Henri Boulay
1889 - 1942
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 14 juillet 1889 à Saint-Gengoux-de-Scissé (Saône-et-Loire), mort le 7 octobre 1942 à Mâcon (Saône-et-Loire).
Député de la Saône-et-Loire de 1931 à 1942.
Viticulteur à Saint-Gengoux-de-Scissé, Henri Boulay, se consacra très jeune, à la défense des intérêts viticoles et à la diffusion de la doctrine socialiste dans les milieux ruraux.
Prisonnier des Allemands pendant la première guerre mondiale, il mit dès sa libération son intelligence et son activité au service des vignerons du Mâconnais. Il présida la fédération des sociétés agricoles et viticoles de l'arrondissement et créa à Saint-Gengoux-de-Scissé la première cave coopérative de France. Cette initiative s'étendit progressivement dans tout le pays et Henri Boulay devint président d'honneur de la confédération nationale des caves coopératives.
Ses compatriotes lui manifestèrent leur reconnaissance en lui confiant la mairie de sa commune natale, qu'il devait conserver jusqu'à sa mort.
S'étant établi pépiniériste à Mâcon en 1930, il devint conseiller général de Saône-et-Loire en 1937, pour représenter le canton de Macon-Sud.
Il s'était présenté entre temps, à l'élection législative partielle du 12 juillet 1931, en remplacement de M. Jacoulot, député de Saône-et-Loire, décédé le 30 avril. Il fut élu au deuxième tour de scrutin par 6.642 voix contre 6.473 à M. Archer.
Inscrit au groupe socialiste S.F.I.O., il eut l'occasion, malgré que la législature touchât à sa fin, de se faire entendre au cours de plusieurs débats : à propos du projet de loi relatif à l'outillage natio-. nal, il parla de la propagande en faveur du vin (1931) ; à l'occasion du projet de loi portant amnistie, il soutint l'amendement de M. Bouissoud visant les infractions aux diverses lois sur les appellations d'origine (1931) ; au cours de la discussion du budget de l'exercice 1932, il présenta des observations sur le rachat de chevaux et mulets nécessaires à l'armée (1932), et appuya une proposition de loi relative aux bouilleurs de cru (1932). Il déposa en outre une proposition de résolution tendant à la réduction du taux d'intérêt des avances à long terme accordées par la caisse nationale de crédit agricole aux coopératives agricoles et viticoles.
Il fut réélu aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, au deuxième tour de scrutin, par 11.816 voix contre 7.823 à M. Gricourt-Magnien. Membre de la Commission de l'armée, de celle des comptes définitifs et des économies, de celle des boissons et de celle de l'agriculture, il interpella le Gouvernement sur le retard apporté à la discussion du statut fiscal et juridique des coopératives agricoles ainsi que sur le régime financier qui lie lesdites associations à l'Etat (1932). Il intervint en outre sur la viticulture et le commerce des vins (chiffre de base du superblocage - visites des caves) (1933); sur l'organisation et la défense du marché du blé (1934) ; sur l'aide au crédit et à la coopération agricoles (répartition de l'indemnité allouée aux producteurs de plants et de pieds-mères, ayant subi des pertes supérieures à 15 % ; propagande en faveur du vin, étude de l'assurance nationale obligatoire) (1934) ; sur l'assainissement des marchés du vin (usage de l'alcool résultant de la distillation, frais d'organisations collectives, producteurs directs, producteurs d'hybrides, prix de l'alcool) (1934) ; sur l'organisation et l'assainissement des marchés de la viande et du lait (création dans chaque région agricole française d'un comité technique consultatif de la coopération agricole) (1935) ; sur l'amortissement d'office des prêts consentis par les caisses de crédit agricole (transformation des prêts à court terme, en prêts à moyen terme) (1936).
Il déposa également, au cours de cette même législature, des propositions de résolution concernant : l'une, l'institution d'une caisse nationale de cautionnement des prêts agricoles (1933), l'autre l'amélioration du régime financier imposé aux coopératives agricoles par la caisse nationale de crédit agricole (dont il fut nommé rapporteur) (1934) ; ainsi que des propositions de loi tendant : à compléter les mesures votées par le Parlement en faveur de la protection et de l'organisation du marché du blé (1934), à l'emploi des appellations d'origine pour les vins produits dans la Bourgogne viticole (dont il fut le rapporteur) (1935), à la stabilisation de certaines dettes de commandite contractées par les hôteliers, restaurateurs, limonadiers et débitants de boissons (1936).
Il retrouva son siège aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour de scrutin, par 13.343 voix contre 7.326 à M. Simonnet. Membre de la Commission de l'agriculture et de celle des boissons, il intervint au cours de la discussion du budget de l'exercice 1937 sur : les causes de l'amélioration de la situation générale de l'agriculture, le problème de la répartition en qualité des produits de la terre, les indemnités dues pour les bêtes saisies, l'abaissement à 2 % de l'intérêt des avances de la caisse nationale de crédit agricole, les réformes à réaliser dans l'institution du crédit agricole, le décret de constitution des comités départementaux de la coopération agricole, le salaire minimum du cultivateur, l'institution de l'assurance des calamités agricoles, la situation des vieux travailleurs de la terre, l'unification du taux des allocations familiales, les marchés extérieurs (1936) ; il déposa en outre des propositions de loi concernant : la création d'une caisse nationale de solidarité entre les exploitants agricoles de France (1938), l'obligation de l'enseignement de l'espéranto dans toutes les écoles publiques (1938), la prorogation du délai accordé aux sociétés coopératives agricoles et à leurs unions pour obtenir l'agrément ministériel et la suspension de sanctions à l'égard des coopératives non agréées (1940) ; les rapports qu'il présenta concernèrent plus spécialement : le statut juridique et fiscal des sociétés coopératives agricoles et de leurs unions (1938) ; le crédit agricole mutuel et la coopération agricole (1938) ; la collaboration de l'office des mutilés et de la caisse nationale de crédit agricole en vue de faciliter l'accession à la propriété des victimes de la guerre et des anciens combattants (1939).
Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota les pouvoirs constituants au maréchal Pétain. En 1942 il fut chargé de surveiller le ravitaillement des villes de Lyon et de Saint-Etienne. Il se dépensa sans compter à cette tâche ardue, et mourut quelques mois plus tard à Mâcon, après une courte maladie. Il n'avait que 53 ans. Il fut inhumé à Saint-Gengoux-de-Scissé, au milieu d'une foule nombreuse et recueillie.
Né le 14 juillet 1889 à Saint-Genoux-de-Scisse (Saône-et-Loire)
Décédé le 7 octobre 1942 à Mâcon (Saône-et-Loire)
Député de la Saône-et-Loire de 1931 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 712, 713)
Après le vote du 10 juillet 1940, Henri Boulay retrouve son entreprise dans la région de Macon. En 1942, il est chargé de surveiller le ravitaillement des villes de Lyon et de Saint-Etienne. Se dépensant sans compter, il meurt quelques mois plus tard, après une courte maladie, à l'âge de 53 ans.