Edouard Dessein

1875 - 1961

Informations générales
  • Né le 23 février 1875 à Langres (Haute-Marne - France)
  • Décédé le 1er mars 1961 à Langres (Haute-Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Haute-Marne
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Haute-Marne
Groupe
Républicains de gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Haute-Marne
Groupe
Républicains de gauche

Biographies

Né le 23 février 1875 à Langres (Haute-Marne), mort le 1er mars 1961 à Langres.

Député de la Haute-Marne de 1914 à 1928.

Edouard Dessein était d'origine modeste et s'en vantait : dans une de ses professions de foi, il se qualifiera de « fils d'ouvrier par « son père », fils de cultivateur par « sa mère ». Après ses études secondaires et sa licence en droit, il obtint son doctorat en soutenant une thèse sur Galiani et la question de la monnaie au XVIIIe siècle, qui fut publiée à Langres en 1902. Il s'inscrivit au barreau de Langres, dont il devint bâtonnier. Il débuta dans la vie politique, en 1908, en étant élu le premier sur 69 candidats au Conseil municipal de Langres, dont il devint maire ; il entra en 1921 au Conseil général de la Haute-Marne.

Avant d'entrer au Palais Bourbon en 1914, Edouard Dessein avait tenté sa chance pour la première fois, dans la circonscription de Langres, à l'occasion de l'élection législative partielle du 14 février 1909 : il s'agissait de remplacer l'ancien ministre Mougeot, élu sénateur. Arrivé en tête, et de loin, au premier tour de scrutin avec 8.345 suffrages contre 5.842, sur 20.151 votants, à son principal adversaire, l'ancien député Roret, il était battu au second tour par celui-ci, qui retrouvait son siège avec 10.989 voix sur 20.537 votants, alors qu'il en recueillait lui-même 9.327. Edouard Dessein laissa passer les élections générales de 1910, mais saisit de nouveau l'occasion d'une élection partielle où la fortune ne lui fut pas plus favorable que l'année précédente. Son adversaire, Roret, étant décédé le 18 octobre 1910, il se présenta le 18 décembre au suffrage des électeurs qui le placèrent encore une fois largement en tête des candidats au premier tour de scrutin, en lui apportant 7.138 voix, contre 4.285 à Viard, 4.249 à Wilhélem et 3.306 à Michelot, sur 19.630 votants ; mais au second tour, l'horticulteur Viard était élu avec 10.101 voix contre 9.782 à Dessein sur 20.245 votants. Celui-ci prit sa revanche aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914 en triomphant, dès le premier tour de scrutin, avec 9.697 suffrages contre 6.125 au député sortant Viard et 2.809 à Clerget, sur 19.489 votants. Lors des élections du 16 novembre 1919, qui eurent lieu au scrutin de liste, la liste d'Union républicaine et d'action sociale qu'il conduisait fut élue en entier : il obtint le maximum des suffrages avec 25.161 voix sur 47.362 votants. Si au renouvellement législatif des 11 et 25 mai 1924, la liste d'Union républicaine qu'il menait à la bataille n'emporta pas tous les sièges, il totalisait pour sa part le plus grand nombre de voix, 23.432 sur 48.773 votants. Contrairement à beaucoup de ses collègues, le retour au scrutin uninominal, lors des élections des 22 et 29 avril 1928 lui fut défavorable ; curieusement, comme au début de sa carrière, il arriva en tête, au premier tour de scrutin, avec plus de 2.000 voix de différence, totalisant 8.191 suffrages sur 17.326, contre 6.175 au docteur Perfetti, futur questeur de la Chambre, qui emporta le siège au second tour avec 8.997 voix contre 8.457 à Dessein sur 17.598 votants. Il ne se présenta pas en 1932, mais, les 26 avril et 3 mai 1936, s'opposa de nouveau à Camille Perfetti : au premier tour de scrutin, Edouard Dessein arrivait encore une fois en tête avec 7.466 voix, contre 6.620 à son antagoniste qui l'emportait d'un demi millier de voix au second tour en totalisant 8.454 voix contre 7.962 à l'ancien député de la Haute-Marne. Décidé à « choisir » sa « place parmi ces républicains d'ordre et de raison qui suivent Raymond Poincaré », il proposait à ses électeurs le maintien de l'impôt sur le revenu, la réforme administrative et judiciaire, la création d'un statut des fonctionnaires, la limitation de l'initiative parlementaire en matière de dépenses, l'établissement du scrutin de liste avec représentation proportionnelle, la création de chambres d'agriculture, la suppression du vote par procuration des députés et sénateurs et le recours au référendum pour les questions importantes, spécialement en matières de finances.

A la Chambre, il siégea avec la gauche démocratique (1914) puis avec les républicains de gauche (1919 et 1924). Il appartint durant ces trois législatures à de nombreuses Commissions : en 1914, à celle du travail, en 1915 à celle de l'administration générale et en 1919 à celle des pensions ; dès 1920, il entrait de nouveau à la Commission de l'administration générale, dont il devint le secrétaire, et à celle de l'armée; en 1924, il fit partie, encore une fois, de la Commission de l'administration générale, départementale et communale, de celles de l'hygiène, des pensions, de l'armée, et en 1926, de celle du commerce et de l'industrie.

