Angèle, Marie Chevrin Née Giacomoni
1911 - 1998
Née le 1er juillet 1911 à Bocognano (Corse)
Député du Cher de 1950 à 1951
Angèle Giacomoni est née le 1er juillet 1911 à Bocognano, chef lieu de canton de l'arrondissement d'Ajaccio, d'un père marin et d'une mère agricultrice. Après son brevet élémentaire, elle travaille d'abord comme employée à la Trésorerie générale d'Ajaccio (1934) et se rapproche du Parti communiste, dont elle devient membre. Elle est un temps ouvrière d'usine à Paris (1935) puis entre, en 1939, à l'Ecole centrale de pyrotechnie de Bourges. Son militantisme lui permet d'être élue secrétaire de cellule, dans le XIe arrondissement de Paris, de 1937 à 1939. Elle épouse Louis Chevrin, d'une famille originaire du Cher, et lui aussi militant au Parti communiste. Entrée dans la clandestinité pendant la Seconde Guerre mondiale, Angèle Chevrin est arrêtée, en même temps que son mari, en 1943. Alors que son mari est fusillé par les Allemands le 9 octobre 1943, elle est elle-même relâchée, et retrouve aussitôt l'action clandestine, au sein de l'Union parisienne des femmes françaises.
Dès octobre 1944, Angèle Chevrin revient à Bourges, où elle prend la tête de l'U.F.F., qu'elle présidera jusqu'en 1947. Elle devient également, à la Libération, membre du conseil municipal de Bourges. Angèle Chevrin figure en troisième position sur la liste présentée par le Parti communiste dans le Cher aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante : avec 54 850 voix sur 148 771 suffrages exprimés, la liste n'a cependant que deux élus. Aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante, le Parti communiste conserve ses deux sièges dans le Cher, et Angèle Chevrin qui figurait à nouveau en troisième position, n'est toujours pas élue de même que le 10 novembre 1946 aux élections pour la première législature de la IVe République. En 1947, elle revient à Paris, comme membre du comité national de l'U.F.F., puis membre du comité fédéral du Parti communiste français et secrétaire nationale de l'U.F.F.
L'élection d'Henry Lozeray, député du Cher et tête de la liste communiste, au Conseil de l'Union française lui permet enfin d'être proclamée député du Cher (validation du 31 mars 1950). Nommée membre de la Commission des moyens de communication et du tourisme, et de celle des pensions (1950, 1951), Angèle Chevrin dépose le 26 avril 1951, une proposition de loi tendant à supprimer les taxes sur les principaux articles, denrées ou objets de première nécessité, tels que viande, sucre, vin, vêtements et chaussures. Elle intervient en outre souvent dans les débats parlementaires, déposant notamment, le 30 janvier 1951, une demande d'interpellation sur la dissolution de la fédération démocratique internationale des femmes. Le 7 mai suivant, elle vote bien évidemment contre le projet de réforme les electorale instituant notamment le système des apparentements.
A nouveau candidate, en deuxième position sur la liste communiste dans le Cher aux élections législatives du 17 juin 1951, Angèle Chevrin, avec 48 708 voix sur 138 021 suffrages exprimés, n'est pas élue. Elle ne se présente pas aux élections du 2 janvier 1956 pour la troisième législature de la IVe République.