Albert, Marc Chichery
1888 - 1944
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 12 octobre 1888 au Blanc (Indre), mort le 15 août 1944 dans un bois voisin du Blanc.
Député de l'Indre de 1932 à 1942 Ministre du Commerce et de l'Industrie du 5 au 16 juin 1940 Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement du 16 juin au 12 juillet 1940 Ses études secondaires au collège du Blanc terminées, Albert Chichery entra dans le commerce que tenaient ses parents. Il fit ensuite son service militaire qu'il termina comme officier de réserve. Lorsque éclata la guerre de 1914-1918, il fut mobilisé comme lieutenant au 135e régiment d'infanterie où sa conduite fut exemplaire.
Rendu à la vie civile, il se consacra à son usine de fabrication de cycles qu'il monta de toutes pièces et lui donna une grande extension. Il se rendit notamment propriétaire de la marque de bicyclettes de Dion-Bouton et sa production était montée à un débit annuel de 25.000 cycles dans une usine qui occupait plus de cent cinquante personnes. On sait que la marque « Dilecta » a gagné toutes les grandes épreuves de route : Paris-Le Havre, Paris-Roubaix, Championnat de France, etc.
Attiré par la politique, il se fit d'abord élire conseiller d'arrondissement, puis conseiller général de l'Indre. Il exerça ce dernier mandat en parfait administrateur départemental, tenant la main à ce que les lois fussent consciencieusement appliquées dans son département.
Il se présenta aux élections générales législatives des 1" et 8 mai 1932 dans la circonscription du Blanc, et fut élu au deuxième tour de scrutin, par 9.352 voix contre 3.526 à M. Gautrat, sur 13.590 votants.
Inscrit au groupe républicain radical et radical socialiste, il entra à la Commission d'assurance et de prévoyance sociales, à celle des Comptes définitifs et des économies, à celle de la Marine militaire, à celle de l'Agriculture et à la Commission d'enquête chargée de rechercher toutes les responsabilités encourues depuis l'origine des affaires Stavisky (1934). Il déposa une proposition de loi d'intérêt local (1932), et présenta un rapport sur les opérations électorales de Seine-et-Oise (1932).
Il fut réélu, dans la même circonscription, aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour de scrutin, par 7.571 voix contre 5.514 à M. Marteaux, sur 13.795 votants. Il siégea à la Commission spéciale chargée de l'examen des projets de loi sociaux, et à la Commission de l'agriculture. Il déposa plusieurs propositions de résolution : tendant à modifier le décret-loi du 4 avril 1934 interdisant le cumul de deux fonctions publiques (1936), invitant le Gouvernement à réformer la loi sur les assurances sociales, afin de répartir, dès maintenant, les fonds des assurances sociales « vieillesse », d'assurer ainsi une retraite aux vieux travailleurs et de remplacer ceux-ci à l'usine, au comptoir et aux champs, par des jeunes hommes en chômage (1936), invitant le Gouvernement à développer la pratique des sports par l'organisation rationnelle de l'éducation physique en France (1936), invitant le Gouvernement à réaliser l'unification du système des allocations familiales en s'inspirant de la nécessité urgente où l'on est en France de pratiquer une politique systématique d'encouragement de la natalité (1936), invitant le Gouvernement à envisager immédiatement des travaux pour la disparition des taudis (1936), invitant le Gouvernement à modifier et à faire voter par le Sénat le projet de loi du 11 juillet 1925 sur les vacances ouvrières payées, voté par la Chambre- le 20 janvier 1932 (1936).
Il se fit entendre à la tribune sur : le projet de loi tendant à accorder au Gouvernement le pouvoir de modifier par décrets le tarif douanier et à renforcer les mesures contre le dumping (en qualité de rapporteur pour avis) (1937) ; les interpellations sur la politique extérieure du Gouvernement (1938); le projet de loi approuvant une convention passée avec la banque de France (1938), le projet de loi prononçant la déchéance de certains élus (1940).
Le 5 juin 1940, il fut nommé Ministre du Commerce et de l'Industrie dans le cabinet Paul Reynaud, formé le 21 mars précédent. Il remplaçait M. Léon Baréty, démissionnaire le 18 mai. Mais ce Ministère disparut quelques jours plus tard, le 16 juin, pour faire place au cabinet Philippe Pétain qui lui attribua le portefeuille de l'agriculture et du ravitaillement. Ce Ministère ne vécut que jusqu'au 12 juillet.
L'avant-veille, au Congrès de Vichy, Albert Chichery vota les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain, et fut membre du Conseil national créé par le Gouvernement de Vichy. Au moment de la Libération, le 15 août 1944, il fut enlevé par des inconnus dans sa propriété de Madrolles, près du Blanc. Entraîné dans un bois voisin, il fut tué d'une balle dans la nuque. Ses assassins n'ont jamais été retrouvés. Il était âgé de 56 ans.
Né le 12 octobre 1888 au Blanc (Indre)
Décédé le 15 août 1944
Député de l'Indre de 1932 à 1942
Ministre du Commerce et de l'Industrie du 5 au 16 juin 1940
Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement du 16 juin au 12 juillet 1940
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 1045, 1046)
Membre du Conseil national de Vichy, Albert Chichery meurt au lendemain de la Libération. Enlevé par des inconnus dans sa propriété de Madrolles, près du Blanc, entraîné dans un bois voisin, il est abattu d'une balle dans la nuque. Ses agresseurs ne furent jamais retrouvés. Il avait 55 ans.