François, Narcisse Boussi

1795 - 1868

Informations générales
  • Né le 1er mars 1795 à Thouars (Deux-Sèvres - France)
  • Décédé le 25 septembre 1868 à Bressuire (Deux-Sèvres - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Gauche modérée

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, né a Thouars (Deux-Sèvres), le 1er mars 1795, mort à Bressuire (Deux-Sèvres), le 25 septembre 1868, il était avocat à Bressuire.

Il s'y était fait, sous la Restauration, une belle clientèle, mais, en 1830, il abandonna le barreau pour entrer dans la presse démocratique. Une place de procureur du roi à Bourbon-Vendée lui fut offerte alors par Dupont (de l'Eure); Boussi la refusa. Il devint un des plus assidus collaborateurs de la Tribune, fondée avant la révolution de juillet, sous le titre de Tribune des Départements, par Charles Comte, Jules et Victor Favre, et qui avait alors pour principaux rédacteurs Germain Sarrut et Armand Marrast. En juin 1832, sa liberté étant menacée par la loi nouvelle dont s'était armé le gouvernement, Boussi se réfugia à Tours avec Germain Sarrut; arrêtés tous deux dans cette ville, ils y subirent un mois d'emprisonnement. Sorti de prison, il reprit sa plume de journaliste et ne la quitta que lorsque la Tribune cessa de paraître. Il en rédigea le dernier numéro. A l'époque de la mort d'Armand Carrel, Gisquet étant préfet de police, Boussi fut de nouveau arrêté; on l'accusa de complicité dans un attentat commis sur la personne de Louis-Philippe. « M. Boussi, dit une biographie parlementaire, n'eut pas de peine à prouver que, s'il était allé se promener sur la route de Paris à Neuilly, il ne s'y était rendu que dans les plus pacifiques intentions et porteur, pour toute arme, d'un parapluie comme le roi lui-même. » Il resta trois jours au secret et fut relâché.

Républicain de la veille, Boussi fut élu, le 23 avril 1848, représentant du peuple par le département des Deux-Sèvres, avec 34,739 voix (78,335 votants). Les légitimistes avaient vivement combattu sa candidature, dont le succès fut dû surtout aux électeurs des deux arrondissements de Niort et de Melle. A l'Assemblée, Boussi vota avec la gauche modérée :

- 7 août, contre le rétablissement du cautionnement ;
- 1er septembre, contre le rétablissement de la contrainte par corps;
- 18 septembre, contre l'abolition de la peine de mort;
- 7 octobre, contre l'amendement Grévy;
- 2 novembre, contre le droit au travail;
- 25 novembre, pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac ;
- 12 janvier 1849, contre la proposition Rateau;
- 22 janvier, contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute-Cour;
- 26 mai, pour la mise en liberté des transportés.

Il prit plusieurs fois la parole dans les débats de l'Assemblée et défendit, notamment le 4 octobre 1848, l'amendement suivant : « Il y a incompatibilité entre les fonctions de représentant et toutes les autres fonctions publiques. » A la majorité de 548 voix contre 198, l'assemblée rejeta l'amendement Boussi, et adopta (article 28 de la Constitution) un système mixte, établissant en principe l'incompatibilité, sauf à déterminer plus tard les exceptions à cette règle générale. Boussi quitta la vie politique active après la session de la Constituante.