Pierre Chabrié

Député en 1876, puis de 1881 à 1885, né à Combebonnet (Lot-et-Garonne), le 15 février 1823, il était avocat à Moissac.

D'opinions républicaines, il combattit sous l'Empire les candidats officiels du gouvernement dans le département de Tarn-et-Garonne, et se porta lui-même candidat d'opposition aux élections du 1er juin 1863 et du 24 mai 1869 : la première fois il échoua dans la 2e circonscription de ce département, avec 2,314 voix contre 23,048 à M. Belmontet, impérialiste, élu; la seconde fois il réunit 7,081 voix contre le député sortant, réélu par 18,619 suffrages.

M. Chabrié se présenta encore sans succès le 8 février 1871 : il figurait alors sur la liste des candidats républicains, et n'obtint que 16,324 voix, tandis que le moins favorisé des élus conservateurs, M. Lespinasse, passait avec 32,666 suffrages.

Enfin aux élections de 1876, M. Chabrié fut élu député de l'arrondissement de Moissac : il l'emporta au scrutin de ballottage, le 5 mars, avec 7,477 voix sur son concurrent conservateur, M. Brassier 7,024 (14,676 votants, 17,609 inscrits). Il siégea dans la majorité de la Chambre et fut des 363.

S'étant représenté après la dissolution, il échoua le 14 octobre 1877 avec 6,434 voix contre 8,630 à M. Trubert, élu ; l'invalidation de ce dernier avant été prononcée par la Chambre, un nouveau scrutin s'ensuivit, le 7 juillet 1878 : M. Chabrié ne fut pas plus heureux.

Il ne l'emporta sur le même concurrent qu'au renouvellement du 21 août 1881, avec 7,518 voix (14,996 votants, 17,728 inscrits), contre 7,341 accordées au député sortant. Il était maire de Moissac et conseiller général de Tarn-et-Garonne. Sa profession de foi portait : « On vous dit que nous avons la guerre ; on vous trompe! Le gouvernement de la République ne rêve pas de conquête. On vous dit que notre situation financière est en péril; ou vous trompe! Jamais la fortune publique n'a atteint un aussi grand développement qu'aujourd'hui; nos budgets se soldent en excédents, etc. » Il vota à la Chambre avec les opportunistes, contre l'élection de la magistrature, contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, soutint la politique de M. J. Ferry, se prononça pour l'expédition du Tonkin et pour le maintien de l'ambassadeur près du pape, etc. En relevant les votes de M. Chabrié pendant la législature, un biographe intransigeant de 1885 ajoutait: « Maire de Moissac, jurisconsulte habile, républicain d'une modération excessive, mais homme intelligent, honnête, obligeant, nous n'entendons contester aucune des qualités que ses amis reconnaissent à M. Pierre Chabrié. »

Porté en octobre 1885, sur la liste opportuniste de Tarn-et-Garonne, il échoua avec 28,082 voix contre 30,745 accordées au dernier élu de la liste conservatrice, Il échoua encore après l'invalidation de l'élection d'octobre, le 20 décembre 1885, avec 30,357 voix.