Eugène, Georges Canu

Né le 11 septembre 1864 à Trith-Saint-Léger (Nord), mort le 6 janvier 1952 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Député du Pas-de-Calais de 1928 à 1932.

Après avoir soutenu, en 1892, à Paris, sa thèse de doctorat ès sciences naturelles, alors qu'il était attaché en qualité de naturaliste et chef des travaux zoologiques à la station agricole du Pas-de-Calais, Eugène Canu en fut nommé directeur en 1895, puis directeur honoraire en 1903.

Armateur à Boulogne-sur-Mer, il devint en 1895 membre du comité consultatif des pêches maritimes auprès du Ministère de la Marine. A l'exposition universelle de 1900, il remporta le grand prix de pêche et pisciculture. Sa compétence l'amena à la vice-présidence de l'Office technique et scientifique des pêches maritimes, à la présidence de l'association d'encouragement des industries ostréicoles, et à la présidence du syndicat des armateurs.

C'est en 1900 qu'il débuta dans la politique, en se faisant élire conseiller municipal de Boulogne-sur-Mer, pour en devenir le maire. Le Conseil d'arrondissement de Boulogne lui ouvrit ses portes en 1908. Il devait y conserver son siège jusqu'en 1914. Elu conseiller général du Pas-de-Calais en 1912, il accédait à la vice-présidence de l'Assemblée départementale en 1925, et à la présidence en 1928 pour la garder jusqu'en 1934.

Aux élections générales législatives des 22 et 29 avril 1928, il fut élu député de la 1re circonscription de Boulogne-sur-Mer, par 6.943 voix contre 5.653 à M. Tellier, sur 13.790 votants. Il s'inscrivit au groupe radical-socialiste et siégea à la Commission des comptes définitifs et des économies et à celle de la marine marchande à laquelle ses capacités le destinaient, et où il se montra très actif. Auteur d'une proposition de loi tendant à créer un Office national de crédit hypothécaire maritime (1932), il fut chargé des rapports : sur le projet de loi portant déclaration d'utilité publique des travaux d'amélioration et d'extension du port de Boulogne-sur-Mer (1930), sur la proposition de loi fixant le statut des opérateurs radiotélégraphistes à bord des navires de commerce, de pêche ou de plaisance (1930), sur la proposition de loi tendant à rétablir entre les pensionnés de la marine et les pensionnés civils, l'égalité de traitement dans le calcul du point de départ et de la prescription triennale (1930), sur la proposition de loi tendant à l'augmentation de la participation de l'Etat dans les travaux restant à achever ou à exécuter au port de Cherbourg et déclarés d'utilité publique (1932).

Il prit en outre la parole au cours de la discussion du budget de la marine marchande de l'exercice 1929 pour plaider la cause de l'orphelinat maritime, et de la protection de la pêche côtière (1928) et du budget de l'exercice 1930 pour attirer l'attention du Gouvernement sur le personnel de surveillance et de gardiennage de notre littoral (1929).

Aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, il dût s'incliner devant M. Paul Bacquet qui obtint au deuxième tour de scrutin 7.229 voix contre 5.825 à lui-même. Il n'eut pas plus de chance à celles du 26 avril 1936 où il ne recueillit au premier tour de scrutin que 4.568 voix, contre 7.530 à M. Paul Bacquet. Mais il n'abandonna pas pour autant ses activités locales : il fut vice-président de la Commission administrative des hospices de Boulogne de 1919 à 1935, puis, à partir de cette date, président des Commissions administratives de l'hospice et du bureau de bienfaisance, et président de l'office public des habitations à bon marché.

Il mourut à Boulogne-sur-Mer le 6 janvier 1952, à 88 ans.

Il était président du parti radical et radical-socialiste du boulonnais, Officier du Mérite maritime et Officier de la Légion d'honneur,