Julien Cazelles

1905 - 1968

Informations générales
  • Né le 23 novembre 1905 à Laguépie (Tarn-et-Garonne - France)
  • Décédé le 12 mars 1968 (Lieu de décès inconnu)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 12 mars 1968
Département
Var
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

CAZELLES Julien, François.
Né le 23 novembre 1905 à Laguépie (Tarn-et-Garonne),
Décédé le 12 mars 1968 à Roquebrune (Var)

Député du Var de 1967 à 1968

Julien Cazelles est le fils d’Augustin Cazelles*, ancien mineur d’Albi et de Marie Thomas. Son père a été secrétaire de la première mutuelle des mineurs, fondée par Jaurès dans le Tarn, et avait été membre d’un des partis socialistes depuis 1894.
Julien Cazelles débute ses études secondaires au collège de Draguignan où son père, grièvement blessé par un coup de grisou, exerce comme concierge. Durant la Grande Guerre, tout en poursuivant ses études il remplace partiellement son père mobilisé. Bachelier en 1924, puis maître d’internat au collège de Manosque et au lycée de Nice, il entre aux contributions directes où il est reçu sur concours en mai 1926. Il exerce durant vingt années dans le Var, notamment à Draguignan, débutant comme surnuméraire des contributions directes. De 1928 à 1931, appelé à l’armée, il est nommé sergent dans une unité d’aérostation. Démobilisé, de retour dans son administration, il bénéficie de diverses promotions : il est inspecteur en 1939, puis receveur des Finances en 1946, contrôleur d’État en 1956. Enfin, il est en service détaché à la commission des finances du Sénat en 1967.
En 1929, il épouse, Thérèse Nègre, née le 15 février 1907, à Manosque (Basses-Alpes), avec laquelle, il eut deux fils.
Avant 1939, Julien Cazelles est un militant syndicaliste actif. Selon son témoignage donné à Odette Merlat du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale en mai 1947, il participe à l’organisation des journées de février 1934, est l’un des artisans du Front populaire dans son département, puis contribue au soutien aux Républicains espagnols. Il se serait montré résolument antimunichois en 1938.
Mobilisé du 3 octobre 1939 jusqu’en juillet 1940, au bataillon de l’Air à Montluçon, Julien Cazelles, après la défaite, manifeste son opposition à la capitulation dans son unité repliée dans la région de Toulouse auprès des autres officiers. Démobilisé le 23 juillet 1940, il refuse d’adhérer à la Légion, mais suit quelques réunions de celle-ci, et s’occupe des Éclaireurs de France. Sollicité pour présenter une conférence sur « Corporatisme et syndicalisme » à la Légion, il refuse de soumettre son texte au bureau et forme avec cinq autres amis un cercle d’études clandestin à l’automne qui se contente d’analyser la situation et de discuter. Début 1942, pressenti par Cassou, Cazelles entre dans le mouvement Combat, mais travaille avec son ami Georges Cisson à diffuser une chaine de journaux clandestins en relation avec Libération-Sud. En 1943, Combat s’organise plus méthodiquement et Cazelles se trouve progressivement introduit dans l’État-major du mouvement. Des arrestations le conduisent à prendre plus de responsabilités au moment où se constitue les Mouvements unis de la Résistance (MUR), par la fusion de Combat, de Libération et de Franc-Tireur. Il devient chef adjoint des MUR, dirigés par Cisson, pour l’arrondissement de Draguignan, puis pour le département. Quand Cisson devient responsable régional, il le remplace jusqu’en décembre 1943, avec comme adjoint le futur sénateur Édouard Soldani, pour le sud du département. Il participe à plusieurs réseaux de renseignements, notamment en liaison avec Boyer de Brutus, et contribue à la mise en place d’un service médical. Il est arrêté peu de temps en juin 1944, alors que son ami Cisson est exécuté. En août 1944, membre du MLN et président du comité de libération de Draguignan, il dirige les forces de la Résistance dans les combats de la Libération. Son épouse participe elle aussi à la lutte clandestine.
Cazelles, simplement “socialisant” avant la guerre, toujours d’après son témoignage à Odette Merlat, adhère à la SFIO dès la Libération selon des sources internes. Mais, pour les Renseignements généraux, il aurait adhéré en 1950 seulement. Il est en tout cas proche de ce parti dès la Libération puisque en 1946, il est détaché auprès de l’administration centrale des Finances, en vue d’exercer des fonctions à la commission des finances du Conseil de la République. Il exerce les fonctions de directeur du Cabinet et conseiller technique du président de la Commission des Finances du Sénat, le socialiste Alex Roubert. En février 1957, au temps du gouvernement Guy Mollet, il est nommé contrôleur d’État.
Pressenti pour plusieurs élections, Julien Cazelles refuse de se présenter jusqu’au début des années soixante. Il débute une carrière élective le 29 octobre 1961 en étant élu conseiller municipal et immédiatement maire de Roquebrune-sur-Argens. Il devient rapidement une personnalité dirigeante de l’association des maires du Var, qu’il représente au CODER de la région Provence. Il appartient encore à l’association des communes forestières.
Secrétaire de la section SFIO de Roquebrune-sur-Argens, membre du bureau de la fédération socialiste, il est candidat de la SFIO aux élections législatives du 18 novembre 1962, dans la deuxième circonscription du Var, à Hyères. Il arrive en 4e position, avec 8510 suffrages sur 42 495 exprimés, derrière René Laurin (UDR), un candidat communiste – en faveur duquel il se retire – et Léotard, maire de Fréjus. Laurin est élu.
Sa place dans le parti socialiste au plan départemental s’affirme progressivement : il est ainsi chargé d’organiser le congrès fédéral de la SFIO en avril 1963 dans sa commune. Dans les sévères affrontements internes à la SFIO, il choisit d’appuyer Gaston Defferre en 1964. Par delà la proximité de Marseille et l’influence du Provençal, Julien Cazelles adopte des positions très modérées qui le rapprochent du maire de Marseille.
Julien Cazelles, recondui comme maire en 1965, est candidat SFIO-FGDS aux élections législatives en mars 1967 dans la deuxième circonscription du Var (Hyères-Fréjus), contre René Laurin, député UNR sortant. Au premier tour, il obtient 14 190 suffrages sur 60 666 exprimés, devançant cette fois largement le communiste Corotti (12 106 suffrages). Au second tour, il bénéficie du désistement communiste et du report de nombreuses voix du candidat du Centre démocrate : il l’emporte par 31 705 suffrages, contre 28 961 à Laurin. Il s’inscrit au groupe de la FGDS et est désigné à la commission des finances, de l’économie générale et du plan le 6 avril 1967. Mais, il tombe immédiatement malade et n’a aucune activité parlementaire : opéré dès avril 1967, il exerce moins d’un an ses fonctions, mourant « d’une longue maladie » en avril de l’année suivante. Il est remplacé par son suppléant Ernest Barbier. Son épouse lui succède à la mairie de Roquebrune après son décès en 1968, et reste premier édile jusqu’en 1971.
Julien Cazelles était officier de la Légion d’honneur, titulaire de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance.