Claude, Philibert Barthelot de Rambuteau
1781 - 1869
- Informations générales
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- Né le 9 novembre 1781 à Macon ( - Généralité de Bourgogne France)
- Décédé le 23 avril 1869 à Charnay-lès-Mâcon (Saône-et-Loire - France)
1781 - 1869
Représentant aux Cent-Jours, député de 1827 à 1834, et pair de France, né à Mâcon (Généralité de Bourgogne) le 9 novembre 1781, mort à Champgrenon près Charnay (Saône-et-Loire) le 23 avril 1869, « fils de haut et puissant seigneur, messire Claude Barthelot, marquis de Rambuteau, chevalier, seigneur dudit lieu, Chassagnes, Eseuces, Vaubresson, les Leurs, Changrenon, et autres lieux, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien major de régiment de Conti-cavalerie, et de dame Adélaïde-Victoire de Laviefville de Vignacourt », il était issu d'une vieille famille noble de Bourgogne. Il se destina d'abord à l'Ecole polytechnique, puis y renonça à la mort de sa mère, et épousa la fille du comte Louis de Narbonne qui obtint pour lui, de Napoléon Ier, un emploi à la cour.
Envoyé (1809) par le département de Saône-et-Loire pour complimenter Napoléon Ier de ses victoires sur l'Autriche, il fut nommé chambellan de l'empereur, remplit, deux ans plus tard (1811), une mission en Westphalie, et, à son retour, fut nommé préfet du département du Simplon (12 mars 1813). Il eut à prendre, en cette qualité, des dispositions pour assurer la retraite de l'armée d'Italie ; ayant réuni huit à neuf cents Français, il les ramena à Chambéry après dix jours d'une marche pénible. Préfet de la Loire (8 janvier 1814), il organisa la garde nationale mobile de ce département, et activa la fabrication des fusils à la manufacture d'armes de Saint-Etienne. Il tint l'ennemi en échec du 22 janvier au 11 avril ; mais la capitulation de Roanne vint mettre un terme à ces patriotiques efforts.
Maintenu à son poste par la première Restauration, il acquit de nouveaux titres à l'estime publique en participant à la liquidation de plus de 260 millions de créances sur l'Etat ; aussi le grand collège de la Loire l'élut-il, le 11 mai 1815, représentant à la Chambre des Cent-Jours, par 46 voix (51 votants) ; les électeurs firent consigner dans le procès-verbal que ce choix était un hommage de la reconnaissance publique. Il siégea peu d'ailleurs, ayant été chargé de l'administration des départements de l'Allier, de l'Aude et de Tarn-et-Garonne, avec des pouvoirs extraordinaires pour comprimer le royalisme à Montauban.
Destitué, en conséquence, par la seconde Restauration, il rentra dans la vie privée et s'occupa de travaux agricoles dans ses terres patrimoniales de Charnay. Il passa ainsi douze années à l'écart de la politique militante.
Il fut nommé conseiller général de Saône-et-Loire (1819-1833), et ne fit qu'une tentative infructueuse, le 25 février 1824, pour rentrer à la Chambre des députés : il réunit dans le 1er arrondissement de Saône-et-Loire (Mâcon), 192 voix contre 354 au marquis de Doria, élu ; huit jours après (6 mars), il échouait également au grand collège du même département, avec 101 voix (346 votants). Mais, le 17 novembre 1827, la circonscription de Mâcon l'élut député par 298 voix (453 votants, 529 inscrits) contre 152 au député sortant, M. Doria. M. de Rambuteau prit place à gauche, dans les rangs du parti constitutionnel, avec lequel il vota constamment : il parut peu à la tribune.
Il signa l'adresse des 221, obtint, le 23 juin 1830, le renouvellement de son mandat par 301 suffrages sur 450 votants et 493 inscrits, contre 148 à M. Delahante, et contribua pour sa part à la révolution de Juillet.
Dévoué à la monarchie nouvelle, il la soutint de tout son pouvoir, et fut encore réélu député, le 5 juillet 1831, par 242 voix (318 votants, 363 inscrits), contre 46 à M. de Lamartine et 29 à M. Jacques Laffitte. Il s'associa aux opinions de la majorité conservatrice, et fut appelé, le 22 juin 1833, à remplacer M. de Bondy à la préfecture de la Seine, avec le titre de conseiller d'Etat. Il se maintint dans ce poste important jusqu'à la révolution de février, et fut élevé à la pairie le 11 septembre 1835. Nommé membre libre de l'Académie des Beaux-Arts en 1843, et, en 1844, grand officier de la Légion d'honneur.
Pendant ses quinze années d'administration, M. de Rambuteau, en face du premier conseil municipal élu de la capitale, dont Arago était le président, triompha, par de hautes qualités d'administration et par un large esprit de conciliation, des vives critiques de l'opposition : les travaux considérables qu'il ordonna eurent un caractère marqué d'utilité. Sans augmenter les charges des contribuables et sans charger l'avenir de lourdes dettes, il mena à bien la rectification d'un nombre considérable de rues peu praticables, la reconstruction et le remaniement des égouts, le nivellement des boulevards, la plantation d'arbres sur les quais et les places, la généralisation de l'éclairage au gaz, le développement du service des eaux qui donna 108 litres par habitant au lieu de 70, l'achèvement de la grande ligne des quais, le percement d'une grande voie (la rue de Rambuteau) à travers un réseau de ruelles infectes, l'amélioration des places de la Concorde, de la Bastille, des Champs-Elysées, la restauration ou l'achèvement de l'Arc de Triomphe, de l'Hôtel de Ville, de la Sainte-Chapelle, de Notre-Dame de Lorette, de la Madeleine, des prisons de la Roquette et de Mazas, etc.
Lors de l'envahissement de l'Hôtel de Ville, aux journées de février 1848, le peuple de Paris déposa son portrait sur son lit, en disant : « Dors, papa Rambuteau, tu as mérité de te reposer. »
En 1852, il accepta d'être porté sur la liste des membres du nouveau Sénat ; mais il retira son consentement au moment de la publication des décrets du 22 janvier 1852 confisquant les biens de la famille d'Orléans, et resta désormais étranger aux affaires publiques.