chaire; mais il protesta, réclama une enquête, et tenta même de recommencer son cours, malgré la décision ministérielle. Les élèves se mutinèrent, il y eut des désordres, à la suite desquels la Faculté fut fermée, et M. Amagat, révoqué, fut déclaré par le conseil académique coupable d'avoir méconnu ses devoirs professionnels.

Il entra alors dans la politique, et se présenta, le 21 août 1881, comme candidat radical libéral contre M. Oudoul, député opportuniste sortant. Il fut élu par 4 850 voix sur 13 035 inscrits et 9 512 votants, contre 4 578 voix données à son concurrent. Il ne se fit inscrire à aucun groupe parlementaire.

Dès l'ouverture de la session, il monta à la tribune à propos de l'interpellation sur les affaires tunisiennes (séance du 5 novembre 1881). Dans son discours, l'orateur rompit avec l'extrême gauche qui avait patronné sa candidature, et fit l'éloge du « gouvernement réparateur de M. Thiers » ; il se déclara, d'ailleurs, absolument opposé à l'expédition de Tunis. « Avec une politique heureuse comme celle que recommandaient le général Chanzy et M. de Freycinet, on aurait, dit-il, cueilli Tunis comme un fruit mûr. Aujourd'hui, au contraire, une armée permanente d'occupation est nécessaire. » À la suite de ce débat, M. Amagat vota avec la minorité contre l'ordre du jour Gambetta.

Le 3 décembre, vint en discussion la validation de ses pouvoirs. Sur le rapport de M. Achard, qui lui reprocha l'appui ouvertement donné à sa candidature par tout le clergé de Saint-Flour, et malgré une vive défense présentée par M. Amagat, l'élection fut invalidée, par 218 voix contre 180. M. Amagat se représenta devant ses électeurs le 29 janvier 1882, et fut réélu par 6 704 voix sur 12 782 inscrits et 10 396 votants ; M. Oudoul n'obtint que 3 630 voix. M. Amagat soutint le cabinet libéral de M. de Freycinet, reprit son attitude d'opposant à la chute de ce dernier (juillet 1882), et refusa de s'associer aux divers votes de confiance que la Chambre accorda, en 1883, au ministère Ferry. Dans la plupart des questions, il s'abstint ou vota avec la droite, qui l'encouragea de ses applaudissements chaque fois qu'il monta à la tribune ; il attaqua principalement la politique financière du gouvernement et se fit une spécialité des questions de budget.

Réélu, le 14 octobre 1885, par le Cantal, en dehors de toute liste, comme républicain indépendant, avec 20 562 voix sur 61 184 inscrits et 41 552 votants, il continua de rester étranger aux divers groupes de la Chambre.

Aux applaudissements de la droite, il intervint, en avril 1886, dans la discussion du projet de loi portant conversion des obligations du Trésor à court terme, et émission des rentes 3 0/0. Il fit, à ce propos, le procès de la gestion financière du gouvernement, rappela les promesses précédemment faites : « ni emprunt, ni impôt nouveau, » et combattit le remboursement des obligations sexennaires, proposé par M. Sadi-Carnot; ministre des Finances. Le 10 novembre de la même année, dans la discussion du budget de 1887, il formula les critiques les plus vives contre les projets d'impôt sur le revenu, de suppression du budget extraordinaire, enfin de remaniement de l'impôt des boissons et de surtaxation des alcools. En 1887, le projet de loi, déposé par M. Rouvier sur la conversion des rentes 4 1/2 et des rentes 4 0/0 en rentes 3 0/0, le ramena à la tribune; il reprocha à la conversion de n'être qu'un emprunt déguisé, et appliqua à cette combinaison le mot de Necker : « Là où l'artifice commence, en matière de finances, là aussi l'intelligence finit. »

Dans cette législature, M. Amagat a voté :

- Le 8 février 1886, pour la proposition Michelin, tendant à rechercher les origines et les causes de l'expédition du Tonkin et à déterminer la responsabilité de ses auteurs;
- Le 10 avril, pour l'ordre du jour pur et simple sur l'interpellation Maillard à propos de la grève de Decazeville;

il s'est abstenu, en juin, dans les divers scrutins sur le projet de loi interdisant le territoire de la République aux membres des familles ayant régné sur la France; il s'est abstenu de même dans le vote sur le projet de loi de l'enseignement primaire. Il a voté:

- Le 27 novembre, pour le maintien de l'ambassade du Vatican;
- Le 2 décembre, pour l'amendement Colfavru, portant suppression des sous-préfets (chute du ministère Freycinet) ;
- Le 17 mai 1887, pour la proposition de résolution de la commission du budget (chute du ministère Goblet) ;
- Le 19 novembre, pour la discussion immédiate de l'interpellation Clémenceau (chute du ministère Rouvier);
- Le 31 mars 1888, contre l'urgence de la proposition de révision (chute du ministère Tirard);
- Le 14 février 1889, contre le projet de révision du ministère Floquet (chute du ministère Floquet);
- Le 14 mars, contre la demande en autorisation de poursuites contre les députés, membres de la Ligue des patriotes;
- Le 2 avril, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse;
- Le 4 avril, contre la demande en autorisation de poursuites contre le général Boulanger.


Né à Cezens (Cantal) le 12 juillet 1847, mort à Saint-Flour le 5 juillet 1890.

Député du Cantal de 1882 à 1890.

(Voir 1re partie de la biographie dans ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 49).

Il fut réélu député de Saint-Flour aux élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889, au 2e tour de scrutin, par 5.977 voix contre 4.875 à son concurrent M. Chanson de nuance républicaine.

Il prit part à la discussion d'un projet de crédits collectifs à la fin de l'année 1889, puis se fit mettre en congé pour raisons de santé. Il mourut quelques mois après, à Saint-Flour, sa ville natale.

Parmi ses publications, on trouve :
- sa thèse de doctorat sur les Différentes voies d'absorption des médicaments (1873) ;
- Recherches expérimentales sur l'antagonisme en thérapeutique (sans date) ;
- Caractères généraux et différentiels des animaux et des végétaux inférieurs (1882) ;
- les Finances françaises sous l'Assemblée Nationale et les Chambres républicaines qui se divise en deux parties : les Emprunts et la rançon de 1871 (1888) et La gestion conservatrice et la gestion républicaine jusqu'aux conventions 1872-1883 (1889).

Il publia en outre dans la Revue des Deux-Mondes du 1er mai 1884 un violent article prenant à partie Gambetta dans sa personne et dans sa politique.

Date de mise à jour: juin 2018