Jean-Baptiste Marragon

1741 - 1829

Informations générales
  • Né le 10 juillet 1741 à Luc-sur-Aude ( - Généralité de Toulouse France)
  • Décédé le 1er avril 1829 à Bruxelles (Pays-Bas)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Aude
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, né à Luc sur Aude (Généralité de Toulouse) le 10 juillet 1741, mort à Bruxelles (Pays-Bas) le 1er avril 1829, il travaillait en qualité de commis chez le directeur général du canal du Languedoc au moment de la Révolution.

Il épousa la fille de son chef, se déclara partisan des idées nouvelles, devint membre du conseil de département de l'Aude, et se fit élire, le 5 septembre 1792, membre de la Convention, le 5e sur 8, par 184 voix (363 votants).

Marragon se prononça pour l'appel au peuple dans le procès du roi, puis pour la mort et contre le sursis. Au 3e appel nominal (application de la peine), il répondit :

« Une nation outragée, opprimée, une nation contre la liberté et la sûreté de laquelle on a conspiré, a le droit de punir le conspirateur quel qu'il soit, et, dans ce cas-la, elle peut se prescrire des règles particulières et de circonstance, sans avoir égard aux lois positives, s'il en existait. Il est donc absurde de dire que les formalités ont été violées.
J'ai voté hier pour la ratification par le peuple; j'avais considéré que cette ratification par la nation entière était la mesure la plus imposante à opposer aux puissances de l'Europe. Je crois même, dans ce moment-ci, qu'il est nécessaire au moins d'avoir une sanction tacite et présumée, qui produirait le même effet.
Louis a été convaincu de conspiration contre la liberté et la sûreté de la nation française. Ce crime chez tous les peuples est puni de la peine capitale ; fidèle à mon devoir de mandataire, persuadé qu'il n'appartient qu'au souverain de commuer la peine ou de faire grâce, je vote pour la mort. »

Il hésita longtemps a se prononcer entre les différents partis qui divisaient la Convention, et sembla s'être fait une règle de ne jamais lutter contre le parti dominant. Occupé dans les comités d'agriculture et de travaux publics, il y rendit des services, se mêla peu aux questions purement politiques, et présenta à l'assemblée des plans, qui parurent habilement conçus, sur les moyens de faire prospérer la navigation intérieure. La Convention l'envoya, en 1795, en mission au Havre.

Entré, le 4 brumaire an IV, au Conseil des Anciens, par le choix de ses anciens collègues de la Convention, il y fit un rapport à la suite duquel les droits de la maison Riquet-Caraman sur le canal du Languedoc furent annulés au profit de la République.

Président du Conseil en 1797, Marragon quitta cette assemblée en 1798, pour succéder à Roberjot (11 prairial an VI), comme ministre plénipotentiaire près les villes anséatiques. De retour en France, il fut désigné par le Directoire pour remplir les fonctions de commissaire près la direction des canaux de l'intérieur de la République (19 floréal an VII).

Enfin le gouvernement consulaire le nomma (9 vendémiaire an VIII) receveur général du département de l'Hérault. Il avait transmis ce haut poste à son fils, au bout de quelques années, pour venir vivre paisiblement à Paris dans une opulente retraite, lorsque la loi de 1816 le força à quitter la France. Il partit de Paris le 31 janvier 1816, et se réfugia à Bruxelles où il mourut.