Jacques, Paul, Fronton Duplantier
1764 - 1814
- Informations générales
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- Né le 10 janvier 1764 à Cailleau ( - Généralité de Bordeaux France)
- Décédé le 17 avril 1814 à Agen (Lot-et-Garonne - France)
1764 - 1814
Membre de la Convention et député aux Cinq-Cents, né à Cailleau (Généralité de Bordeaux) le 10 janvier 1764, mort à Agen (Lot-et-Garonne) le 17 avril 1814, il appartenait à une famille de vieille bourgeoisie de l'Entre-Deux-Mers, et était fils d'un capitaine garde-côtes.
Il avait été reçu avocat au parlement de Paris, et était armateur à Bordeaux lorsque la Révolution éclata. Il en adopta les idées, devint administrateur du département, et fut élu, le 11 septembre 1791, député suppléant de la Gironde à l'Assemblée législative, sans être appelé à y siéger.
Le 8 septembre 1792, le département de la Gironde l'élut membre de la Convention, le 10e et dernier, par 334 voix sur 513 votants. Il s'associa à la politique des Girondins, ses compatriotes, rendit compte (25 novembre 1792) de diverses adresses envoyées à la Convention, et, dans le procès de Louis XVI, répondit au 3e appel nominal : « En votant contre l'appel au peuple, je ne me suis pas dissimulé les inconvénients d'un jugement définitif; mais j'ai consulté ma conscience et la loi; je vote pour la mort, et je demande que l'Assemblée suspende l'exécution. » Il donna sa démission, le 7 juin 1793, par une lettre qui fut lue à la tribune, et dans laquelle il déclarait que « le bruit s'étant répandu que 10,000 hommes sont partis du département de la Gironde, que, ne voulant pas être responsable des suites d'un pareil événement, et qu'étranger d'ailleurs à tous les partis, il offrait sa démission. »
Il se réfugia dans l'Entre-Doux-Mers, et, après la Terreur, fut nommé président de l'administration de son département (août 1794); ce mandat lui fut renouvelé le 25 vendémiaire an IV. Le 25 germinal an VI, il fut élu député de la Gironde au Conseil des Cinq-Cents par 309 voix sur 374 votants; le 17 messidor, dans la discussion sur le projet de loi relatif au tribunal de cassation, il demanda que le choix des remplaçants fût fait par la voie du tirage au sort ; il proposa (28 messidor) d'obliger les pensionnats particuliers à vaquer les décadis (l'urgence est déclarée); revint, le lendemain sur cette question, déclara impossible et inconvenant tout article prohibitif du repos, mais proposa cependant d’interdire aux instituteurs des deux sexes de vaquer d'autres jours que les décadis et les quintidis; demanda (1er thermidor) que les rentes viagères dues aux émigrés revinssent à la République pendant quinze ans (ajourné); fit décréter (10 thermidor) la célébration au sein du Conseil de la fête anniversaire du 10 août; fit adopter (24 brumaire an VII) un projet pour activer le partage des biens indivis avec la nation; fit voter (18 frimaire) plusieurs articles d'un projet de loi établissant, pendant 15 ans, les droits de successibilité de la République aux biens des ascendants des émigrés, à dater du jour de la paix générale; présenta (24 ventôse) un projet tendant à faire célébrer tous les ans, dans l'enceinte des séances du Conseil, la fête de la souveraineté du peuple; parla (22 prairial) en faveur de la liberté de la presse ; fit interdire (4 thermidor) à tout fonctionnaire public de s'Intéresser dans aucune fourniture ; se fit (2 fructidor) l'organe des plaintes des armateurs de Bordeaux sur les entraves apportées à la course maritime; discuta (16 brumaire an VIII) la répartition de l'emprunt de cent millions, combattit le système de la commission, et demanda la présentation d'un autre projet.
Hostile au coup d'Etat de brumaire, il figura sur la liste des représentants exclus le lendemain du Corps législatif, et destinés à la déportation. « On proclame ici, à contre-cœur, dit Bernadau dans ses notes manuscrites déposées à la bibliothèque de Bordeaux, le décret du 19 brumaire, qui supprime le Directoire et crée à la place trois consuls. Le parti anti-jacobin manifeste partout sa joie, et l'on chante aux spectacles des couplets que le bureau central n'a pas osé interdire. En voici un des plus saillants:
« Nos très chers frères et amis
A Bonaparte sont soumis,
C'est ce qui les désole.
Duplantier, Grandmaison, Garran
Comme d'autres sont à vau l'eau,
C'est ce qui nous console. »
L'empire offrit à Duplantier des fonctions publiques; il les refusa, et, ayant perdu sa fortune pendant la Révolution, et celle de sa femme dans l'insurrection de Saint-Domingue, il se fit inscrire au barreau d'Agen, en devint un des meilleurs avocats, et remplit les fonctions de bâtonnier jusqu'à sa mort. Littérateur et botaniste, Duplantier avait fondé avec Brémontier la Société d'Histoire naturelle de Bordeaux (1790). Il a laissé un manuscrit sur la Classification des plantes, et un Mémoire sur les plantations des dunes.