Emile, Louis, Augustin Chevallier
1851 - 1902
- Informations générales
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- Né le 21 décembre 1851 à Liancourt (Oise - France)
- Décédé le 1er février 1902 à Paris (Seine - France)
1851 - 1902
Né le 21 décembre 1851 à Liancourt (Oise), mort le 1er février 1902 à Paris.
Député de l'Oise de 1893 à 1902 Après avoir fait ses études au lycée Louis-le-Grand, à Paris, Emile Chevallier s'inscrivit à la Faculté de droit. Au concours de doctorat, sa thèse sur La propriété des mines et ses rapports avec la propriété superficiaire lui valut une médaille d'or, et c'est d'abord par une vie intellectuelle intense, que récompensèrent plusieurs distinctions, qu'il se fit remarquer.
Avocat, il professa d'abord le droit, puis se consacra spécialement à l'économie politique qu'il enseigna pendant de longues années a l'Institut National Agronomique.
Lauréat de l'Académie des sciences morales et politiques en 1885 pour son ouvrage sur Les salaires au XIXe siècle, il fut de nouveau couronné quatre ans plus tard pour son travail sur L'assistance dans les campagnes. La même année, il lui incombait d'organiser à l'Exposition de 1889 le groupe d'économie sociale dont il remplit les fonctions de secrétaire et de rapporteur.
En 1895, enfin, il obtint le prix Beaujour pour son étude sur La loi des pauvres, organisation de l'Assistance publique en Angleterre.
Mais ses activités d'ordre intellectuel n'empêchèrent pas Emile Chevallier de s'intéresser activement à la vie politique. Elu d'abord membre du Conseil général de l'Oise, dont il occupa bientôt le poste de vice-président, il se présenta dans son département natal aux élections générales législatives du 20 août 1893.
Il fut élu dès le premier tour de scrutin par 6.542 voix contre 3.393 à M. Delaunay, député sortant, et 2.984 à M. Delambre, propriétaire, tous deux républicains, sur 13.120 votants.
Il fut réélu le 8 mai 1898 par 9.667 voix contre 1.651 à M. Lenoir, socialiste, et 718 à M. P. Harranger, également socialiste, sur 12.696 votants.
Dès son entrée en fonction, il déclina, par lettre, la proposition qui lui avait été faite de poser sa candidature au poste de secrétaire de la Chambre ; il n'en prit pas moins, comme membre du groupe progressiste, une part active aux travaux de l'Assemblée.
Sa formation juridique et sa compétence en matière économique lui valurent d'être nommé à la Commission du règlement, à la Commission de l'agriculture, à la Commission du budget pour les exercices de 1896 et 1897, à la Commission des crédits pour l'exercice de 1899. Il déposa deux propositions de loi, l'une complétant l'article 16 de la loi du 29 décembre 1900 sur le régime des boissons, l'autre ayant pour objet d'ouvrir au Ministre de l'Agriculture un crédit pour venir en aide aux cultivateurs de son département victimes de calamités naturelles.
Dans le cadre du projet de loi portant fixation du budget général, il se distingua à quatre reprises en présentant le rapport sur le budget annexe des chemins de fer de l'Etat en 1896, puis sur les budgets des Monnaies et Médailles en 1897, 1899 et 1900.
Il fut chargé également d'un certain nombre de rapports concernant les questions agricoles, les questions monétaires ou les problèmes d'assistance. Parmi ceux-ci, il importe de noter les plus importants tel le rapport sur la proposition de loi Méline relative à l'institution des Chambres consultatives d'agriculture et à l'organisation du Conseil supérieur d'agriculture, le rapport sur le projet de loi portant approbation du protocole additionnel à l'arrangement monétaire du 15 novembre 1893, dressé en 1898 entre les Gouvernements français, belge, grec, italien et suisse, les rapports sur la proposition de loi relative à la constitution des sociétés et caisses d'assurance agricole, et sur la proposition de loi tendant à modifier la loi du 5 novembre 1894 concernant la création des sociétés de crédit agricole.
Il fut en outre membre de la Commission de contrôle de la circulation monétaire.
Chevalier de la Légion d'honneur et Officier de l'Instruction publique, il mourut prématurément à Paris, en cours de mandat, à l'âge de 51 ans le 1er février 1902.
Son éloge funèbre fut prononcé à la première séance du 3 février 1902 par le Président Paul Deschanel. Après avoir retracé la. carrière du disparu, celui-ci déclara : « M. Emile Chevallier était un de ces modestes, un de ces laborieux qui, sans bruit, sans éclat, sans nulle recherche de popularité ni d'ambition, avec la simplicité tranquille du vrai mérite, venait ici pour servir des idées.
« Il avait cette modération dans l'esprit et cette rectitude dans la conduite que donnent de fortes études politiques et l'intelligence des complexes problèmes de la vie nationale. Trop droit, trop fier, trop respectueux de lui-même pour promettre ce qu'il n'aurait pu tenir, il demeura toujours fidèle à ses commettants, à ses amis et à sa pensée. Il fut un parfait galant homme, ce qui est encore la meilleure manière d'être un bon citoyen. »