Lors de la première législature à laquelle il participa, son activité fut relativement réduite : la Grande Guerre, en effet, allait interrompre son mandat très vite. Blessé, cité à l'ordre du jour, ce qui lui valut la Légion d'honneur et la Croix de guerre, il ne reprit sa place dans l'hémicycle qu'en 1919. Il fut l'auteur d'une proposition de résolution relative au règlement de la Chambre (1914) et d'une autre concernant les vieilles classes (1917) ; il déposa une proposition de loi à propos des allocations aux familles des mobilisés (1915) et une autre sur la promotion des officiers de réserve dans la Légion d'honneur (1919). Il intervint enfin à deux reprises seulement à propos de la prime de démobilisation (1919) et des crédits du quatrième trimestre de 1919.

Au cours des douzième et treizième législatures, son rôle fut plus important. Il déposa une huitaine de propositions de lois relatives aux associations de mutilés, réformés et anciens combattants (1920), à la répression des fraudes (1922), à l'assujettissement au droit du timbre des minutes, originaux et expéditions des actes de vente, de licitation et d'échange d'immeubles (1923), à la loi sur le recrutement (1924), au reclassement des fonctionnaires de l'ancien ministère des régions libérées (1924), à l'outillage de la France (1926). Mais les deux plus importantes furent sa proposition de loi concernant les bouilleurs de cru (1920) qui fut jointe au projet gouvernemental et à la discussion desquels il prit une part active en défendant chaleureusement les bouilleurs de cru : ce fut la loi du 28 février 1923 ; et d'autre part sa proposition de loi tendant à modifier la loi du 1er août 1905, sur la répression des fraudes, qui aboutit à la loi du 21 juillet 1929.

Il fut chargé d'un certain nombre de rapports sur divers textes : en 1920, sur le projet de loi ouvrant un crédit de 3.500.000 francs pour célébrer le cinquantenaire de la République ; dès 1921, sur un groupe de propositions de loi, puis d'un premier rapport supplémentaire suivi, en 1922, de deux autres rapports supplémentaires sur ces mêmes propositions et sur le projet gouvernemental qui furent à l'origine de la loi du 17 avril 1924 sur les avantages de carrière consentis aux mobilisés, dans la discussion de laquelle il intervint à plusieurs reprises en 1922 ; en 1921, il rédigea aussi deux autres rapports sur des propositions de loi, l'une concernant les fonctionnaires démobilisés de l'administration préfectorale, l'autre, déposée par Edouard Daladier, concernant le décompte du temps passé sous les drapeaux par les classes 1913 et antérieures. Durant la treizième législature, il rapporta, en 1925, une proposition de loi relative à la titularisation des agents des établissements et services de la guerre et, en 1926, une autre proposition de loi concernant les fonctionnaires anciens combattants.

Ses interventions à la tribune furent nombreuses. Il participa à la discussion des budgets des exercices 1922, 1925, 1926 et 1927 et fut même, pour cet exercice, le rapporteur pour avis de la Commission de l'administration générale, tant au titre du budget général que des budgets annexes.

En 1920, il intervint dans la discussion de la loi du 27 mars 1920 relevant l'indemnité parlementaire, dans celle d'un projet de loi relatif à l'alimentation nationale en pain, dans celle d'une interpellation sur l'impôt sur le chiffre d'affaires, en 1922 dans celle de la loi du 21 juillet 1922 sur les pensions militaires modifiant la loi du 31 mars 1919 ; la même année, enfin, ses interventions dans la discussion de sa proposition de loi et du projet gouvernemental sur les bouilleurs de cru furent décisives en faveur de ceux-ci ; en 1923, un projet concernant le double décime sur l'ensemble des contributions retint son attention et le président du plus grand syndicat intercommunal d'électrification rurale monta à la tribune pour prendre une part importante aux débats relatifs à cette question (loi du 2 août 1923) ; l'année suivante il prend la parole dans la discussion de la loi du 22 mars 1924 sur des mesures d'assainissement financier, au cours de laquelle il tentera, sans plus de succès qu'en 1923, de faire adopter la création d'une loterie nationale, ainsi que dans celle de la loi du 14 avril 1924 réformant le régime des pensions civiles et militaires, et dans celle du 2 août 1924 complétant la législation sur les loyers. En 1925, la question des permissions agricoles (loi du 3 mars 1925), celle d'une contribution nationale exceptionnelle pour amortir la dette publique lui permirent de se faire entendre. Il intervint en 1926 dans la discussion des mesures relatives aux baux commerciaux, de la loi du 1er avril 1926 sur les rapports entre bailleurs et locataires et sur des mesures modificatives de cette loi en 1927 : la dernière année de son mandat il s'occupera de la retraite dans les chemins de fer et du tarif douanier.

Après son échec aux élections générales législatives de 1928, il reprit sa place au barreau de Langres et mourut dans sa ville natale, à l'âge de 86 ans, le 1er mars 1961.

Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire et Croix de guerre 1914-1918, il était aussi titulaire de la Croix des combattants volontaires.

Outre sa thèse de doctorat en droit, déjà citée, on lui doit, entre autres, une étude sur Les accidents du travail, exposé théorique, pratique et critique de la loi française du 9 avril 1898 et de ses modifications les plus récentes (1899) et, en 1924, une brochure sur Le nouveau régime des bouilleurs de cru.



Né le 23 février 1875 à Langres (Haute-Marne)
Décédé le 1er mars 1961 à Langres (Haute-Marne)

Député de la Haute-Marne de 1914 à 1928

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1427 à 1429)

Remplacé dans ses fonctions de maire de Langres le 18 février 1941, Edouard Dessein poursuit l'exercice de sa profession d'avocat.

Il meurt à Langres le 1er mars 1961.