Jacques, léonard Goyre-Laplanche

1755 - 1817

Informations générales
  • Né le 18 mai 1755 à Nevers ( - Généralité de Moulins France)
  • Décédé le 3 novembre 1817 à Salbris (Loir-et-Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 8 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Nièvre
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Nevers (Généralité de Moulins) le 18 mai 1755, « fils deMe Louis Guillaume Goire de la Planche, receveur général du duché de Nevers et secrétaire de la chambre des comptes d'iceluy et de dame Marie Ursulle Paillard », mort à Salbris (Loir-et-Cher) le 3 novembre 1817, il était moine bénédictin à Nevers au moment de la Révolution.

Il embrassa les idées nouvelles, devint vicaire épiscopal de l'évêque constitutionnel de la Nièvre en 1791, et fut élu, le 8 septembre 1792, membre de la Convention par le département de la Nièvre, le 6e sur 7, avec 201 voix sur 376 votants.

Il siégea à la Montagne, et, dans le procès de Louis XVI, répondit au 3e appel nominal :
« Je vote pour la mort, et, par mesure de sûreté générale, je la vote pour le plus bref délai. »

Il fut envoyé en mission dans la Nièvre avec Collot d'Herbois en mars 1793, puis dans le Loiret avec Maure, et dans le Cher, prononça force destitutions et arrestations, promit de « patriotiser et de républicaniser le Loiret, qui est semi-aristocrate et semi fédéraliste », et se fit exprimer à Orléans par les « petitz citoyen enfantains De la section De Lepeltier leur veux pur et simple et la grande satisfaction qu'ils ont devoir dans Lesmure de leur cité détruire les progest qui se multiplioit par L'aristocratie et L'hanarchie ».

Dans le Loiret et le Cher, il persécuta les prêtres et les religieuses que leur âge avait protégés contre la déportation, et qui étaient déjà détenus, parce que, « malgré les défenses les plus sévères, ils ont eu le secret de se procurer de nouveau tous les signes et les instruments de leurs orgies superstitieuses. »

Quelques journaux l'ayant accusé de contributions arbitraires et d'être « une véritable sangsue », il se défendit devant le comité de salut public, qui fit approuver (20 octobre) sa conduite par la Convention, et le fit envoyer dans le Calvados et dans l'Eure. Avant de partir, comme il venait d'épouser la fille de son collègue Delagueulle, conventionnel du Loiret, il présenta sa femme à la Commune de Paris (8 brumaire), en disant : « Exempt de préjugés et de superstition, je viens faire part à la Commune du lien que j'ai contracté avec la fille d'un député montagnard comme moi. » Le conseil arrêta qu'il serait fait mention de cette déclaration avec insertion aux affiches.

Après cette cérémonie, il partit pour sa nouvelle mission, se fit préparer à Caen une pompeuse réception par « toutes les autorités publiques, civiles et militaires », et déclara « qu'il venait encourager les patriotes à terrasser l'hydre du fanatisme et de la réaction, et à marcher sur les cadavres amoncelés des aristocrates, des fédéralistes, des muscadins et des royalistes ». Il s'efforça « partout de faire disparaître les prêtres comme autant de vers rongeurs », ordonna de réserver les fonctions du culte constitutionnel aux prêtres mariés, fit ses efforts pour réunir des volontaires contre la Vendée, puis se plaignit (22 novembre, d'Avranches) des « lâches volontaires qui avaient déserté leurs postes ».

Après l'échec de l'armée vendéenne à Granville, il fut mis « à la tête de la colonne infernale venue du Nord pour foudroyer les rebelles » ; mais il la remit bientôt au général Turreau. Les accusations dont il avait déjà été l'objet se renouvelèrent encore contre lui ; de Falaise, il demanda son rappel, mais la Convention le maintint à son poste. De Rennes, en décembre, il écrivait : « Les jugements sont fréquents et la guillotine les suit de près. »

Il ne fut admis aux Jacobins qu'au retour de cette mission.

La réaction qui suivit le 9 thermidor le compta parmi ses partisans. Mais de nouvelles dénonciations s'élevèrent contre lui ; le département de la Nièvre notamment l'accusa d'arrestations arbitraires, de concussion, d'outrage à la morale publique parce qu'il répétait publiquement aux filles : « La République a besoin d'enfants. »

Décrété d'arrestation le 22 thermidor an III, il publia, le mois suivant, un mémoire justificatif, dans lequel il reconnut « qu'il avait pu commettre quelques erreurs et avoir quelque exagération inspirée par les circonstances ».

Il bénéficia de l'amnistie générale du 4 brumaire an IV.

Le décret du 17 floréal an IX, instituant les avoués près le tribunal de Romorantin (Loir-et-Cher), portait en tête : Laplanche (Jacques-Léonard) ; une note en marge du décret constate que Goyre-Laplanche refusa ces fonctions.

Date de mise à jour: novembre 2019