Bernard, Pierre Magnan
1791 - 1865
- Informations générales
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- Né le 7 décembre 1791 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 29 mai 1865 à Paris (Seine - France)
1791 - 1865
Représentant en 1849, sénateur du second Empire, né à Paris le 7 décembre 1791, mort à Paris le 29 mai 1865, il fit ses études de droit et débuta comme clerc de notaire; puis il s'engagea (1809) dans le 66e de ligne, fit la guerre d'Espagne et de Portugal, assista à plusieurs batailles, et fut promu sous-lieutenant en 1811, et capitaine aux tirailleurs de la garde en 1813.
Il se distingua l'année suivante au blocus de Soissons, assista à Waterloo, et servit le gouvernement de la Restauration qui le nomma adjudant-major dans la garde royale. La protection de Gouvion-Saint-Cyr l'aida à parvenir aux grades supérieurs : chef de bataillon en 1817, lieutenant-colonel lors de la guerre de 1823 en Espagne, colonel en 1827, il prit part (1830) à l'expédition d'Alger, puis fut rappelé en France. Ayant reçu l'ordre de marcher sur Lyon, où une insurrection venait d'éclater, le colonel Magnan essaya d'entrer en pourparlers avec les ouvriers, fut accusé par le pouvoir d'avoir manqué d'énergie et mis en disponibilité.
Il passa alors en Belgique, où il prit du service avec le grade de général de brigade, commanda le corps d'avant-garde de l'armée de Flandre, investit Maëstricht, puis reçut le commandement de la division militaire de Gand. En 1839, il revint en France, fut maintenu dans son grade, et, complètement rentré en grâce, fut chargé, peu de temps après, du commandement du département du Nord.
Sollicité, dans ce poste, par les émissaires de Louis Bonaparte qui préparait l'échauffourée de Boulogne, il fut soupçonné de n'être pas resté indifférent à leurs ouvertures; après l'arrestation du prétendant, il protesta d'ailleurs contre toute idée de complicité. Des soulèvements ouvriers à Lille et à Roubaix, cette fois rigoureusement réprimés par lui, lui valurent le grade de général de division (1845).
Lorsque éclata la révolution de février 1848, le général Magnan se mit à la disposition de Louis-Philippe pour marcher contre le peuple, puis il accompagna la duchesse d'Orléans à la Chambre des députés. Le gouvernement de la République le plaça à la tête d'une division de l'armée des Alpes, qu'il conduisit en sept jours à Paris lors des journées de juin 1848; il remplaça ensuite le maréchal Bugeaud comme commandant en chef de la même armée. En cette qualité il se rendit à Lyon l'année suivante, et, après une lutte acharnée, il comprima avec rigueur les troubles du 15 juin 1849. Le prince-président donna alors au général Magnan la croix de grand-officier de la Légion d'honneur (23 juin) et le commandement de la division de Strasbourg.
Le 8 juillet suivant, dans une élection partielle motivée par les options ou démissions de 11 représentants, Magnan, porté candidat par les conservateurs-monarchistes au comité de la rue de Poitiers, fut élu représentant de la Seine à l'Assemblée législative, le 3e sur 11, par 124,492 voix (234,588 votants, 373,800 inscrits). Il siégea à droite et vota avec la majorité hostile aux institutions républicaines.
Le 15 juillet, il reçut le commandement de l'armée de Paris. A cette époque, le président de la République, qui méditait son coup d'Etat, avait complètement gagné à sa politique personnelle le général Magnan. Celui-ci, malgré les réclamations de l'Assemblée, laissa se produire et provoqua même, à l'occasion de revues qui eurent lieu à Satory et au Champ de Mars, des manifestations en faveur du chef du pouvoir. M. Magnan donna alors sa démission de représentant et fut remplacé, le 30 novembre 1851, par M. Devinck. Avec MM. de Morny, de Persigny et Saint-Arnaud, il prépara et exécuta l'acte du 2 décembre; L.-N. Bonaparte le récompensa, de son zèle en le nommant successivement grand-croix de la Légion d'honneur (11 décembre 1851) sénateur (26 janvier 1852), maréchal de France (2 décembre 1852), et grand-veneur (1854).
Le maréchal Magnan était commandant de l'armée de Paris au moment où eut lieu la guerre d'Italie (1859). Sa nomination comme grand-maître de la franc-maçonnerie (1862) souleva de vives protestations parmi les membres du Grand-orient de France. Il mourut à Paris en 1865, laissant beaucoup de dettes pour lesquelles son fils ne « sollicita » pas en vain « la haute intervention de Sa Majesté ».