François de Beauharnais
1756 - 1846
Député en 1789, né à la Rochelle (Généralité de La Rochelle) le 10 août 1756, mort à Paris le 3 mars 1846, fils de François, Marquis de la Ferté-Beauharnais, et de Marie-Anne Henriette Pyvart de Chastullé, il appartenait à une famille distinguée dans la marine royale ; la terre de la Ferté-Beauharnais (Loir-et-Cher) avait été érigée en marquisat en faveur de son père en 1764.
Le 16 mai 1789, il fut élu premier député suppléant de la noblesse de la ville de Paris aux Etats généraux, et fut appelé à siéger en novembre suivant, en remplacement de M. de Lally-Tolendal, démissionnaire. Très dévoué au roi, il prit place à droite , ne joua qu'un rôle effacé, combattit la motion de son frère Alexandre tendant à retirer au roi le commandement des armées, protesta les 12 et 15 septembre 1791, contre les actes de l'Assemblée constituante, et publia, à la fin de la session, un Compte-rendu à ses commettants.
À la fin de 1792, il tenta de délivrer la famille royale enfermée au Temple ; mais l'entreprise ayant échoué, il émigra, devint major général dans l'armée de Condé, et, lors de la mise en accusation de Louis XVI, écrivit au président de la Convention une lettre dans laquelle, tout en démontrant l'illégalité de la procédure instituée, il demandait à être l'un des défenseurs du roi, ce qui lui fut refusé.
Au 18 brumaire, par l'entremise de sa belle-sœur, Joséphine, il adressa au premier Consul une lettre dans laquelle il l'engageait, « au nom de la seule gloire qui lui restât à acquérir, à rendre le sceptre aux Bourbons ». L'avis fut peu goûté, et le marquis de Beauharnais ne rentra en France qu'en 1802, à l'occasion du mariage de sa fille, Emilie-Louise, avec le comte de Lavalette.
Le marquis se rallia à l'empire, fut nommé, en 1805, ambassadeur en Etrurie, puis en Espagne. Mais là, il subit une disgrâce, pour avoir pris les intérêts du prince des Asturies contre le ministre Godoy, contrairement aux vues de Napoléon, qui le rappela et l'exila dans ses terres en Sologne.
Le marquis de Beauharnais y demeura jusqu'en 1814 ; il revint alors à Paris, n'obtint aucune faveur de la restauration, et mourut à 90 ans, aveugle et oublié.
La plupart des biographes, Ludovic Lalanne, Hoëfer et autres le font mourir à tort en 1823 ; il mourut à Paris, en 1846, dans le 1er arrondissement (alors mairie de la rue d'Anjou), et fut inhumé au Père-Lachaise. Sa tombe, des plus modestes, est située dans la 16e division, section R, n° 296 du cadastre.