Nicolas Hentz
1753 -
- Informations générales
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- Né le 5 juin 1753 à Metz ( - Généralité de Metz - France)
- Décédé à une date inconnue à Philadelphie Pennsylvanie - Etats-Unis)
1753 -
Membre de la Convention, né à Metz (Généralité de Metz) le 5 juin 1753, mort dans la région de Philadelphie (Etats-Unis) à une date inconnue, il fut, au début de la Révolution, juge de paix de sa ville natale. Comme tel, il poursuivit avec zèle les émigrants qui passaient dans le pays pour se rendre à Coblentz, et, s'étant acquis la réputation d'un révolutionnaire ardent, il obtint, pour sa conduite comme magistrat, une mention honorable de la majorité de l'Assemblée législative.
Le 6 septembre 1792, il fut élu membre de la Convention par le département de la Moselle, le 4e sur 8, avec 106 voix (302 votants). Hentz prit place à la Montagne, et, dans le procès du roi, vota contre l'appel au peuple et opina pour la mort sans sursis.
Envoyé (1er février 1793) en mission à l'armée du Rhin, il écrivit, le 20, de Sedan : « C'est en vain que nous Cherchons une armée des Ardennes dans les pays des Ardennes ; il n'existe pas ici d'armée, et nous pensons qu'il doit y en avoir une le plus tût possible. » Le 26 septembre suivant, il dénonça le général Houchard, le fit arrêter, demanda l'exclusion des nobles de tous les grades de l'armée, passa en novembre à l'armée de la Moselle, déclara que ses collègues n'étaient pas à la hauteur de la Convention et des circonstances, et reçut une nouvelle mission à l'armée du Rhin en juin 1794.
En juillet il mit à l'ordre du jour de l'année du Rhin la proclamation de la Convention contre Robespierre (après le 9 thermidor), et poursuivit les prêtres : « Instruits, dit-il dans l'un de ses arrêtés, que les prêtres exercent un empire révoltant, inspirent le mépris de la monnaie républicaine (assignats) au point que les défenseurs de la patrie ne peuvent obtenir les denrées nécessaires à leur subsistance, s'ils ne peuvent les payer avec le vil métal des monarchies... les représentants du peuple arrêtent : Tous les prêtres du Haut et du Bas-Rhin et du Mont-Terrible seront sur-le-champ mis en état d'arrestation, enfermés à la citadelle de Besançon et traités comme gens suspects. »
Son zèle révolutionnaire trouva bientôt à s'exercer plus activement en Vendée, où il fut envoyé (octobre 1794) avec des pouvoirs illimités. Arrivé le 8 à Nantes, il déclara dans sa proclamation que les généraux seraient surveillés, « les traîtres livrés à la justice, les ignorants éloignés, les intrigants connus et chassés, » D'Angers il écrivit (20 pluviôse) à Turreau : « Ton état-major n'est pas bien à Nantes, la Capoue de la Vendée... Songe que, quelque parti que tu prennes, tout, hormis celui de la victoire, t'expose à une responsabilité qui ne sera pas illusoire, et à des dangers dont tu peux prévoir les suites, »
À Niort, il défendit obstinément les généraux « sans-culottes» Huchet et Grignon. En germinal an III, il se vit à la Convention l'objet des accusations les plus graves. Merlin de Thionville lui reprocha d'avoir pris des « arrêtés sanguinaires », et d'avoir ordonné l'incendie de Kusel dans le Palatinat, Les autres thermidoriens firent chorus, et Tallien, dans son réquisitoire, déclara que « l'incendie de Kusel avait fait haïr le peuple français et la Révolution. » Décrété d'accusation, Hentz ne fut cependant pas inquiété ; l'amnistie du 4 brumaire suivant lui rendit toute sécurité.
Sous l'Empire, Hentz, nommé directeur de l'enregistrement et des domaines dans le département du Nord, n'occupa ces fonctions que peu de temps ; il vivait pauvre et obscur à Beauvais, lorsqu'il fut atteint par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides. Forcé de s'exiler, il s'embarqua pour les Etats-Unis, où il vécut, dans un gêne profonde, à Philadelphie.
Date de mise à jour : août 2020