Paul Creyssel
1895 - 1975
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 15 juin 1895 à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Député de la Loire de 1932 à 1942.
D'origine provençale, Paul Creyssel fit, à Lyon, ses études que la guerre de 1914-1918 interrompit. Mobilisé au 173e régiment d'infanterie, puis à l'escadrille C. 13, il fut, après l'armistice, affecté à l'armée du Maroc. Blessé deux fois, trois fois cité à l'ordre du jour, il fut décoré de la Croix de guerre et de celle de Chevalier de la Légion d'honneur. Après sa démobilisation, il termina ses études de droit et s'inscrivit au barreau de Lyon en 1921. Il se spécialisa dans l'étude des problèmes d'économie politique, et donna de nombreuses conférences, toutes accueillies avec faveur à l'étranger, notamment en Belgique, en Suisse et au Maroc. Il revenait de Casablanca, lorsqu'il fut désigné par le congrès de Grand-Croix, pour être le porte-drapeau du bloc républicain-socialiste. Orateur de talent, très averti des choses politiques, il se présenta aux élections générales législatives des 1er et 8 mai 1932 dans la troisième circonscription de Saint-Etienne, et fut élu, au deuxième tour de scrutin, par 9.731 voix contre 9.708 à M. Jean Neyret, député sortant, sur 20.018 votants. Inscrit au groupe républicain radical et radical-socialiste, il appartint à la Commission de l'aéronautique, à celle des mines et de la force motrice et à celle de la marine militaire. Il présenta des propositions de loi ou de résolution concernant : l'institution d'examens périodiques de santé, le tarif des affranchissements des cartes postales non commerciales en régime intérieur, l'institution d'une allocation au profit des vieux travailleurs exclus des assurances sociales, la création d'allocations familiales en faveur des gens de maison et des concierges. Il intervint au cours de la discussion : du budget de l'air de l'exercice 1933 (aviation de chasse, décentralisation des constructions aéronautiques) (1932), du budget de la justice du même exercice (affaire du crédit municipal de Bayonne) (1933), du projet de loi portant approbation des traité et protocole signés entre la France et l'U.R.S.S. (1935), et il demanda à interpeller le Gouvernement : sur les mesures qu'il comptait prendre pour empêcher le retour des manifestations révolutionnaires de fonctionnaires français qui se sont produites à Rabat à la suite des élections au troisième collège (1932), sur les mesures à prendre pour prévenir et réprimer la propagande en faveur de l'objection de conscience (1933), sur les mesures à prendre pour limiter les ruines économiques et conjurer les dangers de guerre que doit entraîner la suite de l'aggravation des sanctions contre l'Italie (conflit italo-éthiopien) (1935).
Réélu aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour de scrutin, par 10.437 voix contre 9.677 à M. Drivon, sur 20.369 votants, il s'inscrivit au groupe de l'alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants. Membre de la Commission de l'aéronautique, de celle d'Alsace-Lorraine et de celle de la législation civile et criminelle, il prit part à de nombreux débats sur : le projet de loi instituant la semaine de quarante heures dans les établissements industriels et commerciaux et fixant la durée du travail dans les mines souterraines de charbon (1936), le projet de loi sur les nationalisations de la fabrications des matériels de guerre (1936), le projet de loi modifié par le Sénat, tendant à autoriser l'émission d'un emprunt comportant des garanties ou options de change et à abroger certaines dispositions de la loi monétaire du 1er octobre 1936 (1937), le projet de loi tendant à compléter la loi du 19 août 1936 sur la répression de la hausse injustifiée des prix en vue d'assurer la stabilisation des prix (1937), les interpellations sur les événements de Clichy (1937), les interpellations sur la politique générale du Gouvernement (1938), le projet de loi tendant à donner au Gouvernement les pouvoirs nécessaires pour mettre la nation en état de faire face aux charges qui lui incombent, et spécialement aux besoins de sa défense (1938), les interpellations sur la politique extérieure du Gouvernement (1939), le projet de loi créant des allocations de solidarité en faveur des travailleurs exclus des assurances sociales en raison de leur âge (1939), et il demanda à interpeller le Gouvernement : sur les moyens par lesquels il escomptait, dans l'avenir, assurer l'indépendance de la magistrature à l'égard du pouvoir exécutif (1936), sur l'abus fait récemment des postes de la radio d'Etat pour accuser les entrepreneurs d'industries et les commerçants français des échecs de sa politique et pour transformer en colère de classe la légitime déception des ouvriers devant la continuation de la crise monétaire du 1er octobre 1936 (1937), sur le nouveau plan d'utilisation des stations d'Etat (1937), sur la politique qu'il entendait tenir notamment en ce qui concerne : 1° le maintien ou l'abrogation des décrets n'accordant qu'un tiers des voix aux représentants élus des usagers dans les conseils de gérance, 2° le maintien ou la transformation du plan actuel quant aux programmes radiophoniques, 3° l'élimination des conférences politiques, 4° l'emploi du budget de la radiodiffusion et l'amélioration de la partie artistique des programmes (1937).
Le 10 juillet 1940, à Vichy, il ne prit pas part au vote sur les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain, et fut nommé secrétaire général à la propagande au Gouvernement de l'Etat français. Il eut à rendre compte de ses activités au moment de la Libération, puis s'installa au Maroc où il habite présentement.
Né le 15 juin 1895 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 14 février 1975 à Bron (Rhône)
Député de la Loire de 1932 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 1185-1186)
Nommé Secrétaire général à la propagande du gouvernement de Vichy, Paul Creyssel démissionne de ce poste en janvier 1944. Il aura à rendre compte de ses activités à la Libération, puis s'installe au Maroc, à Casablanca où il exerce la profession d'avocat.