Antoine, dit Frédéric Salveton

1820 - 1870

Informations générales
  • Né le 20 avril 1820 à Brioude (Haute-Loire - France)
  • Décédé le 14 novembre 1870 à Nonette (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Haute-Loire
Groupe
Majorité conservatrice constitutionnelle
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Haute-Loire
Groupe
Majorité conservatrice constitutionnelle

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1837 à 1839 et de 1846 à 1848, né à Brioude (Haute-Loire) le 20 avril 1801, d'une vieille famille de robe, mort dans sa propriété de Nonette (Puy-de-Dôme) le 14 novembre 1870, il alla faire son droit à Paris, après de brillantes études au lycée de Clermont.

D'opinions libérales, il fut, par l'influence de La Fayette, son compatriote, entraîné dans la conspiration de Belfort; poursuivi de ce chef, bien qu'il n'eût point participé à la tentative d'exécution, il fut acquitté par le jury du Haut-Rhin, le 13 août 1822. Reçu licencié en droit le 11 juillet 1823, il se fit inscrire au barreau de Riom, où il acquit rapidement de la réputation. Il collabora aussi au Journal des audiences de la cour royale de Riom, et, à l'avènement de la monarchie de juillet, fut nommé avocat général à Riom (4 septembre 1830) ; il passa premier avocat général près la même cour le 27 novembre 1833.

Candidat aux élections législatives à Brioude, le 21 juin 1834, il n'obtint que 77 voix contre 133 accordées à M. Mallye, candidat de l'opposition dynastique, élu. Chevalier de la Légion d'honneur du 27 avril 1835, il se représenta à la députation dans la même circonscription, le 4 novembre 1837, et fut élu par 139 voix contre 108 à M. Mallye, député sortant (252 votants, 285 inscrits). Les élections générales du 2 mars 1839, après la dissolution de la Chambre, ne lui furent pas favorables; il échoua avec 117 voix, contre 133 données à M. Mallye, élu.

Procureur général près la cour d'Amiens le 16 décembre 1839, et membre du conseil académique de cette ville (10 mars 1840), M. Salveton se représenta de nouveau à la députation, à Brioude, aux élections générales du 9 juillet 1842; mais il échoua contre M. Mallye, élu par 174 suffrages. Le gouvernement l'appela aux fonctions de procureur général à Rouen (20 avril 1844) et le promut officier de la Légion d'honneur (29 avril 1846). Le 1er août suivant, candidat aux élections législatives à Brioude, M. Salveton fut élu, au second tour, par 199 voix, contre 94 à M. Rabusson. Lamothe, 66 à M. Mallye, 1 à M. Romeuf, (361 votants, 385 inscrits).

Durant ces deux législatures, M. Salveton prit une part active aux travaux parlementaires, et fit partie de nombreuses commissions, notamment de celle qui élabora la loi des 28 mai-8 juin 1838 sur les faillites et banqueroutes ; il fut un de ses membres les plus laborieux et les plus écoutés, prit plusieurs fois la parole à la tribune lors de la discussion de cette loi en séance publique, et fit le plus souvent adopter sa manière de voir. En 1839, il se fit inscrire pour appuyer le projet d'adresse hostile au ministère Molé: mais la discussion fut close avant son tour de parole, et il fut des 213 députés qui repoussèrent le projet d'adresse amendé favorablement au ministère, et adopté par 222 voix (19 janvier 1839). Le 20 avril 1847, il prononça un discours contre le projet Rémusat sur les députés fonctionnaires, mais l'agitation qui régnait dans la Chambre ne lui permit pas de l'achever. Membre de la commission chargée d'examiner le projet de loi sur les livrets d'ouvriers, il fut choisi par elle comme rapporteur, et son rapport, déposé le 6 juillet 1847, a été considéré comme le travail le plus complet sur la matière. Nommé membre de la commission du budget de 1849, il fut empêché de remplir ce mandat par la révolution de février 1848.

Ami de M. Guizot, M. Salveton avait toujours voté avec le parti conservateur constitutionnel et n'avait pris aucune part à la campagne réformiste qui amena la chute de Louis-Philippe. Le gouvernement provisoire le remplaça dans ses fonctions de procureur général à Rouen par M. Sénart (26 février 1848). M. Salveton reprit sa place au barreau de Riom (10 décembre suivant), et y resta jusqu'à sa mort; il fut neuf fois élu bâtonnier de l’ordre, de 1852 à 1867. Fidèle au gouvernement qu'il avait servi, il refusa toujours par la suite de rentrer dans la magistrature et dans la vie politique. Il souffrait déjà du diabète, lorsque les désastres de 1870 vinrent compliquer cette affection de cruelles angoisses morales qui le conduisirent au tombeau (14 novembre).

Comme magistrat, M. Salveton avait porté la parole dans nombre de procès célèbres, notamment dans l'action intentée par l'Etat contre le duc d'Aumale, au sujet de la prétendue domanialité des terres de Chantilly (décembre 1842); il siégea dans le procès intenté contre M. de Beauvallon pour son duel mortel contre M. Dujarrier, gérant de la Presse (mars 1846), etc. Il avait épousé, le 12 septembre 1826, Mlle Elisabeth-Euphrasie Amarithon de Beauregard, cousine du député J.-B.-L. Amarithon, baron de Montfleury; il en eut deux fils. L'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand, dont il était membre depuis le 7 janvier 1836, confia le soin de prononcer son éloge funèbre à M. Ancelot (3 août 1876). On a de lui, outre des plaidoyers et des discours : Etudes sur la vie de Michel de l'Hôpital (1835) ; Etudes sur la vie et les œuvres de Jean Domat (1840) ; Discours sur l'Indifférence (1844), etc. Il a laissé plusieurs ouvrages manuscrits.