François, Guillaume, Jean, Stanislas Andrieux
1759 - 1833
Député au Conseil des Cinq-Cents et membre du Tribunat, né à Strasbourg (Généralité de Strasbourg) le 6 mai 1759, mort à Paris, le 10 mai 1833, il fit ses études à Paris au collège du Cardinal Lemoine, et se lia avec Collin d'Harleville aux compositions du Concours général.
Placé chez un procureur, il devint, par la mort de son père, le soutien de sa famille, fut reçu avocat en 1781, et après avoir été secrétaire du duc d'Uzès, entra dans l'administration des finances, au bureau de la liquidation de la dette, où il passa chef de bureau puis chef de division. Il donna sa démission en mai 1793, pour se consacrer aux lettres, et se retira à Mèvoisins, près de Chartres, dans la campagne de son ami Collin d'Harleville.
Nommé, en 1795, juge au tribunal de cassation, il entra à l'Institut, au moment de sa réorganisation (avril 1796) ; le 26 germinal an VI, il fut élu député de la Seine au Conseil des Cinq-Cents, il y parla sur l'instruction publique, et se fit le champion de la liberté de la presse.
À la suite du 18 Brumaire, il fut nommé au Tribunat (4 nivôse an VIII), et soutint énergiquement les velléités d'indépendance de ce corps. À Bonaparte, qui s'en plaignait devant lui, Andrieux répondit : « On ne s'appuie que sur ce qui résiste. »
Cette attitude l'en fit éliminer, et il accepta peu après le poste de professeur de grammaire et de belles lettres à l'Ecole Polytechnique ; Fouché lui offrit en outre la place de censeur, appointée de 8 000 francs ; mais Andrieux refusa en disant que « son rôle était d'être pendu et non d'être bourreau. »
Bibliothécaire du Sénat, décoré de la Légion d'honneur, pourvu en 1814, de la chaire de littérature française au Collège de France, il fut choisi en 1829, comme secrétaire perpétuel de l'Académie française. Il a été élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur le 1er mai 1831.
Sa carrière littéraire a éclipsé son rôle politique ; il a composé de charmantes comédies, parmi lesquelles il faut citer en première ligne Anaximandre, Les Etourdis, le Souper d'Auteuil, le Vieux Fat, etc. ; ses contes en vers, dont le Meunier Sans-Souci est un des plus charmants spécimens, ont mérité d'être comparés à ceux de Voltaire, et brillent par une facilité, une clarté et une gaieté d'esprit alliées à la plus aimable philosophie.
Date de mise à jour: juin 2020