Victor, Antoine Hennequin

1816 - 1854

Informations générales
  • Né le 3 juin 1816 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 10 décembre 1854 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 10 mars 1850 au 23 mars 1850
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Extrême gauche
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 28 avril 1850 au 2 décembre 1851
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Extrême gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple en 1850-51, né à Paris le 3 juin 1816, mort à Paris le 10 décembre 1854, fils aîné d'Antoine Louis Marie Hennequin (1786-1840), député de 1834 à 1842, Victor Antoine Hennequin fit de bonnes études classiques au collège Saint-Louis et fut reçu avocat à Paris en 1838.

Ses débuts au barreau furent remarqués ; mais l'imagination ardente et romanesque de Victor Hennequin le détourna de ces premières occupations. Après avoir travaillé quelque temps à une histoire Universelle du droit, dont il avait conçu le plan, il s'éprit des doctrines phalanstériennes, se lia avec Victor Considérant, et entra au journal la Démocratie pacifique, dont il fut un des rédacteurs les plus féconds et les plus distingués. Il ne servit pas seulement par la plume la propagation du « fouriérisme », il se donna aussi la tâche de parcourir un grand nombre de villes de province en apôtre de la doctrine ; son talent de parole lui attira à Nantes, à Aix, à Marseille, à Besançon, de nombreux auditeurs. À Besançon notamment, il exposa ses théories dans une série de conférences qui furent imprimées et plusieurs fois rééditées sous ce titre : Organisation du travail, d'après Charles Fourier (1847). En 1845, il plaida dans une affaire retentissante, pour plusieurs ouvriers charpentiers accusés de coalition. En 1846, appelé par les phalanstériens de Belgique, il donna à Louvain un cours public, contradictoirement avec des professeurs de l'Université catholique.

Après la révolution de 1848, il fut porté comme candidat républicain à l'Assemblée constituante dans les Bouches-du-Rhône; il ne lui manqua que quelques voix pour être élu.

Le 10 mars 1850, les électeurs de Saône-et-Loire, appelés à remplacer 6 représentants condamnés pour l'affaire du 13 juin 1849, élurent Victor Honnequin, dont le parti démocratique socialiste avait adopté la candidature, le 6e et dernier, représentant de Saône-et-Loire, par 61 116 voix (105 573 votants, 157 148 inscrits). Il prit place à gauche.

Quelques jours après, le 23 mars, la majorité annula l'élection de Saône-et-Loire par ce motif qu'un grand nombre d'individus avaient été indûment inscrits sur les listes électorales. En conséquence, Victor Hennequin dut solliciter la confirmation de son mandat, et il l'obtint, le 28 avril, le 5e sur 6, par 72 822 voix (120 162 votants, 154 015 inscrits). Il reprit sa place à la Montagne, parut plusieurs fois à la tribune pour défendre contre la majorité monarchiste les idées et les institutions républicaines, combattit vivement la politique de l'Elysée, et protesta, à la mairie du Xe arrondissement, contre le coup d'Etat du 2 décembre 1851.

Arrêté, il fut détenu quinze jours à Mazas, puis rendu à la liberté. L'exaltation de son esprit et son ardeur pour les nouveautés le jetèrent, à la fin de sa vie, dans la secte des spirites et des croyants aux tables tournantes.

Une brochure de lui, intitulée Sauvons le genre humain ! et qui parut en 1853, porte la marque d'un trouble intellectuel évident. Il mourut l'année suivante.

On a de Victor Hennequin :

- un Voyage philosophique en Angleterre et en Ecosse (1836) ;
- la première partie d'une remarquable Introduction à l'étude de la législation française,
- et un exposé d'économie sociale : Féodalité ou Association.