Raoul, Adolphe, Elie Anglès

Né le 21 octobre 1887 à Fontainebleau (Seine-et-Marne).

Député des Basses-Alpes de 1914 à 1924.



Né dans une famille originaire des Basses-Alpes et fils de Frédéric Anglès, Commandant du Génie, conseiller général de Noyers-sur-Jabron, Raoul Anglès, plusieurs fois lauréat du concours général, fit de brillantes études secondaires. Entré en 1907 à l'Ecole normale supérieure, il devait en 1911 être reçu premier à l'agrégation de langues vivantes. S'orientant alors vers le journalisme, il devenait à 25 ans rédacteur en chef du Radical.

Les élections législatives du 26 avril 1914 le désignent au 1er tour de scrutin comme représentant de la circonscription de Sisteron. En juillet 1914, il est élu sans concurrent conseiller général de Volonne. Pendant la guerre, il est d'abord lieutenant d'infanterie, puis capitaine aviateur dans une escadrille d'élite. Il accomplit de nombreuses missions de chasse, est cité trois fois à l'ordre du jour et promu Chevalier de la Légion d'honneur.

À la Chambre des Députés où il est désigné comme Secrétaire d'âge il s'inscrit au groupe républicain radical-socialiste. Membre de la Commission des travaux publics, des chemins de fer et des voies de communication, il s'efforce de promouvoir le développement et la réorganisation de notre aéronautique militaire et obtient à ce propos en 1917 la convocation du Parlement en comité secret. A l'issue des débats, le cabinet Briand devait donner sa démission. Il intervient en outre sur : le ravitaillement en blé, en farine et en pain de la population civile (1915); la création de la Croix de Guerre, les permissions des militaires de l'armée d'Orient (1916); l'établissement d'une taxe de luxe, le ravitaillement en charbon, la mise en sursis des agriculteurs des classes 1888 et 1889 (1917); les infirmières militaires et bénévoles, la prime d'habillement des démobilisés (1918).

Raoul Anglès est réélu le 16 novembre 1919 député des Basses-Alpes en tête de la liste d'Union et de concentration républicaine. Membre de la Commission de l'enseignement et des beaux-arts, de la Commission d'Alsace-Lorraine, et de la Commission de l'armée, il prend part à de nombreuses discussions, notamment sur : les professeurs chargés de cours des lycées, les emplois réservés, le nouveau régime des chemins de fer d'intérêt général, la politique financière du Gouvernement, les concessions accordées à la Société des forces motrices de la Durance, la suppression des classes élémentaires dans les lycées, les écoles dépourvues d'élèves (1921), les fonctionnaires mobilisés, les subventions aux entreprises de navigation aérienne (1922), les prisonniers de guerre, les baux à loyer (1923). En décembre 1919, le canton de Volonne lui renouvelle son mandat au conseil général dont il devient président en janvier 1920. Mis en échec aux élections cantonales de 1922 par M. Camille Reymond, il ne se représente pas aux élections législatives de 1924.

Il revient à son activité de journaliste, en exerçant pendant plusieurs années les fonctions de correspondant à l'étranger pour Paris-Soir, le Matin, et le Figaro. En 1940, il fait partie du cabinet de M. Paul Reynaud, Président du Conseil et pendant l'occupation, milite dans la Résistance. A partir de 1945, il publie des articles à l'Ordre, à Ce Matin, au Méridien et au Journal du Parlement.

Retiré dans son pays d'origine il est depuis 1953 maire de Reillanne, petite commune des Basses-Alpes, qu'il a dotée de nombreux aménagements touristiques.