Jean, Pierre, Louis, Jean-Baptiste de Colbert-Laplace
1843 - 1917
Député de 1876 à 1889, né à Paris, le 6 août 1843, est le fils du marquis Napoléon-Joseph de Colbert-Chabannais (V. ce nom) et le petit-fils du savant Laplace. Pour rappeler cette illustre descendance, il sollicita et obtint, en 1876, l'autorisation de modifier la seconde partie de son nom et de signer dorénavant : comte de Colbert-Laplace.
Il avait débuté de bonne heure dans la carrière diplomatique, et avait été successivement secrétaire d'ambassade à Washington et à Saint-Pétersbourg, puis attaché au ministère des affaires étrangères jusqu'au 4 septembre 1870. Il avait publié deux ouvrages intitulés : l'un Monarchie, l'autre Suffrage universel.
Avec l'appui du « comité national conservateur », il se présenta aux élections législatives de février 1876, et fut élu, au 2e tour, le 5 mars, député de l'arrondissement de Lisieux, par 7 027 voix (12 652 votants, 18 543 inscrits), contre 5 516 à M. Lavalley, républicain. Au premier tour de scrutin, les voix s’étaient partagées entre M. de Colbert d'une part et MM. Lavalley, républicain, et Target, constitutionnel, de l'autre. L'appoint des voix de M. Target détermina au ballottage l'élection du candidat conservateur. M. de Colbert-Laplace siégea dans le groupe de l'appel au peuple, soutint le gouvernement du Seize-Mai, et vota contre les 363.
Candidat officiel aux élections du 14 octobre 1877, il obtint sa réélection avec 8 898 voix (14 902 votants, 18 676 inscrits), contre 5 966 à M. Duchesne-Fournet, républicain, et, après avoir repris sa place dans la minorité bonapartiste, il vota avec elle :
- contre les invalidations des députés de la droite,
- contre l'élection de M. Grévy comme président de la République,
- contre l'amnistie,
- contre l'article 7,
- contre l'application des lois existantes aux Congrégations,
- contre le rétablissement du divorce, etc.
M. de Colbert-Laplace fut réélu le 21 août 1881, par 7 212 voix (13 799 votants, 18 114 inscrits), contre M. Banaston, 6 511, et ne cessa de s'associer aux votes et aux manifestations de la droite impérialiste. Il se prononça avec l'opposition, contre les crédits de l'expédition du Tonkin, et refusa sa confiance aux divers ministères de gauche qui se succédèrent dans cette législature, ainsi que dans la suivante, dont il fit également partie.
En effet, M. de Colbert-Laplace, porté sur la liste conservatrice du Calvados, fut élu député de ce département, le 4 octobre 1885, le 3e sur 7, par 52 652 voix (89 064 votants, 117 207 inscrits). Après avoir voté :
- contre la nouvelle loi militaire,
- contre l'expulsion des princes, etc.,
il se prononça, dans la dernière session de la législature :
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 6 août 1843 à Paris, mort le 9 octobre 1917 au château de Mailloc, commune de Saint-Julien-de-Mailloc (Calvados).
Député du Calvados de 1876 à 1895.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 151.)
Il retrouva son siège aux élections générales législatives du 22 septembre 1889, au premier tour de scrutin, par 9.698 voix, contre 3.591 à M. Longeon, sur 13.578 votants, dans la circonscription de Lisieux. Siégeant à droite, il appartint à diverses commissions spéciales, et déposa une proposition de résolution ayant pour but de provoquer la formation d'une Commission chargée de déterminer et de définir les droits du cultivateur (1893). Il se fit entendre au cours de la discussion : des propositions de loi relatives à la répression des fraudes commises dans la vente des beurres (1891), du budget de l'exercice 1893, au sujet du régime des boissons (1892), et de la loi de finances de l'exercice 1894, à propos des impôts indirects.
Il fut réélu aux élections générales du 20 août 1893, au premier tour de scrutin, par 8.452 voix, contre 4.311 à M. Henri Chéron, sur 12.937 votants. Membre de diverses commissions spéciales, il reprit sa proposition de résolution présentée sous la précédente législature, tendant à créer une Commission concernant les droits du cultivateur (1893) et fut chargé de la rapporter (1894). Il rapporta en outre les propositions de loi sur la répression des fraudes commises dans la vente des beurres (1893), ainsi que la proposition de loi tendant à la suppression des zones de servitudes militaires autour des anciennes défenses de Paris, à la démolition partielle du mur d'enceinte et à son remplacement par un canal de navigation et de défense militaire dans la région nord-est de la place (1894). Il participa à la discussion du projet de loi concernant la réforme de l'impôt des boissons (1895).
Mais le 4 novembre 1895, il se démit de son mandat de député pour des raisons personnelles. Il fut remplacé à l'élection partielle du 12 janvier 1896, par M. Henri Laniel.
Il mourut le 9 octobre 1917 au château de Mailloc (commune de Saint-Julien-de-Mailloc) et inhumé dans la sépulture des Colbert-Laplace dressée à l'intérieur de la propriété. Il avait 74 ans.
Outre les ouvrages cités dans le ROBERT ET COUGNY, il publia :
- La question des bouilleurs de crus (1886),
- Danger de nos Contingents (sur le même sujet 1887),
- Examen critique des accusations portées contre les bouilleurs de crus (1895).