Barthélemy Arena
1765 - 1832
- Informations générales
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- Né le 17 août 1765 à Saint-Florent ( - République de Gênes)
- Décédé le 19 avril 1832 à Livourne (Grand duché de Toscane Italie)
1765 - 1832
Député à l'Assemblée législative de 1791 et au Conseil des Cinq-Cents, frère de Joseph Aréna (1771-1801), député au Conseil des Cinq Cents, Barthélemy Aréna, né à l'Ile-Rousse (République de Gênes) en 1765, mort à Livourne (Grand duché de Toscane) en 1829, adopta avec ardeur les principes de la Révolution, fut choisi par la Corse comme député suppléant aux Etats généraux, puis élu, le 21 septembre 1791, député à l'Assemblée législative, avec 214 voix sur 368 votants. Il était alors procureur général syndic à l'Ile-Rousse.
Il prit plusieurs fois la parole pendant la session : pour défendre (janvier 1792) le général Chollet impliqué dans les troubles de Perpignan ; pour réclamer en faveur des magistrats corses une indemnité égale à celle des magistrats français employés dans l'Ile ; pour appuyer la mise en accusation du ministre de la guerre de Lessart. Plus tard il demanda compte des ordres donnés à Luchner, et ne manqua jamais d'attaquer vivement les ministres qui avaient succédé à Roland et à Dumouriez.
Après la session, il revint en Corse, se jeta dans la lutte du parti patriote contre Paoli, accusé d'avoir, par ses manœuvres, fait échouer l'expédition que tentèrent en 1793 les Français en Sardaigne. Mais Paoli l'ayant emporté et ayant réussi à faire condamner Aréna par une Assemblée tenue à Corte, celui-ci dut s'expatrier. Il se rendit alors de nouveau à Paris, s'affilia aux Jacobins, et y tint des discours enflammés contre les traîtres qui à la suite de Paoli avaient livré l'île aux Anglais.
Républicain passionné, il fut comme tel, après le départ des Anglais, élu député au Conseil des Cinq-Cents, le 23 germinal an VI. Là encore il se montra le défenseur zélé des institutions républicaines, dénonça, à la séance du 3 thermidor an VI, un écrit propre à égarer l'armée et à la détacher de la République ; se prononça (22 prairial an VII) pour la liberté de la presse, et vota le projet de Berlier, qui fut définitivement adopté le 29 prairial.
Le 30 prairial an VII, il monta à la tribune pour dénoncer une conspiration de Merlin contre la représentation nationale ; il ajouta que, depuis vingt-quatre heures, on brûlait, chez le ministre de la police, tous les papiers qui pourraient jeter quelque jour sur la conspiration. D'autre part, à une réunion populaire tenue au manège, le 28 messidor an VII, il appelait les citoyens à la défense de la Constitution :
« Frères et amis, disait-il, pouvez-vous avoir une arrière pensée ?...
(Non ! non ! La Constitution de l'an III, rien que la Constitution !)
Eh bien ! je vous le proteste, les fidèles mandataires du peuple et le Directoire exécutif ont fait entre eux le respectable serment de mourir plutôt qu'il soit porté atteinte aux droits qu'elle vous accorde, soyez donc ses auxiliaires les plus dévoués et marchez d'un pas ferme et hardi dans le sentier de la République !...»
Adversaire résolu de Bonaparte, il fut du petit nombre des représentants qui tentèrent de s'opposer par la force au coup d'Etat du 18 Brumaire ; il résista jusqu'au dernier moment et tenta lui-même de saisir le dictateur au collet pour l'expulser de l'Assemblée. Les amis de Bonaparte répandirent, à ce sujet, le bruit qu'Aréna avait voulu le frapper d'un coup de poignard, et Fargues en porta la prétendue nouvelle au Conseil des Anciens. La vérité, reconnue depuis, est que Barthélemy Aréna n'était point armé ; il ne cessa, d'ailleurs, toute sa vie de réclamer contre cette légende, et il fit insérer, en mai 1815, dans les journaux italiens, une rectification positive. Voici le texte, d'après le Moniteur, des paroles qu'il prononça dans la séance du 19 brumaire, à Saint-Cloud :
« Je demande qu'il soit dressé une liste des membres qui ont répondu à l'appel nominal, et qu'elle soit imprimée et envoyée aux départements. Le Corps législatif ne peut avoir changé de résidence sans de grands dangers ; il faut que la France sache que nous sommes à notre poste, et que nous sommes décidés à périr pour le maintien de la Constitution républicaine. »
La proposition ne fut pas adoptée. C'est à la fin de cette même séance que les grenadiers entraînés par Bonaparte expulsèrent les représentants du château de Saint-Cloud.
Compris, naturellement, par le premier consul, sur la liste de ceux qui devaient être déportés, Aréna réussit à échapper aux recherches de la police et se retira à Livourne, où il vécut dans l'obscurité, entouré de sa famille et fidèle aux principes qu'il avait constamment défendus.