René Bourget
1932 - 2021
BOURGET (René)
Né le 6 février 1932 à Saint-Romain-de-Surieu (Isère)
Décédé le 13 mai 2021 au Péage-de-Roussillon (Isère)
Député de l'Isère de 1982 à 1986, puis de 1990 à 1993
Albert René Bourget est né le 6 février 1932 à Saint-Romain-de-Surieu, dans une famille rurale de l'Isère (ses parents sont restaurateurs et agriculteurs). Il passe l'essentiel de sa scolarité dans l'enseignement privé catholique avec un court passage par l'école communale. Il entreprend des études de chirurgie dentaire à la faculté de médecine de Lyon, qu'il termine en 1956. Il effectue ensuite un service militaire étendu à vingt-sept mois dans le contexte de guerre d’Algérie et y passe notamment treize mois. De retour en Isère, il exerce comme chirurgien-dentiste, d'abord comme salarié, puis en libéral au Péage-de-Roussillon. Il prend aussi des fonctions dans le club de football local.
Il adhère au Parti socialiste (PS) en 1974 et y assume rapidement des responsabilités au niveau local. En mars 1977, il est élu adjoint au maire du Péage-de-Roussillon, le communiste Maurice Chevalier. En juin 1982, il est conseiller régional dans la nouvelle région Rhône-Alpes. En mars 1983, il est réélu conseiller municipal du Péage-de-Roussillon et devient second adjoint au maire ; il est également élu conseiller général de l'Isère dans le canton de Roussillon.
Aux élections législatives de mars 1978, il est le suppléant de Christian Nucci, lequel est élu député dans la 6e circonscription de l'Isère (26 252 suffrages au second tour sur les 50 735 exprimés, soit 51,74%). Il en est de même en 1981, avec une réélection au second tour de Christian Nucci par 61,1% des suffrages exprimés. Quand celui-ci est nommé ministre délégué, haut-commissaire de la République dans l'océan Pacifique, René Bourget le remplace. Il est proclamé député le 15 juin 1982.
Lors des quatre années qui suivent, il est membre du groupe socialiste et siège à la commission de la production et des échanges de l'Assemblée nationale. Il s'investit particulièrement dans les questions agricoles alors que les campagnes françaises ont été frappées par de fortes intempéries. Il reçoit Michel Rocard, ministre de l'Agriculture, dans sa circonscription pour discuter de la gestion de la crise. En séance publique, en novembre 1983, lors de la discussion du budget 1984, il défend un meilleur système d'assurance des récoltes et critique les montants compensatoires monétaires (système communautaire de régulation des prix agricoles à l'exportation en cas de dévaluation). L'année suivante, il participe activement au débat sur la réforme de l'enseignement agricole promu par Michel Rocard pendant l'été 1984. A cette occasion, René Bourget estime que la modernisation trop partielle de l'enseignement agricole français a conduit à un système de formation à deux vitesses qu'il convient dorénavant d'harmoniser tout en sachant s'adapter aux différentes réalités rurales. Le plus souvent, René Bourget se fait le relais des besoins des petites exploitations familiales dont certaines productions sont alors en régression (il pense notamment à la noix de Grenoble). Lors de l’examen du projet de loi de finance pour 1985, en novembre 1984, il défend l'idée d'une meilleure coordination des structures nationales de recherche agronomique avec les organismes locaux d’expérimentation afin de dynamiser les espaces ruraux.
Candidat lors des élections législatives à la représentation proportionnelle départementale de 1986, il n’est pas élu, car en cinquième place sur la liste socialiste en Isère. Celle-ci rassemble 159 428 suffrages sur les 447 701 exprimés dans les neuf circonscriptions du département (35,61%), la liste d'union Rassemblement pour la République-Union pour la démocratie française (RPR-UDF) arrivant en tête du scrutin avec 172 923 voix (38,62%). Seuls Louis Mermaz, Christian Nucci et Odile Sicard sont réélus pour le PS.
Lors des élections législatives de 1988, René Bourget est le suppléant de Louis Mermaz dans la 8e circonscription de l'Isère. Celui-ci est réélu avec 29 911 suffrages sur les 54 761 exprimés contre le candidat UDF Jacques Remiller. L'année suivante, René Bourget remporte l'élection municipale du Péage-de-Roussillon face au maire sortant Maurice Chevalier. Il est ensuite réélu et reste maire jusqu'en 2001.
Quand Louis Mermaz entre au gouvernement, René Bourget le remplace à l'Assemblée nationale. Il est proclamé député le 3 novembre 1990. Il est membre de la commission des affaires étrangères entre novembre 1990 et juin 1991. Il la quitte alors pour devenir membre de la commission des affaires culturelles familiales et sociales, par choix, car il est aussi président d'une association familiale à but humanitaire. Il intervient notamment, le 27 octobre 1992, dans le cadre de l’examen des crédits des Affaires sociales et de la santé, sur la question du financement des crèches communales et l'évaluation du dispositif de « contrat enfance » entre les caisses d'allocations familiales et les municipalités.
En mai 1992, il pose une question au gouvernement sur la situation des Anciens combattants d'Afrique du Nord, où lui-même avait servi pendant plus d'un an. Il fait partie des députés qui emploient le terme de « guerre » et non l'expression d’« événement ». La mémoire de la guerre d'Algérie connaît alors un regain d'intérêt dans la sphère publique du fait des mobilisations des anciens combattants et du retentissement du film-reportage de Bertrand Tavernier La Guerre sans nom, sorti en salle en février. René Bourget soutient les revendications des associations d'anciens combattants et en appelle directement au secrétaire d’Etat aux anciens combattants et victimes de guerre, Louis Mexandeau, pour la reconnaissance de l'état de guerre.
René Bourget n’est pas candidat, ni même suppléant, aux élections législatives de 1993 et de 1997.
Il laisse l'image d'un député suppléant ancré dans sa campagne iséroise natale et marqué, comme toute une génération, par la guerre d'Algérie et sa mémoire. Il était marié à Rosine Laffont avec qui il a eu cinq enfants. Il est décédé le 13 mai 2021 au Péage-de-Roussillon.