Antoine, François Delandine
1756 - 1820
Député à l'Assemblée constituante de 1789, né à Lyon (Généralité de Lyon, France), le 6 mars 1756, mort à Lyon (Rhône), le 5 mai 1820, fils d'un magistrat, il suivit la carrière du barreau et devint, en 1775, avocat au parlement de Dijon, et en 1777, avocat au parlement de Paris. Mais ses goûts l'entraînaient vers la littérature : ses premiers essais ayant obtenu un certain succès, il fit paraître successivement un très grand nombre de productions. L'Enfer des peuples anciens, publié par lui en 1784, le fit admettre parmi les membres de la Société royale des antiquaires de Londres ; d'autres dissertations savantes lui ouvrirent les portes de l'Académie de Lyon : celle des Inscriptions et Belles-Lettres le désigna comme membre correspondant.
Auteur d'une importante Histoire des Assemblées nationales de France, il fut porté candidat aux Etats généraux et élu, le 23 mars 1789, député du tiers par le bailliage du Forez. Il compta parmi les défenseurs de la monarchie constitutionnelle, s'opposa à la déclaration des droits de l'homme, et proposa (9 août 1789) de charger les biens du clergé d'une somme annuelle de 15 millions de livres, plus cinq cent mille francs d'amortissement, pour gager l'emprunt de 30 millions voté le 7 :
« Venez, ministres des autels, s'écria-t-il, venez au secours de la patrie, écoutez sa voix qui vous appelle ! C'est elle qui vous a donné ces biens, vous en êtes les sages usufruitiers, vous en devez le sacrifice : quelque grand qu'il soit, c'est l'avoir obtenu que de vous en offrir l'idée. »
Ce plan, qui rendait impossible l'aliénation des propriétés hypothéquées, fut accepté de suite par le clergé; mais la motion de Delandine fut repoussée, surtout quand Barère eût fait remarquer « quels obstacles un pareil gage mettrait à l'exécution des projets sur les biens ecclésiastiques ». Delandine combattit ensuite le plan proposé pour la division du royaume, amenda le projet sur le rachat des droits féodaux, s'opposa à de nouvelles émissions d'assignats, parla sur la suppression des offices ministériels, sur les mines, etc., et fit rendre un décret pour l'exécution du canal de Rhône-et-Loire.
Après la session de la Constituante, Delandine revint à Lyon et y exerça les fonctions de bibliothécaire de l'Académie, en même temps que celles de greffier en chef du tribunal de cassation ; mais, ayant signé une adresse au roi contre la journée du 20 juin 1792, il dut quitter sa ville natale et chercher un refuge à Néronde en Forez. Il y fut découvert en 1793, arrêté par ordre du représentant Javogues et incarcéré à Lyon, dans la prison des Recluses. Le 9 thermidor l'en fit sortir.
Sous le Directoire, Delandine occupa encore divers emplois administratifs ; il enseigna aussi la législation à l'école centrale du Rhône. La Harpe ayant été proscrit à la suite des événements du 18 fructidor, Delandine réclama son rappel. Lors de la convocation à Lyon par Bonaparte de la « Consulta » cisalpine, Delandine fut un des rédacteurs des procès-verbaux de cette assemblée. Il reprit son poste de bibliothécaire quand les écoles centrales eurent été supprimées, et le garda jusqu'à sa mort.
Parmi la quantité d'ouvrages en tous genres dus à la plume féconde de Delandine, on peut citer :
- De la philosophie corpusculaire (Paris, 1785) ;
- Notice historique sur la vie et les écrits de Mme de la Fayette (1786) ;
- De l'origine et de la plantation du maïs 1786) ;
- De la milice et de la garde bourgeoise de Lyon ;
- Bibliothèque historique et raisonnée des historiens de Lyon (1787) ;
- Tableau des prisons de Lyon,
et nombre de fragments historiques, littéraires, dramatiques, etc.