Maurice Chevance-Bertin
1910 - 1996
Né le 6 mars 1910 à Nanteuil-le-Haudouin (Oise)
Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Guinée)
Maurice Chevance, né le 6 mars 1910 à Nanteuil-le-Haudouin dans l'Oise, est d'abord employé de magasin avant de s'engager comme soldat de 2e classe en 1929. Après avoir servi en Algérie, il réussit le concours de l'Ecole des officiers de Saint-Maixent en 1932 puis est nommé lieutenant de méharistes. Il participe à la Seconde Guerre mondiale et se retrouve contraint après l'armistice, de fonder une petite entreprise à Marseille. Il va devenir rapidement un des premiers et des plus proches compagnons d'Henri Frenay le fondateur de « Combat ». Après avoir quitté son entreprise pour devenir l'adjoint de Frenay à Lyon, Maurice Chevance mènera une vie dangereuse et glorieuse. Il est arrêté, emprisonné puis libéré. Le 1er avril 1944, il part en mission à Londres pour établir la liaison entre le C.O.M.I.D.A.C. et l'Etat-major F.F.I. Lorsqu'il revient en France en août 1944, il est commandant des F.F.I. pour le Sud-Ouest et le Centre. Il organise l'action de 30 000 hommes dans ces régions et libère la ville de Rochefort. La Légion d'honneur et la Croix de guerre avec palmes récompensent cette bravoure.
Henri Frenay pousse Maurice Chevance à entrer dans la vie politique. Il est désigné pour occuper un des six sièges réservés au mouvement « Combat » à l'Assemblée consultative provisoire. Il siège aux Commissions de la défense nationale de la France d'outre-mer et à celle des prisonniers et déportés et des pensions. Il met à profit la discussion du budget des services civils pour exposer ses idées sur la création d'une communauté impériale française. La contribution de l'empire à la guerre lui semble justifier cette initiative qui pourra vivre pour peu qu'une forte propagande la soutienne et qu'elle s'incarne dans une assemblée unique.
Aux élections pour la première Assemblée nationale Constituante, Maurice Chevance se présente en Guinée et est élu par 692 voix au deuxième tour, le 18 novembre 1945 au titre du collège des citoyens.
Membre de la Commission de la défense nationale, il intervient dans la discussion du budget de 1946 en souhaitant une réduction des plus modérées des dépenses militaires. Il met en garde les socialistes contre une politique d'économies en ce domaine en montrant en particulier que l'armée coloniale exerce, en plus de sa mission militaire, des tâches économiques et sociales.
Un amendement proposé avec succès par le député de la Guinée permet d'instituer le scrutin de liste majoritaire pour l'élection des députés de l'Union française.
Inscrit au groupe de la Résistance démocratique et socialiste, il vote les nationalisations de l'électricité et du gaz, des assurances mais ne prend pas part au vote sur celle du crédit. Il s'oppose au projet de Constitution qui sera rejeté par le référendum du 5 mai 1946.
Il ne se représente pas aux élections pour la seconde Assemblée nationale Constituante mais continue à s'intéresser à la politique d'outre-mer, dirigeant Climats, un hebdomadaire de l'Union des pays associés et réorganisant l'armée vietnamienne de Bao-Daï. En 1958, il fera campagne en faveur des idées constitutionnelles du général de Gaulle.