Anne-Marie Comparini

1947 - 2025

Informations générales
  • Née le 11 juillet 1947 à Orange (Vaucluse - France)
  • Décédée le 5 janvier 2025 à LYON (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 19 juin 2002 au 19 juin 2007
Département
Rhône
Groupe
Union pour la démocratie française

Biographies

Biographie de la Ve République

COMPARINI (Anne-Marie)
Née le 11 juillet 1947 à Orange (Vaucluse)
Décédée le 5 janvier 2025 à Lyon (Rhône)

Députée du Rhône de 2002 à 2007


Née à Orange, le 11 juillet 1947, dans une famille originaire d’Italie, Anne-Marie Comparini fait ses études supérieures à Lyon. Elle est licenciée en droit public et titulaire d’un DES en droit du travail. Elle débute sa carrière professionnelle à Paris, en 1971, à l’ORTF. Au cabinet du président de l’ORTF, Arthur Conte puis Marceau Long, elle acquiert vite les compétences qui lui permettront de travailler avec efficacité et discrétion auprès de l’une des plus hautes autorités de l’Etat.

Après la dissolution de l’ORTF, éclaté entre sept organismes publics, elle est chargée en 1976 du personnel au sein de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), nouvellement créé pour assurer l’archivage et la conservation du patrimoine audiovisuel.

Après l’élection de Raymond Barre, Premier ministre, aux élections législatives de 1978, dans le Rhône, à Lyon, elle est son assistante parlementaire. C’est une mission de confiance essentielle même si le Premier ministre a été remplacé au Palais-Bourbon par son suppléant. Elle continue à exercer ces fonctions avec la même efficacité jusqu’en 1995, notamment après 1981 lorsque Raymond Barre n’exerce plus de fonctions ministérielles. Elle est auprès de lui lors de la campagne de l’élection présidentielle de 1988. Par ailleurs, elle est membre de l’Union pour la démocratie française (UDF).

Elle débute sa carrière politique aux élections régionales de mars 1986. Elue conseillère régionale, elle est réélue en 1992.

En 1995, Anne-Marie Comparini conforte son ancrage politique. Elue aux municipales à Lyon sur la liste de Raymond Barre, qui devient maire de Lyon, elle est adjointe chargée de la politique de la ville et des universités.

En 1997, elle franchit une nouvelle étape, en tant que suppléante de Bernadette Isaac-Sibille, réélue députée UDF de la 1ère circonscription du Rhône qui couvre une partie de la ville de Lyon.

En mars 1998, Anne-Marie Comparini est réélue conseillère régionale de Rhône-Alpes sur la liste UDF-Rassemblement pour la République (RPR) conduite par Charles Millon.

Cependant, celui-ci est difficilement réélu le 20 mars président du conseil régional au troisième tour de scrutin, grâce au retrait en sa faveur du candidat du Front national (FN) Bruno Gollnisch, après avoir recueilli le même nombre de voix aux deux premiers tours que le candidat socialiste Jean-Jack Queyranne.

S’ensuit alors une polémique, avec notamment des dissidences à droite, des manifestations de rue et un recours juridictionnel qui se conclut par l’annulation, par le Conseil d’Etat, de l’élection du président et des huit vice-présidents de la région, en raison d’un débat tenu peu de temps auparavant entre Charles Millon et Bruno Gollnisch, et devant « être regardé comme ayant influé sur la nature du scrutin ». Anne-Marie Comparini prend publiquement ses distances avec Charles Millon (que Raymond Barre avait d’ailleurs mis en garde), exclu de l’UDF.

Le 9 janvier 1999, la situation se dénoue par l’élection à la présidence du Conseil régional d’Anne-Marie Comparini, au troisième tour, avec le soutien de la gauche, selon une logique d’arc républicain, contre le candidat Libéral Pierre Gascon in fine soutenu par Charles Millon et Bruno Gollnisch. L’atmosphère est tendue. La nouvelle présidente avait très tôt refusé toute « compromission » avec le Front national, et encourt les critiques les plus vives d’une grande partie des élus de droite. Elle s’entoure alors de vice-présidents provenant de la seule UDF.

Elle réussit à lever les blocages en faisant adopter un budget et valider deux orientations du contrat de Plan avec l’Etat, la politique de la ville et un effort accru en faveur du ferroviaire, soutenant notamment l’axe Lyon-Turin.

Elle reçoit aussi en mars 1999, à l’occasion de la visite du président de la République, Jacques Chirac, à Lyon, un hommage appuyé de sa part pour sa réussite à promouvoir la ville comme une « biocapitale ». Elle bénéficiera donc du soutien du RPR, Charles Millon étant de plus en plus isolé.

Anne-Marie Comparini poursuit en parallèle son parcours politique au sein de l’UDF : elle est de décembre 1998 à janvier 2001 déléguée nationale aux clubs, puis en devient vice-présidente.

Sur le plan administratif, elle est nommée en janvier 1989 membre du conseil d’administration de l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB).

En février 2002, par ailleurs, elle devient membre titulaire du comité des régions d’Europe.

Aux élections législatives de 2002, après la réélection de Jacques Chirac comme président de la République, ayant refusé tout rapprochement avec Charles Millon, Anne-Marie Comparini se présente dans la première circonscription du Rhône contre la députée sortante Bernadette Isaac-Sibille, restée politiquement proche de celui-ci.

