Robert, Albert, Gaston Buron

1910 - 1973

Informations générales
  • Né le 27 février 1910 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 28 avril 1973 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Mayenne
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Mayenne
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Mayenne
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Mayenne
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Mayenne
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 8 février 1959
Département
Mayenne
Groupe
Républicains populaires et centre démocratique

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 27 février 1910 à Paris (6e)

Décédé le 28 avril 1973 à Paris (13e)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Mayenne)

Député de la Mayenne de 1946 à 1958 Secrétaire d'Etat aux Affaires Economiques du 29 octobre 1949 au 11 août 1951 Ministre de l'Information du 11 août 1951 au 20 janvier 1952

Ministre des Affaires Economiques du 20 janvier au 8 mars 1952 et du 8 janvier au 28 juin 1953

Ministre de la France d'Outre-Mer du 19 juin 1954 au 20 janvier 1955 Ministre des Finances, des Affaires Economiques et du Plan du 20 janvier au 23 février 1955

Ministre des Travaux Publics, des Transports et du Tourisme du 9 juin 1958 au 8 janvier 1959.

Né dans une famille de profession libérale, son père était imprimeur, Robert Buron fait ses études au Lycée Henri IV. Etudiant à la Faculté de Droit et à l'Ecole Libre des Sciences Politiques, il est atteint par une tuberculose osseuse. Malgré la maladie, il termine brillamment ses études. Il est docteur en droit en 1931 et sort major de l'Ecole des Sciences Politiques. Il commence alors une carrière dans les organisations professionnelles. En 1933, il est chef-adjoint du service des études de la Chambre de Commerce de Paris. De 1937 à 1939, il est secrétaire général du Syndicat des Chocolatiers. En juillet 1938, il se marie avec Melle Trouillard, dont il aura une fille. Ses convictions démocrates chrétiennes l'amènent à adhérer au Parti Démocrate Populaire. Après la défaite, à l'automne 1940, il devient secrétaire général du Comité d'Organisation de l'industrie cinématographique.

Robert Buron n'accepte pas le régime de Vichy et entre dans la Résistance où il travaille au sein des équipes démocrates chrétiennes. Il appartient au Comité Général d'Etudes du Conseil national de la Résistance et participe à la rédaction des « Cahiers du Travaillisme français ». Il sera médaillé de la Résistance. A la Libération, il devient Administrateur Général de la Radiodiffusion française. Il fonde et dirige l'hebdomadaire Carrefour dont il demeure co-directeur jusqu'en 1947. Il est aussi professeur à l'Ecole d'Organisation Economique et Sociale et en 1949, il devient président directeur général de Gaumont Actualités.

Parallèlement à cette activité professionnelle, avec Pierre-Henri Teitgen, Georges Bidault et d'autres résistants venus au Parti Démocrate Populaire, il participe activement à la fondation du Mouvement Républicain Populaire, qu'il voit comme un grand parti capable de réconcilier les valeurs chrétiennes et socialistes et devient membre de son Comité Directeur.

A l'été 1945, à l'appel de la Fédération MRP de la Mayenne, il décide de se présenter aux élections à la première Assemblée nationale Constituante. Il est introduit dans le département par le Docteur Faligant, oncle de sa femme, conseiller général, et par l'abbé Seigneur, animateur des Semaines sociales. Dans la campagne électorale, il gagne un surnom qui ne le quittera plus dans les luttes futures : « Buron des Burettes ». Quatre sièges sont à pourvoir au scrutin proportionnel. Sur 160 530 électeurs inscrits et 124 109 suffrages exprimés, la liste de droite, avec 39 629 voix, arrive en tête et gagne le premier siège.

Les trois autres sont répartis à la plus forte moyenne : un siège pour Jacques Soustelle, Ministre de l'Information, qui mène une liste d'union républicaine et qui regroupe 25 022 voix, un pour la liste MRP, avec 22 381 voix et le quatrième au Parti Communiste avec 19 993 voix.

Son élection une fois validée, Robert Buron est nommé membre de la Commission des Finances et du Contrôle Budgétaire et de la Commission de la Presse, de la radio et du cinéma. Il est amené à intervenir dans le débat sur les nationalisations au printemps 1946 au nom de la Commission des Finances et à déposer plusieurs amendements.

