Félix-François Deville
1841 - 1896
- Informations générales
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- Né le 14 mars 1841 à Château-thierry (Aisne - France)
- Décédé le 7 janvier 1896 à Château-thierry (Aisne - France)
1841 - 1896
Né le 14 mars 1841 à Château-Thierry (Aisne), mort à Château-Thierry le 7 janvier 1896.
Député de l'Aisne de 1889 à 1896.
Enfant de Château-Thierry où il vit le jour le 14 mars 1841, Félix François Deville consacra la majeure partie d'une vie, hélas trop brève, à sa petite patrie.
Propriétaire, il sut gagner la confiance de ses concitoyens. Très tôt, les Théodoriciens virent en lui l'édile idéal. Elu conseiller municipal en 1877, conseiller d'arrondissement en 1880, il devint maire de Château-Thierry en 1882. Dès 1886, il était conseiller général.
Les charges et les honneurs ne le boudaient guère. Il aurait pu se contenter d'administrer la Caisse d'épargne, le bureau de bienfaisance et les hospices. Il fit davantage : il présida la délégation cantonale et la Commission des chemins vicinaux. Officier d'académie (10 août 1885) il fut fait Chevalier de la Légion d'honneur le 30 décembre 1888.
Que manquait-il à cette belle figure locale, sinon l'auréole d'un siège parlementaire? On put douter un instant qu'il briguerait le mandat de député car il ne se présenta pas au premier tour de scrutin des élections législatives du 22 septembre 1889. Mais, douloureux et fortuit, un événement vint brusquer le destin : mis en ballottage, M. Lesguiller, candidat républicain, mourut entre les deux tours. Cédant à l'amicale pression des comités républicains qui le désignèrent comme candidat, Félix François Deville fut élu le 6 octobre 1889 par 7.778 voix contre 5.884 à M. Mandat de Grancey, conservateur, sur 13.820 votants.
Sans être intense, son activité parlementaire ne manqua pas de continuité et témoigna des préoccupations essentiellement pratiques du gestionnaire. Rapporteur de nombreuses pétitions, il déposa une proposition de loi ayant pour objet d'ouvrir, au Ministère de l'Intérieur, sur l'exercice 1891, un crédit de 600.000 francs pour venir en aide aux populations de l'arrondissement de Château-Thierry éprouvées par l'orage du 4 juin 1891. Il fut rapporteur de nombreux projets de loi tendant à autoriser l'établissement d'impôts au bénéfice de plusieurs communes et départements, ainsi que de la proposition de loi de M. Jules Jaluzot sur le timbre unique (1890).
Aux élections générales du 20 août 1893, il accepta le programme du Congrès républicain.
Réélu député de l'arrondissement de Château-Thierry, par 7.943 voix contre 5.392 à M. Paillet (droite républicaine), sur 13.562 votants, il déposa plusieurs propositions de loi. Sa proposition de loi « ayant pour objet de substituer officiellement en France, comme méridien initial, le méridien de Greenwich au méridien de Paris », montra un élargissement certain de son horizon politique. Le problème ouvrier, comme la question électorale ne le laissèrent pas indifférent. En 1895, il prit part à la discussion du projet de loi relatif à l'impôt sur les boissons et déposa un amendement (qu'il retira d'ailleurs) en faveur des petits bouilleurs de cru exploitant moins de trois hectares.
Défenseur des intérêts agricoles, sa sollicitude se porta également vers les sourds-muets et vers le Muséum d'Histoire naturelle en faveur desquels il déposa des amendements tendant à augmenter les crédits qui leur étaient alloués.
Alors que son activité se multipliait et se diversifiait, la mort vint le surprendre le 7 janvier 1896 dans son domicile de l'avenue de la République à Château-Thierry. Il n'avait que 55 ans.
On peut penser qu'il n'avait pas encore donné sa mesure. Ce décès prématuré étant survenu avant l'ouverture de la session parlementaire, l'éloge funèbre ne fut pas prononcé. Mais Félix François Deville laissait à ses collègues et à ses concitoyens un testament parlementaire, témoignage d'une activité humble parfois, mais toujours généreuse. Son rapport sur la pétition (n° 1846) en faveur de l'assimilation de certains brigadiers forestiers de Haute-Savoie aux brigadiers forestiers domaniaux lui survécut de quelques jours puisqu'il figure au compte rendu des débats de la Chambre des Députés du 25 janvier 1896.