Roger, André Bouret
1911 - 1972
Né le 13 mars 1911 à Paris
Décédé le 30 mai 1972 à Saint-Viaud (Loire Atlantique)
Député des Côtes-du-Nord de 1956 à 1958
Roger Bouret est né le 13 mars 1911 dans le 15e arrondissement de Paris, non loin de la gare Montparnasse, où ses parents, originaires de Bretagne, étaient établis. Son père, Auguste Bouret, et sa mère, Colombe Eugénie Marie Nicolle, sont tous deux tués pendant la guerre de 1914, de sorte que le jeune enfant est adopté comme pupille de la Nation. Il poursuit ses études à Saint-Nicolas, puis à l'école des Arts et Métiers de Lille, avant de s'établir comme tailleur et commerçant en tissus à Dinan (Côtes-du-Nord). Son entreprise comptera jusqu'à trois employés.
Roger Bouret fait la campagne de 1939-1940, au cours de laquelle il est blessé, puis il s'engage pour trois ans, à partir d'août 1944 et jusqu'en 1947, comme volontaire démineur. Son action pendant les hostilités lui vaudra d'être titulaire de la médaille de la Reconnaissance française et de celle des blessés 1939-1940.
Revenu à Dinan, Roger Bouret est bientôt membre de la Semaine commerciale de la ville, puis Président de l'Union de défense des commerçants et artisans. Il préside également aux destinées du Boxing club dinandais. C'est cette implication profonde dans la vie associative locale et régionale qui amène, à partir de 1955, Roger Bouret à l'action politique. Il conduit en effet la « Liste d'Union et de fraternité française présentée par Pierre Poujade » dans les Côtes-du-Nord, pour les élections législatives du 2 janvier 1956. Ses engagements électoraux sont ceux du mouvement poujadiste : « Sortez les sortants ».
Avec 30 459 voix sur 335 287 inscrits et 277 365 suffrages exprimés, Roger Bouret est élu député des Côtes-du-Nord pour la troisième législature. A l'Assemblée, le nouveau député s'inscrit au groupe d'Union et de fraternité française (U.F.F.) et est nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches (1956-1957) et de celle du travail et de la Sécurité sociale (1956-1957). Il est en outre élu, en 1956 et 1957, secrétaire de la Commission de la marine marchande et des pêches.
Député actif, Roger Bouret dépose, le 25 mars 1958, une proposition de loi tendant à supprimer la « taxe à la tonne » sur les véhicules utilisés par les transporteurs privés. Il intervient en outre, à plusieurs reprises, dans les discussions parlementaires, présentant notamment des observations sur les frais d'entretien des condamnés (7 juin 1956) : il suggère « que l'on condamne ces gens-là à payer au moins leur pension. Ces fonds serviraient à augmenter le salaire des employés de prison ».
Il intervient également, dans la séance du 27 décembre 1957, pour proposer l'extension aux membres du Conseil de la République et du Conseil économique et social et aux hauts fonctionnaires, des dispositions du texte prévoyant le reversement au trésor et le blocage d'une partie de l'indemnité parlementaire. La plupart de ses interventions sont pour lui l'occasion de revenir sur le problème de l'invalidation de certains élus poujadistes en 1956. Roger Bouret vote contre la question de confiance sur la politique générale du Gouvernement Guy Mollet (5 juin 1956), mais s'abstient volontairement lors du scrutin du 25 octobre suivant sur les mêmes thèmes. Le 12 juin 1957, il vote à nouveau contre la confiance à Maurice Bourgès-Maunoury, puis contre les traités sur la C.E.E. et l'Euratom (9 juillet 1957) et contre la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre 1957), scrutin entraînant la chute du Gouvernement de Maurice Bourgès-Maunoury.
Il vote contre la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai 1958), contre l'état d'urgence (16 mai), et contre la révision constitutionnelle (27 mai), mais pour la confiance au général de Gaulle (1er juin 1958) et pour la révision constitutionnelle (2 juin).
Roger Bouret avait épousé à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) le 7 avril 1943, Marie-Albertine Le Teno, qui lui donna deux enfants.