Claude, Alexandre Ysabeau
1754 - 1831
- Informations générales
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- Né le 14 juillet 1754 à Gien ( - Généralité d'Orléans - France)
- Décédé le 31 mars 1831 à Paris (Seine - France)
1754 - 1831
Membre de la Convention et député au Conseil des Anciens, né à Gien (Généralité d'Orléans, France) le 14 juillet 1754, mort à Paris (Seine) le 30 mars 1831, il entra dans la congrégation de l'Oratoire, et devint préfet des études à l'Ecole militaire de Vendôme, puis (1789) au collège de Tours.
Officier municipal de Tours (1790), il fut un des orateurs les plus assidus du club des Amis de la Constitution de cette ville, prêta serment à la constitution civile du clergé, devint, en mars 1791, curé constitutionnel de Saint-Martin de Tours, puis grand vicaire du nouvel évêque, renonça bientôt à l'état ecclésiastique, se maria, et fut élu (6 septembre 1792) député d'Indre-et-Loire à la Convention, le 7e sur 8, par 222 voix (416 votants).
Il siégea à la Montagne et répondit au 3e appel nominal dans le procès du roi :
« Il répugne autant à mon caractère qu'à mes principes de prononcer la mort excepté contre un tyran; car un tyran ne ressemble pas à un homme. Au reste, ce n'est pas moi qui prononce, c'est le code pénal : c'est la première et la dernière fois que je vote pour la mort. »
Il se prononça en outre contre l'appel et contre le sursis.
Envoyé en mission (septembre 1793) dans la Gironde avec Tallien, il s'y montra très opposé au modérantisme et ordonna plusieurs arrestations; mais en désaccord avec l'envoyé secret de Robespierre, Jullien (germinal an Il), dénoncé par lui comme intrigant et modéré, il fut rappelé (25 floréal) par le comité de salut public, et quitta Bordeaux le 15 prairial. « Le moment est venu, écrivait, dès le 11, Jullien à Robespierre, de révolutionner Bordeaux, et celui qui commencera ce travail, surtout après un homme aussi meilleur et modéré qu'Ysabeau, ne sera pas aimé. »
De retour à Paris, Ysabeau prit part à la journée du 9 thermidor, et fut aussitôt chargé d'une seconde mission dans la Gironde : cette fois, il favorisa de tout son pouvoir la réaction antijacobine.
Rappelé le 29 novembre 1794, il fut encore désigné pour organiser, avec les généraux Servan et Dugommier, l'armée des Pyrénées-Orientales ; il paya de sa personne et reçut quatre blessures.
Il devint à son retour secrétaire de la Convention (16 pluviôse an III), entra au comité de sûreté générale en thermidor suivant, réclama des mesures de rigueur contre l'insurrection de prairial, et fut chargé de divers rapports.
Le 4 brumaire an IV, ses collègues de la Convention l'élurent député au Conseil des Anciens, dont il fut secrétaire. Il siégea jusqu'en l'an VI, et fut alors nommé (23 prairial) substitut du commissaire du Directoire près les postes et messageries à Rouen. À la suppression de cet emploi par Napoléon, il fut appelé à un modeste emploi d'inspecteur des bureaux de postes à Paris, sollicita en vain une place de préfet en l'an XI, et échangea, son emploi, quelque temps après, contre les fonctions de commis à la correspondance.
Révoqué à la première Restauration, il obtint une pension de 1 200 francs, se fixa à Bonnelles (Seine-et-Oise) (mai 1814) comme fermier du duc d'Uzès, reprit aux Cent-Jours sa place de commis aux postes, et tomba ainsi sous le coup de la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides.
Il partit pour Mons (Belgique) le 10 février 1816, se retira à Villevorde (Pays-Bas), et ne put obtenir l'autorisation de rentrer en France, malgré les instances de ses deux enfants (15 mai 1819) auprès du gouvernement royal.
La Révolution de 1830 fit seule cesser son exil.