Jean-François Menou de Boussay

1750 - 1810

Informations générales
  • Né le 3 septembre 1750 à Boussay ( - Généralité de Tours - France)
  • Décédé le 13 août 1810 à Venise (Royaume d'Italie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 27 mars 1790 au 12 avril 1790

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 29 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Touraine (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789 et membre du Tribunat, né à Boussay (Généralité de Tours, France) le 3 septembre 1750, mort à Venise (Royaume d'Italie) le 13 août 1810, issu d'une famille d'ancienne noblesse, il entra très jeune au service, sur le désir de son père capitaine aux grenadiers du roi, et devint maréchal de camp (1781).

Partisan des principes de la Révolution, il fut élu, le 29 mars 1789, député de la noblesse aux états généraux par le bailliage de la Touraine ; il fut un des premiers de son ordre à se réunir au tiers, demanda (fin 1789) que les citoyens versassent un impôt volontaire destiné à remplacer les anciens impôts, réclama la suppression du costume distinctif du clergé, et opina (1790) pour que la religion catholique fût reconnue religion nationale.

Membre du comité de la guerre, il s'occupa particulièrement de l'organisation et du recrutement de l'armée : il fut le promoteur de la conscription pour tous les jeunes gens en âge de porter les armes, avec remplacement facultatif. Le 28 février 1790, il proposa une augmentation de la solde militaire, vota (4 mars) la suppression du parlement de Bordeaux, et demanda (16 mai) de conférer à l'Assemblée nationale le droit de paix et de guerre. Après la protestation de la minorité de la noblesse, protestation qui, à son avis, avait suscité beaucoup de troubles, il en sollicita la rétractation; émit ensuite l'avis que le commandement des armées régulières et de la garde nationale fût confié au roi, et parla en faveur de Bouillé, lors de la révolte de Nancy. Au mois de janvier 1791, il proposa que le service dans la garde nationale fût assimilé au service actif, vota la suppression de l'hôtel des Invalides (16 avril), fit adopter la levée de 100 000 hommes, et la motion qui ordonnait que les drapeaux, étendards, guidons et fanions de l'armée fussent désormais aux trois couleurs.

La fuite de Varennes le mécontenta, et, devenu royaliste constitutionnel, il contribua à la fondation du club des Feuillants. A la même époque, il faisait (30 avril) à l'Assemblée un rapport sur la réunion du Comtat Venaissin à la France, rapport dont l'abbé Maury empêcha la sanction immédiate. Il donna ensuite lecture d'un rapport relatif à l'organisation en régiments de ligne de la garde nationale soldée de Paris.

Elu administrateur du département d'Indre-et-Loire le 6 septembre 1791, il fut appelé en 1792 au commandement en second du camp sous Paris. Accusé par Chabot d'avoir dirigé la résistance des Tuileries dans la nuit du 9 au 10 août, il fut obligé d'écrire une lettre explicative à l'Assemblée, qui passa à l'ordre du jour.

Envoyé ensuite en Vendée, il fut battu par la Rochejaquelein en 1793 dénoncé aussitôt par Robespierre, traduit à la barre de la Convention, défendu par Barère, et acquitté.

Général de division après le 9 thermidor, il fut placé à la tête des troupes chargés de réduire, le 2 prairial an III, l'insurrection du faubourg Saint-Antoine, et réussit dans cette mission, tout en s'opposant à ce que l'on démolît et incendiât ce quartier comme les commissaires du gouvernement en avaient fait la proposition.

Devenu général en chef de l'armée de l'intérieur, Menou manqua de décision lors de l'insurrection de la section Lepelletier, le 12 vendémiaire an IV. Il tergiversa, n'osa pas marcher contre la garde nationale, et, comme l'émeute devenait inquiétante, fut dénoncé, destitué, accusé par Barras de faire cause commune avec les insurgés et traduit devant une commission militaire. Grâce à Bonaparte qui, nommé à sa place, avait dissipé le tumulte avec quelques coups de canon, Menou fut remis en liberté.

Il vécut dans la retraite jusqu'au moment de l'expédition d'Egypte, reçut alors le commandement d'une division de l'armée, débarqua au Marabout près d'Alexandrie, fut blessé à l'assaut de cette ville, et établit son quartier général à Rosette. Peu de temps après, il épousa la fille d'un riche Egyptien, propriétaire d'un établissement de bains, et se convertit à l'islamisme, sous le nom d'Abdallah.

Après s'être signalé par sa bravoure à la seconde bataille d'Aboukir, il devint commandant en chef de l'armée d'occupation, lors de l'assassinat de Kléber, comme le plus ancien des généraux de division (19 fructidor an VIII). Dans cette situation où son courage personnel ne suppléait pas aux qualités du commandement, il ne se montra pas à la hauteur de sa tâche, perdit la confiance de l'armée, et eut avec quelques généraux de vives altercations. Le général Régnier, qui avait dû regagner la France, se fit l'écho du mécontentement de l'armée d'Egypte, qu'accrut encore l'impéritie du général en chef lors de la seconde affaire d'Aboukir. Au lieu de masser ses troupes pour marcher contre les Anglais, il les dissémina, et ne se présenta devant Canope qu'avec un petit nombre d'hommes ; il fut repoussé dans Alexandrie. Bientôt la capitulation signée par le général Belliard le 25 juin 1801, en vertu de laquelle ses troupes devaient être transportées à Toulon, permit à l'ennemi d'investir Alexandrie. Menou résista quelques mois, mais fut obligé, le 2 septembre 1801, de capituler aux mêmes conditions que Belliard.

Il rentra en France au commencement de l'année suivante et se présenta aussitôt devant le premier Consul qui, malgré les preuves évidentes de son incapacité, lui donna raison contre le général Regnier. Le duc de Raguse, dans ses Mémoires, explique cette condescendance singulière de Bonaparte par ce fait que Menou avait été l'un de ses premiers et de ses plus dévoués partisans.

Nommé membre du Tribunat le 27 floréal an X, Menou devint, peu après, administrateur de la 27e division militaire (Piémont), membre de la Légion d'honneur (19 frimaire an XII) et grand-officier de l'ordre (15 prairial suivant).

Chevalier de la Couronne de fer le 23 décembre 1807, il avait été nommé quelque temps auparavant gouverneur de Venise ; il mourut dans ces dernières fonctions.