Anne, Pierre Coustard de Massy

1734 - 1793

Informations générales
  • Né le 28 octobre 1734 à Léogane (Saint-Domingue Possession française)
  • Décédé le 6 novembre 1793 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 31 août 1791 au 20 septembre 1792
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 9 septembre 1792 au 7 novembre 1793
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Girondins

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée législative de 1791 et membre de la Convention, né à Léogane (Saint-Domingue, Possession française) le 28 octobre 1734, exécuté à Paris le 6 novembre 1793, il entra dans les mousquetaires du roi, se fixa à Nantes, et devint chevalier de Saint-Louis, et lieutenant des maréchaux de France.

Colonel des volontaires nantais en 1789, membre de l'administration du département en 1790, et un des chefs influents du club des Jacobins de Nantes, il ne manqua aucune occasion de prononcer les discours les plus ardents.

Elu, le 31 août 1791, député de la Loire-Inférieure à l'Assemblée législative, le 1er sur 8, par 238 voix sur 371 votants, il fut membre du comité militaire, réclama la détention des prêtres réfractaires dans leurs départements respectifs, provoqua (6 juin 1792) la formation d'un camp de 20.000 gardes nationaux sous Paris, et eut, le mois suivant, avec le journal l'Ami du roi, des Français, de l'ordre, et surtout de la vérité, une curieuse polémique. Ce journal avait inséré, le lundi, 30 juillet 1792, la note suivante : « Le trop fameux Coustard de Nantes a été arrêté à Francfort. Il en voulait aux jours de Sa Majesté impériale ; le monstre a tout avoué. On a trouvé dans sa correspondance avec les Jacobins de preuves de l'empoisonnement de Léopold et de l'assassinat du roi de Suède. C'est un des plus enragés démocrates qui lui-même a dénoncé ce misérable Coustard. »
Coustard répliqua en ces termes :

« Réponse à l'Ami du roi et surtout de la vérité.
Ce trop fameux Coustard de Nantes donne un démenti formel à l'Ami du roi. Il déclare qu'il n'est point sorti du royaume. Il ne s'est jamais servi de l'influence que son patriotisme et sa popularité lui donnaient dans son département que pour s'opposer de toutes ses forces aux châtiments que le peuple justement irrité voulait infliger aux ennemis de la liberté. Il n'a jamais conseillé d'assassiner personne pas même de faire expirer sous le bâton de lâches libellistes qui, journellement, commettent des assassinats moraux, insultent la nation et outragent la constitution.
À Paris, ce 3 août, l'an 4e de la liberté.

ANNE-PIERRE COUSTARD,

député du département de la Loire-Inférieure à l'Assemblée nationale, ci-devant commandant-général de la garde nationale nantaise, et président du département. »

Il fut chargé, après le 10 août, d'aller notifier à l'armée du Nord la déchéance du roi, et fut réélu, le 9 septembre 1792, par le même département, membre de la Convention, le 8e et dernier, avec 257 voix sur 392 votants. Il se rapprocha des Girondins, et répondit, dans le procès de Louis XVI : « Je vote, par les mêmes motifs, pour le bannissement après la guerre.» Il votait après Jarry, qui s'était prononcé pour le bannissement « lorsque la république sera consolidée ».

Envoyé en mission à Nantes, en avril suivant, il y activa les jugements révolutionnaires et suppléa par la fusillade aux lenteurs de la guillotine. Après la chute des Girondins, il fut accusé d'avoir pris part aux arrêtés des administrateurs de la Loire-Inférieure, qui s'étaient prononcés contre la révolution du 31 mai ; décrété d'accusation, le 18 juillet, il se cacha pendant quelque temps, fut dénoncé et livré, en octobre, à Carrier, qui l'envoya à Paris, où il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, et exécuté le même jour que le duc d'Orléans.

On a de lui un poème, l'Eventail (1768), et un drame satirique, La Foire Saint-Ovide (1778).