Elle bénéficie du soutien de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), le parti constitué dans la foulée de l’élection présidentielle pour unifier la droite républicaine et le centre. En tête au premier tour, avec 32,08% des suffrages exprimés, elle est suivie par le candidat du PS Jean-Louis Touraine, mais distance nettement la députée sortante dont elle était la suppléante, qui ne réunit que 12,67%. Au second tour, Anne-Marie Comparini est largement élue avec 55,44% des suffrages exprimés.

Au Palais-Bourbon, elle s’inscrit au groupe UDF, faisant partie de ceux qui ne souhaitent pas rejoindre l’UMP, et siège à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Elle est temporairement, de mars à juin 2005, membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales.

Elle est aussi membre de la délégation pour l’Union européenne, ainsi que vice-présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.

Elle siège enfin, en octobre 2004, au sein de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi organique modifiant la loi organique de 2001 relative aux lois de finances.

Anne-Marie Comparini présente en janvier 2007, au titre de la délégation pour l’Union européenne, un rapport d’information sur les médicaments de thérapie innovante.

Au cours de la législature, elle présente trois propositions de loi : l’une en janvier 2003 pour permettre la liquidation à taux plein avant l’âge de 60 ans des pensions de retraites lorsque le nombre minimum de trimestres est validé ; une autre en décembre 2004, pour renforcer la protection de l’enfant face à la violence sexuelle ; la dernière en février 2007, sur le transfert de compétences à la région en matière de transport intermodal.

Au cours de la législature, elle pose deux questions au gouvernement, en mars 2005, sur les perspectives de renforcement de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et, en février 2007, sur la politique énergétique et son cadre européen.

Conformément à ses orientations en faveur de la construction européenne, qu’elle partage avec les autres membres de l’UDF, Anne-Marie Comparini est favorable en novembre 2002 à l’octroi du droit de vote et de l’éligibilité des ressortissants des Etats membres aux élections locales, et en janvier 2005 au projet de loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution dans la perspective de la ratification du projet de traité instituant une Constitution pour l’Europe. Elle s’engage en faveur du « oui » dans la campagne référendaire qui suit, et déplore son échec. Le seul point sur lequel elle diverge de la position officielle défendue par la France en la matière est l’adhésion de la Turquie, hypothèse sur laquelle elle est, comme beaucoup, très réservée.

Attentive à la lutte contre les discriminations, la députée du Rhône intervient en appui, en octobre 2004, du projet de loi portant création de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité et, en mai 2005, du projet de loi relatif à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, sur lequel elle présente plusieurs amendements, dont certains adoptés.

L’élue du sillon industriel rhodanien s’affirme aussi en faveur du développement des entreprises, en mars 2005, sur le projet de loi relatif à la sauvegarde des entreprises et, en juin suivant, sur le projet de loi pour la confiance et la modernisation de l’économie. Intervenant régulièrement sur le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, elle soutient aussi en février 2006 le projet de loi de programme pour la recherche.

Dans cet esprit, elle se manifeste également, en octobre 2006, en faveur du projet de loi pour le développement et la participation de l’actionnariat des salariés.

Prenant aussi, ponctuellement, la parole sur les textes pénaux, Anne-Marie Comparini manifeste également sa conception de la justice comme activité régalienne majeure, lors de la discussion du projet de loi relatif à la formation des magistrats en décembre 2006.

Trois revers vont mettre fin à la carrière politique d’Anne-Marie Comparini.

En mars 2004, d’abord, la liste commune qu’elle présente en définitive avec l’UMP Hervé Gaymard, et qu’elle conduit, est devancée aux élections régionales par la liste unie de la gauche PS-PCF-Parti radical de gauche (PRG) menée par Jean-Jack Queyranne, à raison de 38,2% des suffrages exprimés au second tour contre plus de 46%. Anne-Marie Comparini perd ainsi la présidence du conseil régional de Rhône-Alpes.

En juin 2007, candidate aux législatives sous l’étiquette du Mouvement démocrate (Modem), qui regroupe autour de François Bayrou les UDF qui ont refusé de suivre Hervé Morin, entre autres, et de se rallier à Nicolas Sarkozy après son élection comme président de la République, elle est battue dès le premier tour avec 17% des suffrages exprimés, contre plus de 40% à son opposant UMP Michel Havard, et 23,5% au candidat socialiste Thierry Braillard.

En septembre 2007 enfin, elle renonce à se présenter à l’élection municipale à Lyon, faute de perspective de succès, et indique ne plus briguer de mandat politique.

Elle achève donc son dernier mandat, celui de conseillère régionale en 2010.

Présidente du conseil de développement de la métropole de Lyon de 2015 à 2021, elle ne reste cependant pas inactive.

Restée proche des positions de François Bayrou, Anne-Marie Comparini continue de manifester un intérêt marqué pour la politique. Elle soutient ainsi la candidature d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle en 2017 comme en 2022.

Décédée brutalement à Lyon le 5 janvier 2005, Anne-Marie Comparini est saluée pour la fermeté de ses convictions républicaines et humanistes par ceux qui l’ont connue tout au long de son parcours politique.