Napoléon, Charles, Lucien Murat

1803 - 1878

Informations générales
  • Né le 16 mai 1803 à Milan (République italienne (république cisalpine))
  • Décédé le 10 avril 1878 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Lot
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Lot
Groupe
Bonapartiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 26 janvier 1852 au 4 septembre 1870

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1848 et en 1849, sénateur du second Empire, né à Milan (République italienne) le 16 mai 1803, mort à Paris le 10 avril 1878, second fils de Joachim Murat, il passa ses premières années à Naples, et suivit (1815) sa mère en Autriche, où il résida jusqu'en 1822.

Il habita ensuite Venise, et s'embarqua, en 1824, pour aller rejoindre aux Etats-Unis son oncle Joseph Bonaparte et son frère aîné. Le navire qu'il montait ayant fait naufrage sur les côtes d'Espagne, il fut retenu prisonnier et obtint sa mise en liberté à grand peine. En 1827, il épousa une riche Américaine, miss Carolina-Georgina Fraser; mais des revers de fortune obligèrent bientôt Mme Murat à fonder pour vivre un pensionnat de jeunes filles. A deux reprises, en 1839 et en 1844, Murat vint en France; traqué par la police, il ne put y séjourner que peu de temps.

La révolution de 1848 lui permit enfin de rentrer: il en profita pour se présenter (23 avril) comme candidat à l'Assemblée constituante dans le département du Lot, qui l'élut représentant, le 3e sur 7, par 42,918 voix. Murat fit partie du comité des affaires étrangères et vota généralement avec la droite :

- pour les poursuites contre Louis Blanc,
- contre le rétablissement de la contrainte par corps,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- pour la proposition Rateau,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition romaine,
- contre l'amnistie des transportés.

Bien qu'il eût, dans la journée du 15 mai, pris très vivement parti contre les envahisseurs, il fut, parait-il, menacé par certains défenseurs de « l'ordre », à cause de sa ressemblance physique avec Caussidière.

Partisan résolu de la politique du prince-président, il continua de le soutenir à l'Assemblée législative où le même département le renvoya, le 13 mai 1849, le 1er sur 6, par 36,258 voix (65,958 votants, 90,046 inscrits). Le même jour, il avait été élu également dans le département de la Seine, le 1er sur 28, par 134,825 voix (281,140 votants, 378,043 inscrits). Il opta pour le Lot, vota avec la majorité conservatrice, et fut nommé, le 3 octobre 1849, ministre plénipotentiaire à Turin. M. Ferdinand Barrot lui succéda dans ce poste en mars 1850. Murat avait été désigné (mars 1849) comme colonel de la 3e légion de la garde nationale de Paris (banlieue). Il fut fait chevalier de la Légion d'honneur le 8 décembre 1849, et officier du même ordre le 17 décembre 1850.

Membre de la Commission consultative après le coup d'Etat, il devint sénateur le 26 janvier 1852, puis membre de la famille civile de l'empereur (21 juin 1853) avec le titre d'Altesse impériale. L'empereur lui accorda en outre 150,000 francs de dotation annuelle, et paya ses deux millions de dettes. Comme les Murat comptaient encore un certain nombre de partisans dans les Deux-Siciles, on parla beaucoup, sous l'Empire, des prétentions du prince à la couronne de Naples. Murat, dans des lettres rendues publiques, déclara décliner toute initiative et vouloir laisser aux Italiens une liberté d'action, qu'il aurait souhaité, à vrai dire, de voir encourager par le gouvernement français; le Moniteur dut désavouer officiellement, en août 1860, les espérances que le prince avait pu concevoir; ce désaveu fut renouvelé en mars 1861, Murat ayant affirmé alors, dans une lettre, ses prétentions au trône.

Membre et dignitaire des loges maçonniques, Murat appuya cependant, au Sénat, l'amendement favorable au maintien de la puissance temporelle du pape (7 mars 1861). En sa qualité de grand-maître (depuis 1852), il acheta l'hôtel de la rue Cadet pour y installer le Grand-Orient, fit des dépenses considérables aux frais des loges, suspendit un journal maçonnique qui avait critiqué sa conduite politique et, sûr de n'être pas réélu, se démit de cette dignité en 1862. Le prince Lucien Murat soutint de ses votes, jusqu'à la fin du règne, le gouvernement de Napoléon III. Au 4 septembre 1870, il se retira en Italie. Grand-croix de la Légion d'honneur (1856).