Noël, Jacques Lefebvre-Duruflé
1792 - 1877
- Informations générales
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- Né le 19 février 1792 à Pont-audemer (Eure - France)
- Décédé le 3 novembre 1877 à Pont-d'authou (Eure - France)
1792 - 1877
Représentant en 1849, ministre, sénateur du Second Empire, né à Pont-Audemer (Eure) le 19 février 1792, mort à Pont-Authou (Eure) le 3 novembre 1877, il fit de bonnes études au collège de sa ville natale et vint à Paris en 1812 pour faire son droit. Une brochure intitulée Lettre de Nicolas Boileau à M. Etienne, dont il était l'auteur, le mit en relations avec ce dernier qui le présenta au duc de Bassano, et lui fit obtenir un emploi au ministère d'Etat.
Il venait d'entrer au conseil d'Etat (1814), quand il fut révoqué par la Restauration. Il se mêla aux luttes du parti libéral, concourut à la fondation du Nain Jaune, et collabora au Mercure de France ; puis, ayant épousé, en 1822, la fille de M. Duruflé, riche manufacturier d'Elbeuf, il devint son associé, se consacra à l'industrie, et introduisit dans ses usines divers procédés de fabrication employés avec succès en Angleterre et en Amérique.
En 1847, il quitta les affaires. Après s'être porté plusieurs fois, sous Louis-Philippe, candidat de l'opposition dynastique à la Chambre des députés, contre M. Ern. Hebert, dans la circonscription de Pont-Audemer, il échoua encore, au lendemain de la révolution de 1848, lors des élections à la Constituante. Mais il réussit à se faire nommer conseiller général de l'Eure, et, le 13 mai 1849, il entra à l'Assemblée législative, comme représentant de ce département, élu, le 6e de la liste conservatrice, par 53 568 voix (93 065 votants, 125 952 inscrits). Membre de la majorité, il fut rapporteur du projet de loi sur les associations ouvrières, membre de la commission de l'enquête agricole, commerciale et industrielle, et vota pour l'expédition de Rome, et pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement. En 1850, il contribua à faire voter l'augmentation du traitement du président de la République.
Il fut récompensé de son dévouement à la politique personnelle du prince-président par le portefeuille de l'Agriculture et du Commerce (23 novembre 1851), qu'il échangea, après le coup d'Etat, le 25 janvier 1852, contre celui des Travaux publics.
Il avait été nommé, après le coup d'Etat, membre de la Commission consultative. Son passage au ministère fut marqué par l'établissement de la ligne télégraphique entre Turin et la France, par la concession de paquebots sur la Méditerranée, par la construction de 2 000 kilomètres de chemins de fer, etc.
Le 28 juillet suivant, M. Lefebvre-Duruflé quitta le ministère et fut appelé au Sénat. Il siégea dans cette assemblée jusqu'à la fin de l'Empire, qu'il soutint constamment de ses discours et de ses votes, et fut promu, le 14 août 1862, grand-officier de la Legion d'honneur.
La révolution du 4 septembre l'avait rendu à la vie privée, lorsque des opérations financières irrégulières l'amenèrent, comme administrateur de la « Société industrielle », devant la police correctionnelle. M. Lefebvre-Duruflé, poursuivi pour escroquerie, fut déclaré coupable d'infraction à la loi sur les sociétés et condamné le 2 décembre 1873, à 10 000 francs d'amende. Cette condamnation entraîna, en décembre 1874, sa radiation de la liste des membres de la Légion d'honneur.
M. Lefebvre-Duruflé, mort en 1877, a laissé quelques travaux littéraires et économiques parmi lesquels :
- Tableau historique de la Russie (1812) ;
- Almanach des modes (1814 à 1817) ;
- Ports et côtes de France de Dunkerque au Havre (1831) ;
- Considérations sur la nécessité de donner en France un nouvel essor au commerce d'exportation (1843), etc.
De son mariage avec Mlle Duruflé, M. Lefebvre avait eu neuf enfants. Après la déconfiture industrielle de son père, l'un d'eux, peu disposé à entrer dans le commerce, et épris d'études théologiques et religieuses, fut séduit par la religion des Mormons, et s'embarqua pour les Etats-Unis. Il se fit recevoir citoyen de l'Utah, après avoir abjuré le catholicisme, mais, deux ans après, il alla demander à Rome le pardon de ses erreurs. Peu après, il songea à se faire musulman, partit pour Tunis, où, six mois après, il fut nommé iman de la mosquée de cette ville, sous le nom de Si-Ahmed. Il devint, vers 1830, iman de la mosquée des Sabres à Kairouan, et, lors de l'expédition de Tunisie, ce fut grâce à son intervention que la « ville sainte » » ouvrit ses portes sans conditions et sans coup férir à nos soldats, le 26 octobre 1881.