Charles, François de Bonnay
1750 - 1825
Député aux états généraux de 1789 et pair de France, né à Cossaye (Généralité de Moulins), le 22 juin 1750, mort à Paris le 25 mai 1825, d'une ancienne famille noble du Nivernais, entra, à 24 ans, dans les gardes du corps, et se retira, avant la Révolution, avec le grade de sous-aide major.
Elu, le 23 mars 1789, député suppléant de la noblesse aux états généraux par le bailliage du Nivernais et du Donziois, il fut admis à siéger dès le 21 juillet suivant, en remplacement de M. de Damas d'Anlezy, démissionnaire.
Elu président de l'Assemblée, le 13 avril 1790, puis le 5 juillet, il soutint les ministres, surtout M. de Montmorin, attaqué pour avoir autorisé le passage des troupes autrichiennes sur notre territoire, et défendit les gardes du corps accusés par M. de Chabroud d'avoir provoqué les journées des 5 et 6 octobre 1789.
Réélu président en décembre suivant, il refusa.
Au retour de Varennes, M. de Bonnay fut accusé d'avoir su la fuite du roi ; il s'en défendit avec succès : « Si le roi m'avait consulté, dit-il, je ne lui aurais pas conseillé ce voyage ; mais si j'avais reçu l'ordre de l'accompagner, je me serais empressé d'obéir et de mourir à ses côtés. »
Quand le pouvoir exécutif fut retiré au roi, M. de Bonnay déclara qu'il ne prendrait plus part aux délibérations de l'Assemblée.
Il émigra avec le comte de Provence (depuis Louis XVIII), remplit près de lui les fonctions de ministre pendant son séjour à Varsovie, et le suivit en Angleterre.
En juin 1814, le roi le nomma ministre plénipotentiaire à Copenhague ; il resta à ce poste pendant les Cent-Jours pair de France, du 17 août 1815, il vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney, fut promu lieutenant-général, le 31 octobre suivant, et nommé, le 2 mars 1816, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Berlin.
Pendant la session de 1816, dans un discours à la Chambre haute, il se plaignit hautement des entraves que la Chambre introuvable apportait à la marche du gouvernement.
M. de Bonnay est l'auteur spirituel d'un poème héroï-comique, la Prise des Annonciades, qu'il composa lorsque M. de Barentin fut vainement recherché dans ce couvent, dont sa sœur était abbesse.