Laurent Amodru
1849 - 1930
Né à Saint-Vallier (Drôme) le 9 octobre 1849, mort à Chamarande (Seine-et-Oise) le 27 avril 1930.
Député de Seine-et-Oise de 1893 à 1910, et de 1914 à 1928.
Après avoir terminé ses études secondaires, Laurent Amodru s'inscrivit à la Faculté de Médecine de Paris où il réussit brillamment. Candidat à l'internat des hôpitaux, il fut reçu parmi les premiers et sa thèse de doctorat en médecine remporta la médaille d'argent. Il se spécialisa aussitôt dans l'étude de la législation médicale.
Propriétaire du château de Chamarande, il posa sa candidature au conseil municipal de cette commune, fut élu, en devint maire en 1888 et le demeura jusqu'à sa mort. En 1886 il se fit élire conseiller général du canton de la Ferté-Alais qui lui renouvela son mandat régulièrement. Par deux fois ses collègues lui donnèrent la présidence de l'assemblée départementale, de 1904 à 1908 et de 1920 à 1922. Il se préoccupa plus particulièrement du sort des malades et blessés nécessiteux des communes dépourvues d'hôpitaux en 1892, et fit adopter en 1901 un projet d'assistance à la maternité en Seine-et-Oise.
Aux élections générales législatives des 20 août et 3 septembre 1893, il fut élu Député de la circonscription d'Etampes au 2e tour de scrutin, par 5.099 voix contre 4.423 à M. Amédée Dufaure, Député sortant, fils de l'ancien Garde des Sceaux. Il se fit remarquer à la Chambre par diverses interventions concernant notamment : l'assainissement de Paris et de la Seine (1894) ; les modifications à apporter au régime fiscal des successions, donations et mutations (1895) ; la cession à la Compagnie de P.O., d'immeubles domaniaux pour l'édification d'une nouvelle gare (1897).
Réélu par la même circonscription aux élections générales du 8 mai 1898 au 1er tour de scrutin par 5.775 voix contre 3.069 à M. Amédée Dufaure, il demanda en 1900 le doublement des voies de chemin de fer entre Brétigny et Etampes, et exposa en 1901 les mesures qui selon lui devaient être prises pour lutter contre la tuberculose.
Ses électeurs lui renouvelèrent une confiance accrue en le renvoyant siéger à la Chambre aux élections générales du 27 avril 1902 au 1er tour de scrutin par 7.745 voix contre 1.784 à M. Giot.
Il prit part à la discussion : du budget de 1903 en signalant à l'Assemblée la situation des ouvriers de la poudrerie du Bouchet, et du budget de 1906 en s'intéressant à la taxe sur les bicyclettes.
Il fut réélu aux élections générales du 6 mai 1906 au 1er tour de scrutin par 6.528 voix contre 3.863 à M. Hubbard. Les arrondissements de Corbeil et d'Etampes ayant été ravagés par des orages de grêle en 1908, il demanda un crédit de 1.200.000 francs pour indemniser les victimes.
Il ne se représenta pas aux élections générales de 1910 et son siège revint à M. François Carnot.
Mais aux élections générales du 26 avril 1914 il fit à nouveau acte de candidature dans son ancienne circonscription et fut élu au 1er tour de scrutin par 5.848 voix contre 3.500 à M. Dufour. Pendant la guerre de 1914-1918 il fut mobilisé comme médecin-major de 1re classe et prit la direction des hôpitaux auxiliaires de Paris et des départements de la Seine et de la Seine-et-Oise. Il créa en outre dans cette même région un nombre considérable de formations sanitaires qui purent recevoir pendant les hostilités près de 110.000 blessés ou malades militaires. Pendant cette période il intervint à la Chambre sur l'interdiction de l'absinthe (1915). Aux élections générales du 16 novembre 1919 (scrutin de liste), il fut élu par le département de Seine-et-Oise à la majorité absolue sur la liste républicaine d'union nationale démocratique qui obtint 87.621 voix, et revint à la Chambre aux élections générales du 11 mai 1924, cette même liste ayant obtenu la majorité absolue de 78.400 voix.
Durant ces deux dernières législatures, il fut membre de la Commission des travaux publics et des moyens de communication.
Il ne se représenta pas aux élections générales de 1928 et mourut le 27 avril 1930 dans sa propriété de Chamarande.
Il avait épousé Mme Aristide Boucicaut veuve du fils du fondateur des magasins du Bon Marché.
Il avait publié en 1879 un ouvrage de médecine sur La transsudation des liquides à travers les membranes séreuses.