Guillaume Thabaud de Bois-La-Reine

1755 - 1836

Informations générales
  • Né le 27 novembre 1755 à Neuvy-Saint-Sépulchre ( - Généralité de Bourges France)
  • Décédé le 11 février 1836 à Châteauroux (Indre - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Indre
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 13 octobre 1795 au 20 mai 1797
Département
Indre
Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 10 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Indre

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents et au Conseil des Anciens, représentant aux Cent-Jours, né à Neuvy-Saint-Sépulchre (Généralité de Bourges) le 27 novembre 1755, mort à Châteauroux (Indre) le 11 février 1836, il était prévôt de la connétablie de Châteauroux, au moment de la Révolution.

Partisan des idées nouvelles, il fut nommé administrateur du district, puis du département, et (5 septembre 1792) fut élu député de l'Indre à la Convention, le 2e sur 6, par 167 voix (332 votants).

Il se prononça, lors du procès de Louis XVI, contre l'appel au peuple et pour la peine capitale, en disant au 2e appel nominal: « Et moi je crois la Convention revêtue de pouvoirs suffisants pour juger Louis. D'ailleurs, dans ces circonstances difficiles, j'aime mieux me charger de la responsabilité, quelle qu'elle soit, que d'envoyer ma patrie à tous les maux que je prévois, si la ratification lui était renvoyée : je dis non. » Et au 3e appel : « Je vote pour la peine de mort, parce que je suis intimement convaincu des crimes de Louis ; mais je me réserve de motiver mon opinion pour déterminer le moment de l'exécution du jugement. » Il opina en outre contre le sursis.

Délégué près le camp qui fut formé sous Paris, il n'eut dans la session qu'un rôle parlementaire peu important. Hostile à Robespierre le 8 thermidor, il favorisa ensuite la réaction thermidorienne, fit partie de la commission chargée de poursuivre Joseph Le Bon, et eut une grande part à sa condamnation.

Elu, le 21 vendémiaire an IV, député de l'Indre au Conseil des Cinq-Cents par 105 voix (138 votants), il en sortit la même année, obtint du Directoire une place d'administrateur de la loterie nationale, fut élu, le 21 germinal an VI, au Conseil des Anciens, comme député de l'Indre, ne se montra pas hostile au coup d'Etat de brumaire, reprit son emploi dans l'administration de la loterie jusqu'à la Restauration, et fut nommé baron de l'empire (18 juin 1809).

Pendant les Cent-Jours, Thabaud accepta le mandat de représentant que lui confia, par 47 voix sur 80 votants, le grand collège de l'Indre. La loi d'exil du 12 janvier 1816 contre les régicides le força de quitter la France ; il se retira à Bruxelles.

Le 24 décembre 1818, le roi ayant déclaré que la loi du 12 janvier 1816 n'était plus applicable « à ceux des ex-constitutionnels qui n'ont rempli pendant les Cent-Jours de fonctions que dans un intérêt de salubrité publique, d'enseignement ou de charité », Thabaud, qui avait repris son emploi dans la loterie, prétendit bénéficier de cette exception « en raison de la destination charitable d'une partie du produit de cet impôt indirect. » Il obtint en effet un sursis indéfini le 25 mai 1819, et rentra dans son château de Chamousseau (Indre). En juillet suivant, il se vit refuser un port d'armes, le ministre de l'Intérieur ayant trouvé la demande « insuffisamment motivée sur l'étendue des propriétés du réclamant, et le sursis ne s'appliquant qu'à la mesure d'exil, et n'étant qu'une grâce accordée à leurs infirmités et à leur vieillesse, mais non pas à leur ambition » ; il aurait pu ajouter ni à leurs plaisirs. Quoique riche de plus de cinq cent mille francs, Thabaud demanda (26 janvier 1820) à être réintégré dans une pension de 4,000 francs, obtenue en 1815 sur la caisse des retraites de la loterie, comme ancien administrateur; mais le gouvernement lui répondit par un refus.