Clément, François, Victor, Gabriel Prunelle
1777 - 1853
Député de 1830 à 1839, né à la Tour Du Pin (Généralité de Grenoble, France) le 23 juin 1777, mort à Vichy (Allier) le 20 août 1853, il fit ses classes à Lausanne, étudia la médecine à Montpellier en 1794, et y devint aide-bibliothécaire en 1797.
Lorsque la peste éclata dans l'armée française en Egypte (1799), il y fut appelé, mais ne put s'y rendre en raison de l'étroite surveillance qu'exerçait la croisière anglaise. Débarqué à Cadix, il visita l'Espagne et, de retour à Paris, fut attaché aux Annales du Muséum. Il s'occupa en même temps de travaux philosophiques, et publia dans la Décade philosophique des articles sur Kant, Fichte, Lessing et Schelling.
Bibliothécaire de la faculté de Montpellier en 1803, professeur d'histoire de la médecine et de médecine légale en 1807, il se vit interdire l'accès de la bibliothèque à la seconde Restauration, fut accusé d'être l'un des fauteurs des troubles qui se produisirent à Montpellier à la représentation du Nouveau seigneur du village, fut suspendu de ses fonctions à la demande du recteur (3 mai 1819), et destitué peu de temps après, en raison de la publication de deux mémoires justificatifs. Il se fixa alors à Lyon, où il ne tarda pas à se faire une belle clientèle; il se mit à la tête de l'opposition contre les Bourbons, fut nommé maire de Lyon en août 1830, et élu député du 3e arrondissement électoral de l'Isère (La Tour-du-Pin), le 21 octobre 1830, en remplacement de M. de Cordoue démissionnaire, par 194 voix (203 votants, 263 inscrits).
Réélu, le 5 juillet 1831, par 232 voix (271 votants, 334 inscrits), contre 33 à M. Paulze d'Ivoy, il fut nommé, en 1833, médecin inspecteur des eaux thermales, et dut se représenter devant ses électeurs qui lui renouvelèrent son mandat, le 14 décembre de la même année, par 142 voix (196 votants, 360 inscrits), contre 30 à M. Adolphe Perier. Réélu de nouveau, le 21 juin 1834, par 166 voix (248 votants, 255 inscrits), contre 75 à M. Réal fils, et, le 4 novembre 1837, par 170 voix (279 votants, 379 inscrits), il siégea parmi les ministériels, et vota pour les lois de septembre et de disjonction, pour l'hérédité de la pairie, contre l'adjonction des capacités. Aux élections du 2 mars 1839, les électeurs de la Tour-du-Pin ne lui donnèrent plus que 140 voix contre 171 à l'élu, M. Marion; il ne fut pas plus heureux le 9 juillet 1842, avec 133 voix contre 210 à M. Marion, député sortant, réélu. Il alla alors habiter à Vichy, où il mourut d'une attaque d'apoplexie, criblé de dettes.
On a de lui : Fragments pour servir à l'histoire des progrès de la médecine dans l'université de Montpellier (Montpellier, an IX); De la médecine politique en général et de la médecine légale en particulier (Montpellier, 1814); De l'enseignement actuel de la médecine et de la chirurgie (Paris, 1816). Il a donné les traductions de la Médecine pratique de Sydenham (1816, 2 volumes), et du Traité de l'expérience en général, de Zimmermann (1820, 3 volumes); il a collaboré au Magasin encyclopédique et à la Revue médicale.