Pierre, Victor Malouet

1740 - 1814

Informations générales
  • Né le 11 février 1740 à Riom ( - Généralité de Riom France)
  • Décédé le 7 septembre 1814 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 17 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Riom (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Tiers-Etat

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789 et ministre, né à Riom (Généralité de Riom) le 11 février 1740, mort à Paris (Seine) le 7 septembre 1814, il étudia le droit, cultiva la poésie, puis entra dans l'administration au département de la marine et des colonies.

Pendant cinq ans, il resta à Saint-Domingue comme sous-commissaire, puis comme commissaire, et fut ensuite envoyé en mission à Cayenne par M. de Sartines ; il reçut en récompense de ses services, en 1780, l'intendance de la marine à Toulon. C'est là que le trouvèrent les événements qui marquèrent le début de la Révolution.

Le tiers état de la sénéchaussée de Riom l'élut, le 21 mars 1789, député par acclamation. Cette élection, faite sans scrutin, fut d'abord assez mal accueillie lors de la vérification des pouvoirs ; on trouvait des inconvénients à admettre un député nommé par la forme tumultueuse et équivoque d'une acclamation ; mais, aucune réclamation ne s'étant produite, Malouet fut validé par 439 voix contre 43.

Il fit partie du comité de la marine, et se fit vite remarquer par la fermeté de ses convictions royalistes, tout en votant pour la réunion des ordres et pour l'aliénation des biens du clergé. À plus d'une reprise, il dénonça Marat et Camille Desmoulins, dont les journaux entretenaient l'excitation populaire, et demanda qu'ils fussent mis en jugement. Il obtint même contre le dernier un décret d'accusation, qui n'eut d'ailleurs pas de suite.

Avec Cazalès, il réclama pour le roi une sorte de pouvoir dictatorial, et fonda un club monarchique pour contrebalancer l'influence des sociétés populaires et du club des Jacobins. Il entra, peu après, au conseil privé du roi ; mais il s'aperçut bientôt de l'inutilité de ses efforts et, après la journée du 10 août, il passa en Angleterre.

À la fin de 1792, par l'entremise du chargé d'affaires de France à Londres, il fit demander à la Convention l'autorisation de venir à sa barre défendre le roi. On ne répondit qu'en inscrivant Malouet sur la liste des émigrés. D'accord avec un certain nombre d'émigrés, il demanda ensuite au gouvernement anglais de lui laisser prendre possession de Saint-Domingue, afin de fonder là-bas une nouvelle France ; le cabinet anglais refusa.

Malouet rentra en France à l'époque du Consulat, et fut replacé dans l'administration de la marine, grâce à l'intervention du premier Consul qui estimait ses talents et sa loyauté. En 1803, il fut nommé commissaire général à Anvers, fut chargé d'y établir des chantiers, d'achever l'arsenal, de construire des vaisseaux, etc. Il contribua aussi, par ses énergiques mesures de défense, à l'échec des Anglais sur l'Escaut ; sa mauvaise santé le força de revenir à Paris.

Nommé conseiller d'Etat, créé baron de l'Empire le 31 janvier 1810 et officier de la Légion d'honneur le 16 mai de la même année, il devint, en 1812, suspect de royalisme et fut exilé en Lorraine par ordre de l'Empereur.

Malgré le précaire état de sa santé, il accepta du gouvernement provisoire, en 1814, les fonctions de commissaire au département de la Marine, dont Louis XVIII, à sa rentrée, lui remit le portefeuille ministériel. Mais il ne put résister au travail et aux préoccupations qu'imposait cette charge, et il mourut à la tâche, le 7 septembre suivant. Il n'avait aucune fortune ; le roi pourvut aux frais de ses funérailles.

M. Malouet a publié :
- Mémoire sur l'esclavage des nègres (1788) ;
- Mémoire sur l'administration de la marine (1790) ;
- Défense de Louis XVI (1792) ;
- Considérations historiques sur l'empire de la mer chez les anciens et les modernes (Anvers, 1810) ;
- Les Quatre parties du jour à la mer (1768), poème ;
- Epitre en vers au prince de Condé, sur ses victoires en Allemagne, etc.