Auguste, Laurent Burdeau
1851 - 1894
Député de 1885 à 1889, né à Lyon (Rhône), le 10 septembre 1851, il se destina à l'enseignement et fut admis à l'Ecole normale supérieure.
Lors de la déclaration de guerre à la Prusse, M. Burdeau s'engagea, fit la campagne, fut blessé et emmené prisonnier en Allemagne. Il reprit ses études après la conclusion de la paix, et les poussa jusqu'à l'agrégation de philosophie. Il professa cette classe à Lons-le-Saulnier, à Saint-Etienne, puis à Paris, au lycée Louis-le-Grand. Il avait publié dans la Revue philosophique des articles remarqués, et avait traduit en français plusieurs ouvrages de Herbert Spencer et de Schopenhauer, quand M. Paul Bert, devenu ministre de l'Instruction publique, le prit pour chef de cabinet (novembre 1881). Cette nouvelle situation acheva de le mettre en vue.
Porté sur la liste républicaine opportuniste du Rhône, aux élections d'octobre 1885, M. Burdeau fut élu, au scrutin de ballottage, le 9e sur 11, par 86 376 voix (136 430 votants, 178 887 inscrits).
Il fit partie de la majorité, fut un des promoteurs (1886) du projet de loi interdisant le territoire de la République aux membres des familles ayant régné sur la France, et vota notamment:
- le 8 février 1886, contre la proposition Michelin tendant à rechercher les origines et les causes de l'expédition du Tonkin ;
- le 19 novembre 1887, contre la discussion immédiate de l'interpellation Clemenceau (chute du ministère Rouvier) ;
- le 31 mars 1888, contre l'urgence de la proposition de révision (chute du ministère Tirard).
En 1887, M. Burdeau fut rapporteur du budget de l'instruction publique. Dans la dernière session, il s'est prononcé:
- pour le rétablissement du scrutin uninominal (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution (14 février),
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes (14 mars),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (2 avril),
- pour les poursuites contre le général Boulanger (4 avril).
M. Burdeau est l'auteur du livre : Une famille républicaine : Les trois Carnot, paru en 1888, sous la signature : un député.
Né le 10 septembre 1851 à Lyon (Rhône),
mort le 12 décembre 1894 à Paris.
Député du Rhône de 1885 à 1894.
Ministre de la Marine et des Colonies du 12 juillet 1892 au 11 janvier 1893.
Ministre des Finances du 3 décembre 1893 au 30 mai 1894.
Président de la Chambre des députés en 1894.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 532).
Il fait à nouveau acte de candidature aux élections générales du 22 septembre 1889, dans la 1re circonscription de Lyon. Il est élu au premier tour de scrutin à une assez forte majorité : 5 998 voix sur 9 377 votants.
Membre de la Commission de contrôle de la circulation monétaire et de la Commission générale des douanes, il fait partie en outre de la Commission du budget pour les exercices 1891 à 1894 et présente à ces titres de nombreux rapports d'ordre financier. Il est nommé rapporteur général des budgets de 1891 et 1892. Il manifeste alors l'intérêt qu'il porte à d'Algérie lorsqu'il s'agit de lutter contre l'invasion des sauterelles, et lors de la discussion du budget de 1892, s'occupe du régime des sucres (1891) et du tarif douanier des textiles et des pétroles (1891).
Il est élu vice-président de la Chambre lorsque Viette devient Ministre des Travaux publics dans le Cabinet Loubet du 27 février 1892, mais il ne tarde pas à remplacer Godefroy Cavaignac au Ministère de la Marine dans le même Cabinet (12 juillet 1892). Il restera Ministre de la Marine dans le premier Cabinet Ribot (6 décembre 1892 - 11 janvier 1893). II se préoccupe dès son entrée en fonctions de récompenser par des décorations les militaires qui ont participé aux expéditions du Dahomey et du Soudan.
Revenu à son banc de député, il participe à la discussion du budget de 1893, pour la marine et les finances et de projets de loi relatifs notamment à l'organisation de l'armée coloniale (1893), aux caisses d'épargne (1893), au régime des huiles minérales (1893).
Il est Président de la Commission du budget lors de la discussion du budget de l'exercice 1894.
Aux élections générales du 20 août 1893, il est réélu au premier tour de scrutin dans sa circonscription par 4 346 voix sur 7 847 votants. Nommé Ministre des Finances dans le Cabinet Casimir-Perier (3 décembre 1893 - 30 mai 1894), il opère avec succès la conversion de la rente 4,5 %.
Après la démission du Cabinet Casimir-Perier, il est réélu vice-président de la Chambre, puis accède à la présidence le 3 juillet 1894 - en remplacement de Casimir-Perier élu président de la République. Mais, atteint d'une grave maladie, il meurt prématurément à Paris le 12 décembre suivant alors qu'il n'a que 43 ans.
A la séance du lendemain, le vice-président de Mahy prononça son éloge funèbre : « Il a été brisé ; mais son âme, sa volonté n'ont pas un instant fléchi : vous l'avez vu jusqu'à la dernière limite présider à vos débats avec la supériorité qu'il apportait en toutes choses. Il est mort au poste d'honneur et de travail. »
M. Charles Dupuy, Président du Conseil associa le Gouvernement à cet hommage et fit voter sur le champ un projet de loi accordant au disparu des funérailles aux frais de l'Etat.
Une rue de sa ville natale porte son nom.
Il publia de nombreux ouvrages sur des questions juridiques, morales, d'éducation, ainsi que des traductions, etc.