Les élections à la seconde Assemblée nationale Constituante, le 2 juin, voient un progrès du MRP. Sur 159 108 électeurs inscrits et 128 994 suffrages exprimés, avec 41 719 voix, le MRP a deux élus, Robert Buron et François Pincon, la liste du Parti Républicain de la Liberté, avec 35 699 voix, et la liste SFIO avec 24 816 voix, ont un élu chacune. Robert Buron retrouve sa place aux Commissions des Finances et de la Presse. Le même rapport de forces électorales se retrouve pour les élections de l'Assemblée Législative, le 10 novembre 1946. Sur 158 340 électeurs inscrits et 126 660 suffrages exprimés, le MRP, avec

42 956 voix, conserve ses deux sièges, avec 30 480 voix, le Parti Républicain de la Liberté « Entente Paysanne et Union Gaulliste » et la SFIO, avec 22 416 voix, ont chacun un siège. En mars 1948, le second de la liste MRP, François Pincon donne sa démission, il est remplacé par Pierre Elain.

Robert Buron, le 4 décembre 1946, est renommé membre de la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire et le 15 juillet 1947, nommé juré à la Haute Cour de Justice. Vice-Président du groupe parlementaire MRP, il déploie une importante activité parlementaire. Il présente plusieurs avis au nom de la Commission des Finances et intervient à de multiples reprises au nom de son groupe parlementaire pour les questions économiques et sociales. Il est notamment présent dans tous les débats qui concernent le cinéma français, la radiodiffusion et la télévision. Au printemps 1949, Robert Buron est battu aux élections cantonales. Mais, en octobre, il entre dans le Gouvernement que forme Georges Bidault comme secrétaire d'Etat aux Finances. Il le demeure dans un bref cabinet Queuille du 30 juin au 11 juillet 1950 et dans les cabinets Pleven, du 12 juillet 1950 au 9 mars 1951, et Queuille, à nouveau, du 10 mars au 11 août 1951. Il est délégué du Gouvernement aux conférences économiques de la Havane et de Rome en 1948 et 1949, et délégué suppléant de la France à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe. A ces fonctions, il ajoute la charge de l'animation d'associations de malades ou de handicapés.

Les élections législatives du 17 juin 1951 se font au scrutin majoritaire à un tour avec apparentement. Aucun apparentement n'est conclu dans la Mayenne. Les quatre sièges sont répartis à la proportionnelle. Sur 154 708 électeurs inscrits et 122 693 suffrages exprimés, avec 48 953 voix (et 53 141 pour Robert Buron), le MRP arrive en tête et conserve ses deux sièges.

Dans la campagne, le MRP met l'accent sur la « double opposition » qu'il faut combattre, celle « systématique du Parti Communiste s'efforçant de saboter les institutions parlementaires » et celle qui « n'ayant rien encore compris, compte sur le prestige d'un grand chef pour reprendre son rôle traditionnel et faire reculer le progrès ». Les deux autres sièges vont au Rassemblement du Peuple Français qui regroupe 34 949 suffrages.

Robert Buron poursuit sa carrière ministérielle jusqu'en février 1955. Il est d'abord Ministre de l'Information dans le Gouvernement Pleven jusqu'au 20 janvier 1952, puis ministre des Affaires économiques dans le gouvernement Edgar Faure jusqu'au 8 mars 1952. Redevenu simple député, il est nommé membre suppléant de la Commission des immunités parlementaires. Le 8 janvier 1953, René Mayer lui confie le ministère des Affaires économiques. Cette même année, il est élu maire et conseiller général de Villaines-la-Juhel. Après la chute du gouvernement de René Mayer le 28 juin, il est élu membre de la Commission de l'éducation nationale, le 21 juillet et il retrouve la commission des finances le 19 janvier 1954. Robert Buron aurait souhaité que le MRP ne participât point au gouvernement Laniel. Il exprime son malaise, le 30 octobre 1953 en votant contre le gouvernement sur la politique menée en Indochine, manquant ainsi à la discipline de son groupe parlementaire. Le divorce avec le MRP s'accroît quand il accepte d'entrer dans le gouvernement de Pierre Mendès-France, d'abord comme ministre de la France d'outre-mer du 19 juin 1954 au 20 janvier 1955, puis comme ministre des Finances, des Affaires économiques et du Plan du 20 janvier au 23 février 1955. Le rejet de la Communauté Européenne de Défense le trouble, mais il demeure au gouvernement pour conduire l'évolution dans les Territoires d'outre-mer. Le Conseil national du MRP condamne la politique de Mendès-France et Robert Buron se considère en congé de parti. Le 4 février 1955, se séparant de son groupe, il vote la confiance au gouvernement. Après la fin du gouvernement Mendès-France, il revient au MRP mais conserve une position critique.

