François Meynard
1756 - 1828
- Informations générales
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- Né le 20 août 1756 à Vanxains ( - Généralité de Bordeaux France)
- Décédé le 10 août 1828 à Vanxains (Dordogne - France)
1756 - 1828
Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, député au Corps législatif de l'an VIII à 1805, représentant aux Cent-Jours, député de 1815 à 1817, et de 1820 à 1827, né à Vanxains (Généralité de Bordeaux) le 20 août 1756, mort à Vanxains (Dordogne) le 10 août 1828, « fils de M. Christophe Meynard, garde du roi, et de demoiselle Thérèse Gérard », il était avocat à Périgueux lors de la Révolution.
Il devint vice-président du district, maire de Vanxains, accusateur public au tribunal criminel du département, et fut élu, le 8 septembre 1792, membre de la Convention par le département de la Dordogne, le 9e sur 10, avec 372 voix (657 votants).
Dans le procès de Louis XVI, Meynard, qui siégeait parmi les modérés, répondit au premier appel nominal: « Appelé avec vous pour poser les fondements d'une constitution dont les bases soient la liberté et l'égalité, en qualité de représentants du peuple, nous devons prendre toutes les mesures de sûreté générale nécessaires à son salut. Je suis d'avis de la détention, tant que durera la guerre, et qu'alors la Convention, si sa session existe encore, ou la législature, prononce la déportation, dans le cas où elle croirait qu'elle peut le faire sans exposer la sûreté de l'Etat. Je suis en outre de l'avis de l'appel au peuple. » Et au 3e appel nominal :
« Je crois difficilement aux dangers dont on nous dit individuellement menacés. Peut-être n'en suis je pas assez frappé, d'après les récits alarmants qu'on nous fait chaque jour sur notre sûreté personnelle. Je pourrais avoir d'autres craintes; mais je déclare que je ne croirai jamais à la peur qu'on chercherait à m'inspirer pour forcer ma volonté.
Si quelque considération avait pu me séduire, je l'avouerai, citoyens, ce serait de voir le vœu unanime de la députation dont je me trouve faire partie, se réunir pour la même opinion. Sans doute elle est plus sage que la mienne, puisqu'elle paraît être celle de la majorité de cette assemblée ; mais la conscience qui commande parle encore plus fort que la sagesse qui conseille : je respecte celle-ci, j'ai dû céder à la première.
Elle me dit, de concert avec ma raison, que je ne puis pas faire et appliquer la loi. Ma raison me dit que je ne peux pas détruire l'effet de la loi, pour lui substituer ma volonté. Un principe du droit naturel, consacré dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, me dit que la loi étant égale pour tous, il n'est pas juste d'en faire deux lots inégaux, pour attribuer l'un à l'accusé, celui qui punit ; et pour le dépouiller de l'autre qui établissait des formes salutaires à la défense. Ma raison me dit que la confusion des pouvoirs est trop arbitraire pour convenir au régime d'un peuple jaloux de sa liberté. Elle me dit qu'une représentation nationale doit surtout se garantir de l'attrait que le despotisme a pour tous les hommes, et qui devient d'autant plus dangereux pour elle qu'elle se trouve revêtue d'une grande puissance. L'expérience m'apprend qu'un roi qui meurt par la vengeance du peuple, quelque juste qu' elle puisse être, n'a fait trop souvent qu'aplanir, par sa chute ensanglantée, le chemin qui conduit son successeur au trône. Elle m'apprend qu'un roi proscrit, humilié, ne fut jamais dangereux pour la nation qui voulut faire régner la liberté à la place du despotisme. Mais ma raison et mon devoir me disent aussi que je dois prendre toutes les mesures de salut public qui se trouvent déterminées par la nature des pouvoirs qui nous ont été délégués, et que c'est à un tribunal à faire le reste. Vous ne l'avez pas pensé de même, citoyens ; je respecte cette détermination; et si je forme des regrets, c'est que lorsque je dois croire à sa sagesse, je ne pourrais cependant, sans crime, trahir ma conscience, et faire le sacrifice de l'opinion qu'elle s'est formée.
Je persiste donc dans la déclaration que j'ai faite, et que je remis hier, signée de moi, sur le bureau.
Elle consiste à décréter, comme mesure de sûreté générale, que Louis sera détenu pendant tout le temps que durera la guerre, sauf à déterminer à la paix, par la Convention ou la législature, les mesures ultérieures qui pourraient être prises sans inconvénient pour la tranquillité et le salut de la République. »
Il parut rarement à la tribune. En mission (1795) près les armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, il félicita la majorité de la Convention de sa victoire lors de l'insurrection de prairial, et applaudit aux mesures de répression qui suivirent.
Le 22 vendémiaire an IV, Meynard fut réélu député de la Dordogne au Conseil des Cinq-Cents, par 413 voix (439 votants) ; le même jour il était également nommé par trois autres départements. Il fit rétablir dans l'administration de leurs biens les ecclésiastiques condamnés précédemment à la réclusion, sortit du Conseil en 1798, et fut nommé par le Directoire (28 germinal an VI) agent politique à Francfort, où il resta jusqu'au coup d'Etat de Bonaparte.
Appelé alors par le Sénat conservateur (4 nivôse an VIII), à faire partie, comme député de la Dordogne, du nouveau Corps législatif, il y siégea jusqu'en 1805, devint, en 1811, vice-président du tribunal civil de Périgueux, et fut élu, le 17 mai 1815, représentant de l'arrondissement de Ribérac à la Chambre des Cent-Jours, par 34 voix (61 votants, 140 inscrits) contre 27 à M. Lamarque. Mais il ne prit pas séance dans cette assemblée, et resta définitivement fidèle à la royauté.
Le 22 août de la même année, il fut envoyé à la Chambre introuvable par le grand collège de la Dordogne, qui lui donna 170 voix (201 votants, 274 inscrits). Meynard opina avec la majorité, obtint sa réélection, le 4 octobre 1816, par 98 voix (187 votants, 272 inscrits), quitta la Chambre en 1817 pour accepter les fonctions de juge au tribunal de première instance de la Seine, et rentra au parlement le 13 novembre 1820, toujours en qualité de député de la Dordogne, avec 197 suffrages (259 votants, 346 inscrits). Il continua de voter avec la droite, fut encore réélu, le 9 mai 1822, par le 2e arrondissement de la Dordogne (Ribérac), avec 150 voix (265 votants, 348 inscrits), contre 112 à M. Dureclus de Mareuil, puis, le 25 février 1824, avec 180 voix (209 votants, 317 inscrits), contre 17 à M. Froidefond de Belleisle ; il renonça à la vie politique en 1827, et mourut l'année suivante.
Chevalier de la Légion d'honneur du 5 mars 1810.
Date de mise à jour: décembre 2019