Hamadoun Dicko
1924 - 1964
Né en 1924 à Diona (Soudan)
Décédé en 1964 à Kidal (Mali)
Député du Soudan de 1951 à 1958
Sous-secrétaire d'Etat à l'Industrie et au Commerce du 1er février au 13 mars 1956
Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 17 mars 1956 au 13 juin 1957
Secrétaire d'Etat à la France d'outremer du 17 juin au 6 novembre 1957
Secrétaire d'Etat à l'Education nationale du 18 novembre 1957 au 14 mai 1958
En 1924 Hammadoun Dicko, premier né d'une famille de chefs voit le jour dans le village peuhl de Diona. Après avoir suivi les enseignements des écoles de Douentza, de Mopti et du lycée Terrasson de Fougères à Bamako, il entre à l'Ecole normale William Ponty de Dakar, pépinière des élites africaines. En 1947, il est nommé instituteur à Bafoulabe puis à Kolokani. Passionné par le scoutisme il est également attiré par la littérature et écrit des poèmes.
Des notables du Parti progressiste soudanais invitent ce jeune militant socialiste à se présenter aux élections législatives du 17 juin 1951 sur la liste de Fily Dabo Sissoko, ancien sous-secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Industrie. Favorables à l'application intégrale de la Constitution de 1946, les candidats s'engagent surtout à promouvoir des réformes économiques et sociales précises : code du travail, aide à l'enseignement, revalorisation et égalisation des pensions d'anciens combattants, modernisation des transports, adaptation de la fiscalité, nouveau régime foncier reconnaissant les droits des autochtones, développement des coopératives. Ménageant la liste du R.D.A., ils attaquent vivement les idées de la liste du R.P.F. Le R.D.A. a un élu pour 115 490 voix et le Parti progressiste soudanais fait de ses trois candidats autant de députés avec 201 866 voix.
Hammadoun Dicko, secrétaire d'âge à l'Assemblée nationale est membre de la Commission des pensions et de la Commission des immunités parlementaires. En 1954 il entre à la Commission des territoires d'outre-mer dont il devient secrétaire le 19 janvier 1955. Il va consacrer son activité parlementaire à de multiples aspects de la vie des populations africaines. Il observe à regret que le plan de développement des territoires d'outre-mer privilégie des citadins au détriment des éleveurs pour lesquels un développement des chaînes de froid constituerait une aide précieuse à la commercialisation des productions de viande. Il souhaite que des prestations familiales complètes soient instaurées et il s'émeut de ne pas voir interdire strictement le travail forcé.
Le jeune député du Soudan voudrait que les Africains accèdent à un apprentissage plus rapide des responsabilités municipales ou administratives. Il propose d'ériger en commune de plein exercice Ségou, l'ancienne capitale des Bambara. Le souci de promouvoir les Africains lui fait craindre que les Accords de Paris, qu'il vote par ailleurs, n'encouragent l'émigration en Afrique d'Européens peu qualifiés et, par là même, mal accueillis par les populations.
Les électeurs du Soudan réélisent en 1956 Hammadoun Dicko, second sur la liste du Parti progressiste soudanais qui présente un programme de développement agricole précis. Elle recueille 161 911 voix alors que la liste de l'Union soudanaise progresse avec 215 419 voix et deux élus. Le député du Soudan est membre de la Commission des territoires d'outre-mer. Secrétaire de l'Assemblée nationale, il est nommé le 1er février 1956 secrétaire d'Etat à l'Industrie et au Commerce dans le gouvernement de Guy Mollet puis à l'occasion d'un remaniement ministériel, le 17 mars 1956, sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil. Il en exerce la charge jusqu'au 13 juin 1957. Dans le cabinet Bourgès-Maunoury il est secrétaire d'Etat à la France d'outre-mer (17 juin au 6 novembre 1957). C'est alors qu'en juillet 1957 il quitte la S.F.I.O. pour s'inscrire au Mouvement socialiste africain qui lui est apparenté. Il devient secrétaire d'Etat à l'Education nationale dans le cabinet de Félix Gaillard (18 novembre 1957 -14 mai 1958).
Il justifie en juin 1956 la politique radiophonique en direction de l'Islam qu'organise le Bureau central de documentation et d'information : brouillage des émissions arabes vers l'Afrique du Nord et émissions de contre-propagande en direction de l'Egypte et des travailleurs algériens du Nord de la France. Les questions relatives à l'éducation et à la science retiennent particulièrement son attention. En 1957, il apporte son appui à la protection de la jeunesse contre l'alcoolisme. En matière de recherche il se prononce pour un financement public de la recherche fondamentale et une contribution du secteur privé au financement de la recherche appliquée et annonce que l'enseignement scientifique va débuter à la faculté nouvelle d'Orsay.
Hammadoun Dicko vote pour la C.E.C.A., contre la C.E.D. le 30 août 1954 mais pour la ratification des Accords de Paris le 29 décembre 1954. Il approuve la ratification du traité instituant la Communauté économique européenne.
Il soutient la politique algérienne de Guy Mollet, de Maurice Bourgès-Maunoury, de Félix Gaillard et de Pierre Pflimlin. S'il vote la proposition de révision de la Constitution le 27 mai 1958, il se rallie au général de Gaulle les 1er et 2 juin 1958.
Hammadoun Dicko n'est pas élu dans le jeune Mali indépendant. Après avoir terminé ses études supérieures en France il retourne au Mali où il disparaît après avoir été arrêté.
DICKO (Hammadoum)
Né le 1er juillet 1924 à Diona (Douentza Soudan)
Décédé en 1964 à Kidal (Mali)
Député du Soudan de 1951 à 1959
Sous secrétaire d’Etat à l’industrie et au commerce du 1er février au 13 mars 1956
Sous secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil du 17 mars 1956 au 13 juin 1957
Secrétaire d’Etat à la France d’outre-mer du 17 juin au 6 novembre 1957
Secrétaire d’Etat à l’éducation nationale du 18 novembre 1957 au 14 mai 1958
Après avoir voté l’investiture du général de Gaulle à la présidence du Conseil les 1er et 2 juin 1958, Hammadoum Dicko soutient, avec la majorité des socialistes et Guy Mollet, dont il a été à plusieurs reprises le secrétaire d’Etat, la nouvelle Constitution.
Député du Soudan réélu en 1956, il est maintenu en fonction et autorisé à siéger au début de la première législature de la Vème République, en vertu de l’application de l’article 4 de l’ordonnance n°58-974 du 17 octobre 1958 relative au fonctionnement provisoire des pouvoirs publics. Inscrit depuis juillet 1957 au groupe du Mouvement socialiste du Soudan, il demeure apparenté à la SFIO. Le 9 décembre 1958, il dépose avec des députés de diverses tendances, tels que Georges Bonnet, Félix Gaillard ou Raymond Triboulet, une motion demandant le maintien provisoire du règlement de l’Assemblée nationale relative à la tenue des séances et au déroulement des débats. Le 28 avril 1959, il vote avec le groupe socialiste contre une révision de ce règlement réclamée par le gouvernement. Mais, le plus souvent, il est absent lors des votes en séances. Il cesse d’appartenir à l’Assemblée le 15 juillet 1959, en vertu de la même ordonnance et de l’application de l’article 91 de la Constitution.
D’après ses proches, il est rentré au Mali en 1961, où il est arrêté, incarcéré et assassiné en 1964.