Durand, Michel, Agénor Altaroche
1811 - 1884
Représentant du Puy-de-Dôme à l'Assemblée constituante de 1848, né à Issoire (Puy-de-Dôme), le 18 avril 1811, mort à Vaux (Allier), le 13 mai 1884, il était fils d'un avocat qui le destinait au barreau.
Il vint à Paris en 1830 et collabora à divers journaux d'opposition républicaine (Courrier des électeurs, Révolution de 1830, Diable boiteux, Tribune, Caricature, National.) En même temps il publiait diverses brochures politiques, entre autres : la Chambre et les Ecoles, satire en vers (1831) où la majorité du Parlement était très vivement prise à partie. L'auteur, qui signait « Altaroche, étudiant en droit » accusait la Chambre d'avoir trahi ses promesses, au lendemain de la Révolution : « .... Aux augustes accents qui descendent du trône, Trois cents élus à mille francs, Députés décrépits qui se proclament grands, De leur éloge osent mêler l'aumône! Qu'en avons-nous besoin ? Nous les répudions Ces vils remerciements, ces acclamations !... » etc.
Fondateur du Charivari, en décembre 1832,. avec Louis Desnoyers et Albert Clerc (ils s'appelaient les « trois hommes d'Etat du Charivari »), il devint, en 1834, l'unique directeur de cette feuille satirique, qui fit au gouvernement de Louis-Philippe une guerre incessante d'épigrammes. Durant cette période, Altaroche écrivit encore plusieurs volumes de chansons, de contes, une étude historique sur Alexandre VI et Louis XV ; il collabora au Dictionnaire politique, à Paris révolutionnaire, ainsi qu'à diverses pièces de théâtre.
Après le 24 février 1848, le gouvernement provisoire l'envoya en qualité de commissaire de la République, dans le département du Puy-de-Dôme. Il s'attacha, dans ses proclamations et dans ses actes, à garantir le respect de l'ordre et de la liberté.
Aux élections du 23 avril, porté candidat républicain à l'Assemblée constituante par le « comité électoral de Clermont », il fut élu représentant du peuple pour le Puy-de-Dôme, le 1er de la liste sur 15, avec 110,033 voix (173,010 inscrits et 125,432 votants.) Altaroche siégea parmi les républicains modérés et vota avec la majorité qui soutint le général Cavaignac, c'est-à-dire tantôt avec la gauche et tantôt avec la droite :
- le 26 mai, pour le bannissement de la famille d'Orléans;
- le 26 août, pour les poursuites contre Caussidière au sujet au 15 mai;
- le 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps;
- le 18 septembre, pour l'abolition de la peine de mort;
- le 25 septembre, pour l'impôt proportionnel contre l'impôt progressif;
- le 7 octobre, contre l'amendement Grévy sur la présidence;
- le 2 novembre, contre le droit au travail;
- le 25 novembre, pour l'ordre du jour: « le général Cavaignac a bien mérité de la patrie. »
- le 12 janvier 1849, pour la proposition Rateau ;
- le 21 mars, pour l'interdiction des clubs;
- le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt des boissons.
Non réélu en 1849 à l'Assemblée législative, Altaroche quitta la vie politique et prit la direction du théâtre de l'Odéon, qu'il garda de 1850 à 1862. Il fonda ensuite quelques scènes secondaires.