Les élections législatives du 2 janvier 1956 trouvent Robert Buron en situation difficile. Il est combattu, à la fois, par la gauche, par la droite et par le mouvement poujadiste. Sa profession de foi indique que sa liste est celle « du vrai centre qui exprime le mieux le sentiment mayennais. Pour les extrémistes de droite et de gauche, pour les communistes surtout, l'ennemi c'est Robert Buron ». Un apparentement est conclu entre la SFIO et le Parti Radical. Mais il n'atteint pas la majorité absolue. Sur 158 091 électeurs inscrits et 129 738 suffrages exprimés, le MRP regroupe 36 317 voix, mais n'a cette fois qu'un élu. Les Indépendants et Paysans, avec 31 800 voix emportent le deuxième siège, la liste d'Union et de Fraternité Française, poujadiste, avec 25 935 voix, obtient le troisième siège, enfin la SFIO, avec 11 132 voix, retrouve un siège.

Robert Buron est nommé membre de plusieurs Commissions, le 31 janvier 1956, des Commissions de la presse et des Territoires d'outre-mer, le 2 juillet 1957, de la Commission de la justice et de législation. Le 5 avril 1956, il est membre de la Commission des comptes et des budgets économiques de la Nation. En juin, il est amené à présider le Comité national de Production. Son activité parlementaire est importante : il présente dix-huit propositions de loi et de résolution mais consacre cependant l'essentiel de son temps à la Commission des territoires d'outre-mer. Début juin 1956, il prend position dans le débat algérien. S'il admet la nécessité de l'action entreprise en Algérie, il refuse de défendre un « colonialisme périmé » car « la mission de la France est d'aider l'Afrique à franchir le dernier pas qui la sépare de l'accession au monde moderne ». Il effectue plusieurs voyages outre-mer et approuve la loi cadre Defferre. Le 28 mars 1957, il ne prend pas part au vote sur la question de confiance posée par Guy Mollet sur l'Algérie. Le 12 mai, il est délégué de la France à la Conférence économique pour l'Amérique latine.

Le 13 juin, au moment de la formation du Gouvernement Bourgès-Maunoury, Robert Buron propose au MRP de ne pas voter l'investiture, contrairement à Georges Bidault. Le MRP choisit l'abstention. Le 5 novembre, le député de la Mayenne se fait porter « absent pour congé », quand Félix Gaillard succède à Bourgès-Maunoury, pour ne pas reconduire les pouvoirs spéciaux en Algérie. En définitive, il fait lever son congé pour voter contre les pouvoirs spéciaux. En décembre, il éprouve la tentation de quitter la politique pour la C.E.C.A. Il s'abstient volontairement lors du débat sur Sakiet Sidi Youssef. Le 21 février 1958, il rend visite au Général de Gaulle dans ses bureaux parisiens. Il en arrive à l'idée d'un appel au Général pour former un gouvernement d'union républicaine. Il tient, depuis le début de l'année, un bloc note hebdomadaire dans Témoignage Chrétien. En avril, il est candidat au renouvellement de son mandat de conseiller général à Villaines-la-Juhel, plaide pour la conciliation en Algérie et est réélu le 20 avril. Il s'affirme fidèle à Pierre Pflimlin, lorsqu'il forme son gouvernement, le 14 mai, mais, il est « troublé par de Gaulle ». Le 1er juin, il vote la confiance et le 2, les pleins pouvoirs. Le 9, de Gaulle l'appelle dans le dernier gouvernement de la IVe République, comme ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme.